Il était une fois un député UMP (adhérent au CNI, parti droitier associé à la maison sarkoziste), qui fut condamné à deux reprises par la justice pour "injures à raison de l’orientation sexuelle", la dernière fois en appel le 25 janvier 2007. Il avait déclaré que l'homosexualité représentait "une menace pour la survie de l'humanité", qu'elle était "inférieure à l'hétérosexualité" et que les comportements homosexuels "sont inférieurs moralement".
Un pot pourri – terme ici parfaitement adéquat – de ses prises de parole homophobes est disponible en vidéo. Nicolas Sarkozy avait alors tranché : "Il ne sera pas réinvesti aux législatives. Je condamne fermement ce qu’il a dit. Je ne veux ni de près ni de loin être associé à des propos homophobes. Depuis des années, j’accomplis un travail en profondeur sur l’ordre, le travail, la responsabilité, le respect. J’ai trop souffert d’une droite qui ne défendait pas ses idées pour prendre le risque de saboter cet effort en acceptant des propos caricaturaux".
Valérie Pécresse, actuelle ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, avait surenchéri, alors qu'elle était porte-parole de l'UMP : "Il n'a pas été réinvesti pour les législatives. Il n'y a pas de pire sanction pour un député que de ne pas être réinvesti". Fort bien.
Sauf que Christian Vanneste – c'est le nom de cet élu – a bien été réinvesti par l'UMP pour les législatives de juin dernier. On pouvait en effet lire sur le site local du parti : "nous allons nous mobiliser et soutenir la candidature de Christian Vanneste pour ces prochaines élections législatives des 1O et 17 juin 2OO7. Nous sommes particulièrement satisfaits de constater le travail important de Christian Vanneste au niveau national, dans sa région et dans sa circonscription. Nul doute que son expérience d’élu de terrain et de bon sens sera reconnue par la majorité des électrices et électeurs de la 1Oème Circonscription. Nous avons un député courageux, nous allons nous mobiliser pour le faire gagner."
Nous dénoncions ce reniement le 20 mai dernier. Depuis, Vanneste a été réélu et siège comme si de rien n'était à l'Assemblée aux côtés de ses collègues UMP.
Et voilà donc que ce "député courageux" – dans sa croisade homophobe, mais aussi contre le devoir de mémoire concernant l'esclavage, pour le rôle positif de la colonisation et le rétablissement de la peine de mort, jugez de ses positions ! – est aujourd'hui à nouveau investi par l'UMP, cette fois pour les municipales, à Tourcoing.
C'est officiel depuis le Conseil national d'hier, qui a arrêté la liste définitive des candidats. Les militants UMP homosexuels de Gaylib, qui avaient signé le tract reproduit en haut de la page, n'ont plus qu'à avaler leur chapeau. Une affaire exemplaire de ce que vaut la promesse d'un candidat, futur président, et d'une porte-parole, future ministre.
Il suffit que les électeurs de cette circonscription luttent pour voter « utilement » pour un candidat, soit MoDem, soit PS…, qui sera plus conforme à leurs idées…
Puis, face au Député VANESTE, il faudra que les candidats, toutes tendances confondues, lui mènent une lutte républicaine farouche en le titillant sur les questions qui le fâchent réellement…
Un homme, en l’occurence : le Député VANESTE, qui prone l’homophobie, le rétablissement de la peine capitale…, n’a pas vocation à rester en politique : ses opinions jusqu’auboutistes et anti-démocratiques devraient entraîner sa mort politique ! Mais, là, les électeurs seraient, à la fois : avocats, procureurs, juges et bourreaux !