Le match de l’équipe de France face à la Croatie, son deuxième du tour principal après sa victoire face à la Slovénie, avait l’allure d’une petite finale.
Si les Bleus l’emportaient, ils revenaient à hauteur des Croates et pouvaient espérer la qualification pour les demi-finales. En cas de défaite, l’élimination était assurée.
De miracle il n’y eut pas. Balbutiant leur handball depuis le début de la compétition, les hommes de Claude Onesta sont une nouvelle fois retombés dans leurs travers hier soir (défaite 29-22). Pendant plus d’une mi-temps, ils ont fait illusion. Alors on y a cru. Un peu. Mais pas longtemps au final. Trop hésitants en attaque à l’image d’un Karabatic en manque totale de réussite et de réalisme, les Français ont aussi déçu en défense, un de leur point fort, comme l’atteste l’Euro plus que moyen de Didier Dinart.
L’Euro 2012 est manqué. Les Français sont éliminés. Après les défaites face à l’Espagne en ouverture et face à la Hongrie, pouvait-il en être autrement ? Une équipe pouvait-elle devenir championne d’Europe ou même accéder aux demi-finales en ayant perdu deux matches lors du premier tour et surtout en ayant proposé une qualité de jeu aussi inconstante ? La réponse est évidente.
Loin d’incriminer des joueurs en particulier, il s’agit là d’une faillite collective. Les joueurs n’ont pas réussi à jouer ensemble. A attaquer ensemble. A défendre ensemble. Les raisons de cette faillite sont nombreuses : une remise en question parfois difficile à assimiler (ces joueurs ont tout gagné !), un sentiment que rien ne peut arriver et que les éclairs d’Abalo, Karabatic ou Omeyer nous sortiront toujours des situations les plus délicates, des équipes de très haut niveau et aux dents longues toujours sur motivées à l’idée de faire tomber une équipe imbattable…Les Experts étaient attendus au tournant, le virage est plutôt mal négocié.
On dit cette équipe en fin de cycle. Probablement oui. Mais une fin de cycle chez les Experts, ça ne se passe pas comme ça. Une fin de cycle ne peut avoir lieu que sur une victoire. Une dernière. Les JO de Londres se profilent. Gageons que ce groupe saura réagir de la plus belle des manières. En champions qu’ils sont tous. Pour nous prouver que cet Euro était juste un accroc. Pour montrer au monde entier que leurs victoires passées n’étaient pas dues au hasard.