Histoire d’une candidature dynastique

En 2000, notre cher président nouvellement élu, affirme que ses enfants n'interviendront pas dans la politique sénégalaise.

Quelques mois plus tard, notre cher président, qui vante tant l'expertise sénégalaise, s'aperçoit qu'il lui manque un génie financier, regarde autour de lui, fouille bien partout et doit se rendre à l'évidence.

En désespoir de cause, il doit faire appel à son fils, cela le géne un peu, on pourrait croire à du népotisme. Karim Wade, le fils, dans un grand élan d'abnégation accepte et se retrouve conseiller financier spécial de son papa et pour faire bonne mesure ramène sa soeur que l'on case à  la présidence de quelques structures aussi mystérieuses qu'inutiles.

Au fil du temps, Wade père lance quelques projets et n'ayant pas vraiment confiance dans son entourage se voit contraint de les confier à p'tit Karim.

Ces projets, aussi coûteux qu'inutiles, sont assez opaques quant à leurs financements. Selon le plan, ces projets étaient financés par des dons, il s'avère qu'ils le sont par des emprunts dont le montant reste inconnu sauf de celui que l'on commence à appeler Mr 10%.

Les travaux prévus pour durer deux ans ne sont pas finis 5 ans plus tard, de leurs propres aveux les bugets initiaux ont été presque doublés et nombre d'entreprises non payées sont au bord de la faillite.

Devant l'excellence du travail du rejeton présidentiel, quelques esprits émerveillés commencent à lancer des mouvements de soutien style "Karim président", spontanément bien sur…

Dans le même temps Wade père emprisonne un de ses ex premiers ministres pour malversations, détournements… dégage le suivant, magouille quelque peu la constitution pour nous fabriquer 2 ou 3 institutions, histoire d'y octroyer un salaire à quelques centaines d'inconditionnels.

Karim lance un mouvement "Génération Concret" dont on ne sait rien hormis qu'il en est le gourou. Au seuil des élections locales, ce mouvement part en guerre pour les investitures.

Karim se tate encore, n'a pas pris sa décision, consulte l'opinion…

On en est là aujourd'hui. En réalité la succession dynastique se prépare depuis 2002. Assez laborieusempent d'ailleurs, si le successeur désigné connait parfaitement les mécanismes bancaires, comptes offshore, prises de bénéfices, c'est un piètre politicien de terrain qui peine à se mettre en avant et à galvaniser les foules (?).