La jolie petite ville de Tain-L’hermitage n’est souvent qu’un point sur la route des vacances. Elle abrite pourtant, pour l’amateur de grands vins, la perle de la vallée du Rhône, sa Majesté « l’Hermitage ». On confond souvent l’Hermitage avec les Crozes-Hermitage, plus modestes et beaucoup moins chers même si certains méritent le détour.
La vigne de l’Hermitage se trouve sur la colline de granit qui domine Tain et ne compte que 130 hectares. Le cépage Syrah y trouve sa plus belle expression, surtout dans la partie appelée « les Bessards » où subsiste la chapelle de l’Ermite. Un Hermitage rouge est un vin d’une puissance inouïe, ingrat dans sa jeunesse mais capable de vieillir plusieurs décennies sans problèmes. Ne dit-on pas dans le pays que « c’est la dernière bouteille qui est la meilleure » ? Quoi de meilleur pour honorer un gibier ?
Il m’est arrivé de déguster une bouteille d’une trentaine d’années, elle était parfaite. Malheureusement, ce vin est très cher. Les stars de l’appellation proposent des bouteilles à plus de 100 euros. Un 1995 de chez Jean-Louis Chave est proposé à 365 euros la bouteille, quand même … Il est loin le temps où j’avais acheté une caisse d’ermitage rouge chez Sorrel à moins de 100 francs la bouteille. A moins d’avoir les moyens, on laissera ça aux Américains. En cherchant, on peut trouver des belles bouteilles à des prix moins dissuasifs. La coopérative de Tain n’a pas à rougir des vins qu’elle propose : un ermitage rouge à moins de 25 euros le col, c’est raisonnable et vous ne serez pas déçus.
Personnellement, j’aime bien les vins de Fayolle Fils et Fille, vignerons habitant à Gervans, à quelques kilomètres au nord de Tain. Sans être les plus affolants que j’ai bus, les vins sont bien faits et reflètent bien leur terroir à des prix raisonnables, bien qu’un peu à la hausse depuis ma dernière visite.
C’est intentionnellement que je n’ai pas parlé des vins blancs très réputés mais que j’apprécie moins. Dans la région, je lui préfère le Condrieu, plus floral.