Bonne année à tous les lecteurs. Aujourd’hui, séance nostalgie ou plutôt anniversaire. Souvenez vous, 10 ans déjà que nous avons adopté dans nos poches l’euro avec sa mitraille et ses billets. Comme pour toutes les nouvelles choses, l’euphorie était là et on découvrait avec stupéfaction ce nouveau moyen de règlement qui allait bercer notre quotidien.
Dix années plus tard, l’humeur a beaucoup changé. Un anniversaire assez morose sur fond de crise financière mondiale, les bouteilles de champagnes resteront au frais ou bien sont elles vidées par le réveillon de ce week-end. Le pauvre est mal aimé, 38% des français veulent un retour au franc et 45% le trouve handicapant pour le commerce international.
Il n’a pas réussi à remplacer le dollar américain comme référence mondiale et le futur ne lui réserve pas un meilleur sort avec l’apparition du yuan chinois, un rival de poids dans le milieu boursier. Il souffre également d’un manque de cohérence entre les pays du Nord de la zone et ceux du Sud. Le mépris s’installe entre eux, les nordistes accusant les sudistes de PIGS, soit Portugal-Italy- Greece- Spain. Pour les non anglophones, "pigs" signifiant porc.
Beaucoup parlent d’un retour au franc, mais cela semble rester dans le domaine de l’irréalisable. Nous sommes trop ancré dans l’euro. Même si on a eu du mal mais nous avons réussi à baser nos références en euros en oubliant le franc. Qui se souvient de combien coutait la baguette de pain ? le ticket de métro? le paquet de cigarette ?
Il ne faut mieux pas, sinon on frôle la crise cardiaque en se rendant compte de l’augmentation abusive des prix. Bon, juste pour signaler que la baguette du matin s’est juste envolée de 27%. En moyenne, l’inflation a bien eu lieu, ce qui nous coutait 1 franc en décembre 2001 équivaudrait de nos jours 1.2 franc. Mais ne cédons pas aux affres du "tout est trop cher", soyons objectifs, certains produits ont baissé. Des choses manufacturées comme les téléviseurs,les voitures, les ordinateurs, etc.
L’idée n’est pourtant pas désavantageuse, les économistes disent que l’on serait libre d’évaluer le taux de conversion si un jour le franc refaisait son apparition. Autre hypothèse avancée, un retour du franc comme monnaie de tous les jours et un maintien de l’euro mais comme monnaie de compte, une sorte de bon compromis. Cependant, cela prendrait beaucoup de temps pour imprimer de nouveaux billets et pour frapper de nouvelles pièces
Verra-t-on fleurir de nouveau, les bureaux de changent sur les autoroutes, les gares ou les aéroports ? Les 332 millions d’européens utilisant quotidiennement cet argent, devront ils lui dire au revoir ? Seul le futur nous le dira.
Pour finir, n’oubliez pas de changer vos vieux billets, vous avez jusqu’au 17 février, après il sera trop tard. Sortez les Debussy, les Saint-Exupery, le Cézannes, les Eiffel et les Curie des bas de laine ou de sous le matelas. Une fois cette date passée, ils deviendront une espèces éteintes définitivement ayant sa place dans un musée de la monnaie. Il y aurait 3.9 milliards de francs qui dormiraient ainsi. Une véritable manne pour l’Etat.