Aller au souk, marché rural hebdomadaire, est une tradition qui trouve ses racines dans la vie économique de tous les marocains. Cet enracinement se perpétue notamment dans les zones rurales. Le chiffre pourrait avoisiner mille souks à travers le royaume du Maroc, drainant prés de 4 à 5 millions de villageois mais aussi des citadins.
Autrefois les souks étaient un lieu privilégié de rencontre entre les producteurs des plaines et montagnes. De nos jours, ils sont devenus plutôt une plateforme d’échange entre les produits des villes et ceux des villageois .Entretenant davantage les relations humaines entre les différentes composantes du tissu social marocain.
Une telle importance de la chaleur humaine dans la vie socio économique est spécifique au Maroc. L’unité des diverses origines arabes ou berbères trouve ici tout son sens patriotique et spirituel. Durant des millénaires le Maroc saura traverser avec cette forte solidarité populaire autour du roi plusieurs crises de son histoire.
Le mouvement des modernisations du commerce a catalysé encore plus cet état d’esprit tribale de la communauté. L’islam en est la cause fondamentale puisque recommandant de partager le soir spirituel comme le savoir moderne. Il n’est donc point étonnant de retrouver encore dans le souk de Marrakech ou autre le culte du marchandage. Un lien qui ouvre au delà de la vente pure un nouvel horizon du rapprochement des peuples.
Pour les petits métiers le souk s’avère idéal et un véritable marketing promotionnel des artisans recherchés par la nouvelle vague des propriétaires de ryads ou de projets immobiliers "traditionnels". Le coiffeur, l ‘écrivain public, le notaire, le fabricant de tapis, le médecin traditionnel s’y côtoient comme une même famille et s’échangent les secrets de leurs talents respectifs.
Mais le souk est , il faut le savoir, parfois un lieu d’observation de la crédulité populaire. Tout comme Facebook ou d’autres réseaux sociaux , ou l’on se joue de l’ignorance et de la cupidité de certains pour susciter une foule de gens ou de "j’aime" à des fins simplement financières .
Le souk au même titre qu’une plateforme internet devient alors un espace pour justement partager , encourager le talent, susciter l’ouverture vers l’autre dans un esprit de bonne moralité. Comme tout bon reporter citoyen qui se respecte .
Je m’en veux de l’avoir écrit en coup de vent dans un train qui lui non plus n’avait pas le vent en poupe ..Mais bon ça c’est une autre histoire …Merci de l’avoir publié.
Pour poursuivre votre parallèle entre facebook et les souks :
Dommage que sur internet, on ne puisse avoir les merveilleuses odeurs des souks. Ca viendra j’espère. Vous imaginez, vous regardez sur votre ordinateur des images d’un marchand d’épices dans un souk et vous pouvez en même temps humer les senteurs qui s’en dégagent. Vous zoomez sur le curry, le coriandre, la cannelle, la cardamone et les senteurs de l’épice choisie s’accentuent !
Bon, cela sort un peu du contexte mais le mot souk m’a fait rêvé.
😀 Pas du tout ….c’est dans le contexte ..C’est même admirablement bien rêvé !
Un bien joli parfum de femme !
Merci Nihile .
Le souk fait encore rèver les occidentaux, bien que les marocains aiment de plus en plus rèver dans les « Marjanes » (grandes surfaces) le dimanche, dés qu’il en existe un à proximité. Ailleurs est-il toujours mieux ? La est la question en ce moment pour beaucoup des deux cotés de la rive. Les choses simples font rèver les européens de nouveaux prisonniers des carcans de leur système, les choses organisées qui enferment autrement font rèver les orientaux qui s’éveillent via les médias, nouvelles sirènes qui font échouer les bateaux, les barques, les coquilles parfois de fortune aussi.
PH