Il fallait que ça arrive ! Que peut faire l’Europe quand un de ces membres ne respecte pas les règles. La Hongrie prend la présidence tournante de l’Europe alors qu’elle vient d’instituer des lois liberticides pour la presse.

« Tous (il s’agit de tous les médias) devront fournir une information «objective» et qui n’offense personne, sous peine d’amendes très lourdes, suffisant à couler n’importe quel journal. Le Conseil des médias aura un droit de perquisition dans les rédactions et pourra exiger que les journalistes dévoilent leurs sources, même si aucune enquête judiciaire n’est en cours. » Le premier ministre Viktor Orbàn viole incontestablement les droits et les libertés garantis par les traités européens. François Baroin, le porte-parole du gouvernement, s’est clairement exprimé sur le sujet au micro de France Inter en déclarant « Cette loi est incompatible avec l’application d’une certaine idée de la liberté de la presse, validée par tous les traités européens ». Bravo et après, qu’est-ce qu’on fait ?

Le premier ministre hongrois a eu beau jeu de renvoyer le compliment à la France : « Je ne me souviens pas que la Hongrie ait jamais critiqué la loi française sur les médias ».  La France est mal placée pour donner des leçons de démocratie.

La commission fait les gros yeux mais monsieur Barroso semble se contenter de peu : « j’ai reçu l’assurance du Premier ministre que la loi sera mise en œuvre dans le respect total des valeurs de l’UE et de la liberté des médias. » Et comme Viktor Orbàn joue l’apaisement, tout le monde est content. Il propose de changer sa loi si la commission le demande mais reste persuadé « que la Commission européenne conclura que le texte est parfaitement en ordre. »

A chaque fois qu’un pays membre a une tentation populiste, l’Europe est gênée aux entournures. L’Italie, l’Autriche, par le passé, posent problème mais que faire ? Quand le pays a voté, il est difficile d’aller contre le suffrage universel. Les beaux principes de l’Europe sont de plus en plus souvent ignorés sous prétexte que chacun fait ce qu’il veut chez lui. Rappelez-vous cette altercation entre Barroso et Sarkozy !

A votre avis, vont-ils réembaucher le présentateur TV qui a été licencié pour avoir observé une minute de silence lors du vote de la loi scélérate ?