Alors que la moralisation de la vie publique est à la mode, le sujet du gaspillage de l’argent public l’est beaucoup moins. Pour preuve le budget pharaonique accordé à l’Hadopi pour l’année 2017 qui ne semble pas être remis en cause par le gouvernement d’Edouard Philippe
La gabegie des dépenses publiques est un fait notoire. Nombreux sont les cas de dépenses inconsidérées de l’Etat alors que le discours officiel est à l’économie et à la restriction budgétaire. L’Hadopi n’échappe pas à la règle.
Pour mémoire la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet a vu le jour en 2010 sous l’ère Sarkozy. Le but de cet organisme, en résumé, était et reste le fait de punir les téléchargements illégaux et plus particulièrement le fait de ne pas protéger son ordinateur lors des téléchargements ce qui rend possible le partage de fichiers pair à pair (P2P). Techniquement la loi ne peut rien contre le streaming.
Depuis sa création et la mise en place de la loi Hadopi on dénombre 122 millions de saisines traitées et 7,58 millions de premières recommandations envoyées. Pourtant au final on ne dénombre que 72 condamnations. Au vu de ces résultats assez pitoyables, si l’on considère le volume de téléchargement illégal, on aurait pu croire que la Haute Autorité aurait été enterrée ou du moins que son budget serait réduit… Bien au contraire ! Il passe à 9 millions d’euros pour l’année 2017 alors qu’en 2016 il était autour de 7 millions.
Ce qui rend la loi inefficace c’est qu’elle se base sur la localisation de l’adresse IP du contrevenant pour le traquer. Mais, dommage pour elle, il y a bien longtemps que les internautes utilisent un VPN pour la contourner. Du coup, on se demande si nous vivons tous sur la même planète à la même époque, ou si certains d’entre nous sont restés au temps des CDs et du trafic de vidéo cassettes !
En principe quand une affaire ne marche pas ou n’apporte pas les résultats escomptés on arrête les frais. L’Etat semble fonctionner sur un autre logiciel : moins ça marche plus il faut investir. De toute façon comme l’argent est toujours disponible, les fonds semblent quasi illimités, alors on dépense ! Sauf que le « on » c’est nous : le contribuable. Celui qui paye la TVA sur tout ce qu’il achète, et qui paye ses impôts pour faire son devoir de citoyen.
Dans un monde idéal, le peuple devrait avoir un droit de regard sur la dépense publique et pouvoir donner son avis. Quand on pense qu’on nous dit que les caisses de l’Etat sont vides et qu’il est au bord de la faillite… on a bien envie de rigoler (jaune) !
9 millions d’euros pour l’année 2017, et au total depuis sa création environ 70 millions dépensés pour une structure et du personnel qui ne servent pas à grand chose c’est, pour être poli, se moquer de nous.
La police, l’éducation, la justice manquent de moyens… Regardez par ici où va notre argent.