Ce matin, j’ai reçu la visite d’un éboueur parisien : ils s’y prennent tôt, avant les postiers, les pompiers, et les autres gaziers, pour diffuser leur calendrier 2011, les « boueux ». J’ai pris sa petite carte postale, avec au dos, un calendrier-test pour presbytes. Sans jeu de mots, j’aurais préféré la visite d’une future consœur russe… Elles ont parodié le calendrier pro-Poutine de leurs condisciples des Assas, Dauphine, HEC… moscovites. Détournement re-détourné, avec, sans hélas la voix de Marylin Monroe, une petite parodie du célèbre Happy Birthday, Mister President… Sarközy.

Je ne vous traduis pas les « adresses » à Vladimir Vladimirovitch des Misses Febral, Maï, Yanvar, soit des Svietlana, Irina, Natalia, ou autres, du calendrier vantant les mérites du président russe. C’est chaud. Du genre « tu as éteint les feux de forêts, viens m’allumer les fesses… ». Carrément. « Je n’ai pas besoin d’une sirène de pompier, mais de vous ! ». « Prends-moi en croupe sur ta Kalina, » le sobriquet de la moto de Poutine. « Et pour la troisième mi-temps, tu penses à moi, » (bon, littéralement, pour la troisième… rasade, ou fois, ou troisième mandat présidentiel ou primoministrable). Vladimir Poutine a « pris » 58 ans, et les étudiantes des écoles de commerce ou des facs de droit lui servent son anniversaire avec la légèreté de son homonyme québécoise, la poutine. Avec tout plein de poutous coquins. C’est quasi du Rachida Dati dans le texte, sans lapsus linguæ. Bref, une lèche éhontée, dévergondée, croustillante ! Ah, les jeunes femmes slaves. Souvenirs, souvenirs…

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Changement radical de ton avec les futures consœurs des écoles de journalisme moscovites. Pas d’affirmations, des questions : qui a trucidé Anna Politkovskaïa, quand Hodorovski sera-t-il libéré ? Ben voui, faut suivre l’actualité de la presse « dure » (agences, quotidiens, hebdos d’infos génés, &c.) russe pour saisir les allusions. Je ne vais pas vous barber avec tout cela, retournons plutôt à nos moutons, nos poutres et nos pailles, aux pierres de notre jardin…

 

Les dernières en date, de pierres, à être tombées dans le mien, virtuel, ce sont l’affaire Visionex (déjà évoquée sur Come4News), et l’étrange instrumentalisation de la justice dans les affaires Stéphan Pascau ou Fortabat-Labatut. Je reviendrai ultérieurement sur les tribulations de Stéphan Pascau avec les experts judiciaires (le bon docteur Michel Dubec en particulier), et les notables et magistrats de son cru (pyrénéen). Juste un mot sur Me Philippe Fortabat-Labatut, avocat de l’association SOS Justice et droits de l’Homme. Deux bâtonniers, deux policiers de la DNRED, trois inspecteurs de la DNEF (le fisc), pour une perquisition-visite domiciliaire le 16 septembre dernier, de neuf heures. Pas de petit mot préalable, comme celui adressé au siège parisien de l’UMP dans le Woerthgate, pas trop de gants pour saisir, dès tôt le matin, et pendant neuf heures, un peu tout ce qui tombait sous la main. Cela rappelle un peu l’affaire Visionex, mais là, ce ne sont pas la Française des Jeux et le PMU qui s’inquiètent d’une concurrence, mais sans doute des laboratoires et des industriels alimentaires qui n’aiment pas trop les compléments alimentaires à base de plantes ou d’huiles essentielles. Bref, c’est la faculté contre l’herboristerie, estime Me Labatut et sa parente, Sabine de la Roque… Passons, car des histoires de genre, ou d’une catégorie voisine, c’est le commun de trop nombreux citoyens.

 

On a collé aux basques basques (ce fut jugé à Bayonne et Pau) de Me Labatut. C’est l’Angolagate et le Woerthgate et le Karachigate qui collent encore à celles de divers protagonistes proches de Nicolas Sarkozy. Sans remonter à l’assassinat de Jean de Broglie, rien qu’avec les affaires en cours ou escamotées des périodes Chirac (avec Nicolas Sarkozy aux « affaires ») ou de l’actuelle, il y a bien de quoi confectionner un calendrier astrologique (serpentaire inclus). Le calendrier des étudiantes en journalisme de Moscou est largement diffusé (surtout, pour le moment, sur des sites étrangers, comme celui du Spiegel. Vladimir Vladimirovitch, ou nas iest neckolko vobroçov… Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, nous avons quelques questions à vous poser… Je doute fort que les étudiantes en journa de Sciences Politiques ou du Cuej ou du Celsa auront le cran de leurs homologues moscovites. Mais sait-on jamais ? Allez, restez françaises : ce serait tout aussi sémillant dans les déshabillés de la Parisienne ! Et peut-être un bon tremplin pour se faire recruter par la presse… étrangère.

P.-S. – Soyons factuels. Ce sont des étudiantes d’une fac de journalisme (et non d’une école de commerce) qui ont posé en tenues légères. Ce sont des étudiantes en journalisme de l’université Lomonossov qui ont édité l’autre calendrier. Le premier est notamment vendu dans les grandes surfaces moscovites (Auchan et autres…) et rapporte aux « communicatrices » quelques sympathiques droits d’auteures. Le second est un peu moins largement diffusé. Et leur vaut d’être qualifiées de terroristes (en abrégé : terakti) ou de crimininelles (prestupniki). Sympa, non ? C’est le vocabulaire mussolinien de l’UMP à l’égard de la presse française mal pensante.
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