Les chances des Françaises de vaincre les Russes, triples championnes du monde, étaient minces. Certains parlaient d'une chance sur dix au vu des performances hésitantes des Françaises lors du premier tour. Pourtant, elles avaient promis de se lâcher pour ce quart de finale décisif. Elles n'avaient rien à perdre, tout à démontrer…et elles l'ont fait.

Malheureusement, cette belle démonstration offerte par nos joueuses ne s'est pas conclue par une miraculeuse qualification en demi-finale. Personne n'y croyait vraiment avant ce match. Elles peuvent être fières de ce combat acharné. Une fierté pourtant gâchée par une rencontre faussée par les deux arbitres chinoises, incompétentes face à un match présentant de tels enjeux.

Retour sur un match hors-norme.

Dès les premiers échanges, le contraste avec le premier tour était saisissant. Les Françaises étaient déterminées à réaliser un bon match, montrer un autre visage pour répondre aux doutes et aux critiques que l'on a pu lire ces derniers jours. La réussite qui leur manquait lors des premières confrontations était bien présente, à l'image de Kanto et Mariama Signate qui ont respectivement marqué au cours de ce duel 5 buts sur 5 tirs et 7 sur 9. Les Russes encaissaient, légèrement dominées par cette belle équipe de France. Les Françaises ne leur auront jamais laissé l'avantage sur le score dès la 9ème minute, menant même de 4 points à trois reprises.

On sentait enfin les Françaises libérées, réalisant un match incroyable face aux championnes du monde de plus en plus agacées, inquiètes. Agacées par ce bloc français en défense, mais surtout par une Valérie Nicolas en pleine réussite (28 arrêts dont 3 pénaltys sur 7) réalisant des parades incroyables écoeurant le sélectionneur russe.

On pourrait leur reprocher un manque de maîtrise dans les derniers instants du match, menant 23-21 à trois minutes de la fin, pour se laisser rattrapper sur le fil (24-24). Les Françaises auraient pu gagner à la fin de ce temps réglementaire mais il en est autrement.

Les deux prolongations sont ensuite vite passées. Belles actions françaises, menant une nouvelle fois au score (28-26). "Un ou deux coups de sifflets intempestifs" (Philippe Pailhories, L'équipe). Des sanctions sifflées contre les Françaises mais non contre les Russes (1 pénalty français contre 8 russes). Et un miracle venant de Valérie Nicolas contrant un tir Russe dans les dernières secondes.

L'arbitrage des Chinoises a été décisif, empêchant à plusieurs reprises la victoire des Françaises. L'entraîneur des Françaises, Olivier Krumbholz, après la défaite de l'équipe de France : "A chaque fois que les deux Chinoises arbitrent, elles sont nulles et on les met sur un quart de finale. L'erreur est que ces messieurs de l'IHF pensaient que l'équipe de France n'avait pas le niveau pour faire un grand match. On se moque du sport et des athlètes professionnelles. Je n'en veux pas aux deux pauvres Chinoises qui ont fait ce qu'elles ont pu. Elles sont soixantième paire française ! Dans un match de ce niveau, elles ne peuvent pas s'en sortir. Cela se produit surtout à partir du money time. Il y a deux penalties sur Sophie Herbrecht, il y a deux minutes et elles ne les donnent pas. Elles sont complètement paumées. C'est dommage parce que l'équipe de France a réalisé un grand match et elle est privée d'un résultat exceptionnel. Il faut arrêter avec ces dirigeants qui font n'importe quoi dans le sport, il faut mettre des gens sérieux, des joueurs qui ont été sur le terrain. Trop, c'est trop. On ne peut mettre des gens incompétents, vu les enjeux. L'équipe de France a été extraordinaire. Je suis très fier de l'équipe."

Il est facile de mettre la faute sur l'arbitrage, mais l'incompétence de ces deux arbitres dans un tel événement était flagrante, amenant même les officiels à leur rappeler un coup franc qu'elles n'avaient pas jugé utile de faire jouer. Perdues, "paumées" dans les prolongations, elles auront une nouvelle fois pris de mauvaises décisions, sifflant des fautes françaises certes bien présentes mais non sifflées pour les Russes. Dernier coup dur, un but refusé dans les derniers instants après avoir réalisé un très beau lob sur le gardien. But qui aurait pu plier le match. Mais la Russie reprend la possesion et marque. Fin du match.

Les Françaises méritaient mieux, on aurait espéré d'autres adieux pour nos joueuses comme Valérie Nicolas qui a annoncé sa retraite internationale avant la compétition. Elles auraient au moins mérité une séance de jets à sept mètres face à cette équipe Russe.

«Je suis écoeurée. On a tout donné. On a mis nos tripes, on a enfin donné le meilleur de nous-mêmes. Après cinq matches plus que laborieux, on s'est libérées, les filles se sentaient beaucoup mieux. […] Aujourd'hui, je pense qu'on était au-dessus. Si on avait eu des arbitres honnêtes en prolongations, on serait en demi-finale et on l'aurait bien mérité. » déclare Valérie Nicolas (propos recueillis par L'Equipe). Aucune autre meileure conclusion pour parler de ce match qui aurait pu être mémorable.