Réalisateur : Laurent Tirard

Date de sortie : 4 mai 2016

Pays : France

Genre : comédie sentimentale

Durée : 98 minutes

Budget : 13 millions d’euros

Casting : Jean Dujardin (Alexandre), Virginie Elfira (Diane), Cédric Khan (l’ex de Diane)

L’histoire commence comme un conte de fée, notion revendiquée dans le choix esthétique de l’affiche. Diane est avocate, situation amoureuse difficile, par mégarde elle oublie son téléphone sur la table d’une terrasse. Alexandre est architecte, fortuné, célibataire, il retrouve son portable et décide de l’appeler pour le lui rendre. Le rendez-vous est fixé dans un café de Marseille et là c’est la surprise. Cette voix si charmante, si suave n’est pas celle d’un beau et grand brun mais celle d’un petit homme haut d’1.37m. Laurent Tirard est un coutumier des films mettant en scène des personnes de petites tailles, après les deux films du Petit Nicolas ou la virée britannique d’Astérix. 

Le concept du film est assez étrange mais pas si orignal que cela car s’il s’agit d’une adaptation du film Corazon de Leon du mexicain Marcos Carnevale sorti en 2014. Le générique du début est malin, des lettres s’agrandissent, d’autres rapetissent au fur et à mesure que les noms apparaissent, ça joue sur la taille, c’est pleinement dans le contexte. Cet homme est drôle et touchant à l’image de Jean Dujardin. Premièrement drôle, avec un pitch comme celui-ci, c’est une invitation en bonne et due forme aux scènes cocasses. Fort heureusement, elles sont nombreuses et marrantes, pour le coup c’est réussi. Le chien énorme de son fils qui lui fonce dessus à chaque fois qu’il rentre, les aménagements dans sa maison, le pull-over et bien d’autres encore. Deuxièmement touchant, Alexandre est petit mais il est radieux, solaire, il occupe de la place dans le coeur des personnes qu’il côtoie, un véritable paradoxe. Sa taille réduite n’entache en rien son courage et sa fougue, c’est peut être ce manque de centimètre qui lui donne l’envie de réaliser des choses que les personnes dites normales n’osent pas, histoire de compenser. C’est un personnage sensé et profond, il n’en veut à personne pour son statut, de toute façon il n’a rien connu d’autre.

Contrairement à lui, Diane est plus futile, attachant une certaine valeur aux regards des autres, elle a une vie beaucoup plus rangée, résignée à vivre avec son ex compagnon, le terrible Cédric Khan, tête à claques par excellence, et à être triste. C’est d’ailleurs l’intrigue principale du film, savoir se montrer et vivre une histoire d’amour avec un handicapé, devenir heureuse avec un homme hors du commun. En cela le scénario est simple, parfois ça plonge dans le niais, heureusement qu’il est porté par deux acteurs de talent. Jean Dujardin palabre, charme et joue avec justesse, il habite ce rôle, même s’il n’est pas à sa taille. Quant à Virginie Efira, habitué aux rom-com, elle effectue une prestation tout à fait convenable, rien d’exceptionnelle mais elle confirme de plus en plus sa reconversion réussie de présentatrice télé à actrice de ciné.

Il faut surtout saluer le travail effectué sur les effets spéciaux assez uniques en France pour ce genre de film. Même si le résultat révèle de nombreuses imperfections, notamment une drôle de sensation quand les personnages sont présents « en pied » contrairement aux scènes « en buste » ou « en tête » beaucoup plus abouties. Il en aura fallu des modifications numériques en post productions et des fonds verts, des mètres parcourus à genoux et des têtes baissées ou relevées, des torticolis et des idées pour parvenir à rendre vraisemblable les 40 centimètres manquants à Jean Dujardin. Un homme à la hauteur est une gentille comédie romantique qui se laisse regarder, même si abrégée de plusieurs minutes cela aurait été mieux. D’autant plus que la fin est d’une absurdité grandiloquente qui renvoie la crédibilité aux oubliettes.