Henri Guaino, la plume du président., à la peine dans les médias

On connaissait le conseiller sûr de lui, volontiers méprisant. On découvre ces jours-ci un Henri Guaino gêné aux entournures quand il faut défendre ou expliquer les cafouillages de la politique étrangère de la France.

Je l’ai entendu sur France Inter lundi matin et le soir sur France 2. Très embarrassé, bafouillant, encaissant les attaques comme un boxeur sonné. Il a d’abord minimisé la colère du peuple tunisien contre le gouvernement français. Il reconnaît les erreurs d’appréciation et plusieurs fois il a demandé : « Mais qu’aurait-il fallu faire ? » Comment un vieux briscard comme lui, qui a travaillé pour Philippe Seguin, pour Charles Pasqua et Jacques Chirac peut-il poser cette question ?

Le matin, il avait essayé de minimiser l’intervention de la police tunisienne en prétendant que ce n’est pas la première fois que la police tire sur la foule. Et patatras, il prend comme exemple les émeutes de Los Angeles en 1992 et bien sûr se plante.

Il a même l’audace de s’étonner quand l’interviewer évoque la position officielle de la France. «  Mais quelle position officielle de la France ? » On croit rêver, la France n’a-t-elle donc pas de position sur cette révolution tunisienne ? Pourquoi ce haut-fonctionnaire se trouve-t-il sur les médias à essayer de défendre l’indéfendable ? N’y avait-il aucun homme politique pour se charger de cette mission délicate ? J’ai cru qu’il allait claquer la porte face à Cécile Duflot, très agressive en remettant sur le tapis le fameux discours de Dakar. Ce discours lui reste au travers de la gorge. Il s’est même payé le culot de dire qu’il n’était pas un homme politique. Il est resté muet quand l’avocate Me Radhia NASRAOUI a déclaré que Nicolas Sarkozy avait soutenu la dictature de Ben Ali.

Il a bien essayé de montrer que la gauche, quand elle était au pouvoir, n’avait pas été claire vis-à-vis de Ben Ali, mais Laurent a balayé l’argument assez facilement.

Je crois qu’à l’avenir, monsieur Guaino ferait bien de se contenter d’écrire les discours du président car les médias, ça ne lui réussit pas.

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