Xavier Darcos l'a annoncé hier: la lettre d'adieu de Guy Moquet sera lu devant les lycéens chaque 22 octobre. Une annonce qui fait suite à celle de Nicolas Sarkozy lors de sa prise de fonction au Monument de la cascade du bois de Boulogne.
Il s'agit là de mettre en avant le devoir de mémoire et sachant que chaque établissement est libre quant à la méthodologie employée pour la lecture de la lettre. Le ministre de l'éducation de conseiller cependant de l'intégrer à un cours sur la résistance, à la visite de monuments ou pourquoi pas à des intervenants afin d'aboutir à une réflexion collective sur ce thème. Elle sera de plus accompagnée par un fascicule avec des textes de résistants allemands et italiens.
Petit rappel de cette lettre :
"Ma petite maman chérie, mon tout petit frère adoré, mon petit papa aimé, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée. Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme. 17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant. Courage ! Votre Guy qui vous aime. Guy Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !"
Si certains y voit un point positif d'autres critiquent ce choix. Pourquoi ne pas proposer une lettre moins émotive, plus engagée et plus fondatrice des valeurs de la démocratie? De plus commencer l'année scolaire avec la lecture de la mise à mort d'un jeune adolescent n'est peut être pas le meilleur moyen pour motiver les "troupes". Enfin que penser de cette intrusion de la politique et du Président dans le programme scolaire??? Histoire ou patriotisme? Cette décision fait débat…
Sarko se la joue à la Reagan…People avant tout…
@ Jiminix
Non, il veut tout simplement rappeler qu’il faut aimer et respecter la Nation !
Je ne vois pas en quoi respecter, aimer et chérir son Pays, sa Patrie, c’est honteux ? Je suis fier d’être Français, même si je n’accepte pas certaines dispositions qui peuvent être prises par notre Pays ou qui ont put être mises en place par le passé !
Donc, je confirme : le Président Sarkozy a eu parfaitement raison d’exiger la lecture de cette lettre de Guy Môquet !
réponse à Dominique Dutilloy
Aimer et respecter la Nation je suis d’accord, aimer et chérir son payx également et je n’ai jamais dit que c’était honteux. Seulement si on essaye d’être un minimum critique quant au choix de ce texte ce n’est pas le meilleur qui soit. c’est un texte purement émotionnel où il n’est nul part question de nation, de patrie. Que va apporter cette lettre en valeur ajoutée? On n’y parle ni de démocratie, ni des valeurs telles que le sacrifice ou la patrie. Toute poignante qu’elle soit elle reste peu engagée et très personnelle c’est en cela que je la trouve mal placée, on a dans notre histoire bien assez de textes pour offrir aux lycéens une lecture intéressante, qui leur apportera quelquechose. Comment les enseignants peuvent ils exploiter? Historiquement en parlant du contexte mais ce contexte ne se retrouve pas dans les paroles de guy moquet. Il sera envisageable de l’utiliser pour les professeurs de français afin d’illustrer le langage émotionnel mais je doute que cela soit le but.
Que l’on fasse passer le message OUI mais que notre Président choisise de meilleurs textes. De plus où est passé la démocratie et la consultation des enseignants et des experts quand on ajoute un élément au programme scolaire??? Le Président de la république peut il jouer comme ceci à rajouter ou retirer des éléments du programme scolaire sans demander l’avis des professeurs?
Exact Dominique! D’autres textes existent, qui évoquent la patrie et qui sont bien plus touchants.
Mais Guy Moquet est un symbole et au lendemain de la guerre, il ne fallait pas déplaire aux communistes… Ce n’est pas par hasard si ce sont des communistes qui ont été fusillés ce jour-là, dès que je retrouve l’histoire exacte, je vous en reparle. On les tenait pour les pires des racailles, par ailleurs ils avaient été du coté des nazis au commencement de la guerre… Cela ne peut par ailleurs définir bien sûr tous les communistes non plus.
Sombre époque!
Je sais que les Communistes ont collaboré avec le régime nazi avant l’entrée en guerre de l’Allemagne contre l’Union soviétique… Cette collaboration, qui se passa relativement bien, n’empêcha pas la police du Régime de Pétain d’embastiller ces communistes…
L’autorisation de faire paraître le quotidien communiste, « L’Humanité », fut même prévue par les Allemands : mais, Pierre Laval et le Maréchal Pétain firent capoter ce projet…
Bref, est-ce que le Président Sarkozy a eu raison de choisir ce texte de Guy Moquet ? Je n’en sais strictement rien… Puis, je serais assez mal placé pour donner mon opinion…
Quoiqu’il en soit, il est bon de rappeler à nos concitoyens qu’il a existé une France pleine de patriotes, qu’il a existé une France pleine de « Justes », qu’il a existé une France pleine de héros connus et inconnus…
Il faut exalter la Patrie en luttant avec vigueur
– contre l’augmentation du chômage, de la précarité et de la grande misère,
– contre ces zones de non droit où la République n’a pas le droite de cité,
– contre ces fanatiques qui veulent nous imposer leurs dogmes ou leurs habitudes vestimentaires, alimentaires, religieuses, philosophiques…,
– contre ces Forcenes du Cac40, qui sont bien plus soucieux du sort de leurs actionnaires que de ceux des milliers de personnes jetées à la rue pour cause de licenciements programmés…
Puis, Julie, vous avez raison : il faudrait que les instituteurs et les professeurs soient consultés avant qu’on chamboule les programmes scolaires…
fausse lumière
D’un coté on fait son petit show avec le regretté Guy Moquet (apres le show des infirmières), et de l’autre on va forcer Rachida à tripatouiller des textes interdisant la dénonciation des patrons-voyous: ceux qui font travailler au noir ou autres maguouilles.
Tout cela en dit long pour ceux qui ne sont pas aveuglée par cette fausse lumière.
je suis d’accord rappellons nos héros et la notion de patriotisme c’est indispensable. Mais pas en bafouant la démocratie en imposant aux enseignants comme aux élèves un texte juste par ce que Nicolas Sarkozy l’apprécie. C’est de la poudre aux yeux. Sur le principe d’imposer une lecture pour remettre en place les idées à nos jeunes lycéens qui semblent vivre sur une autre planète et pourtant je n’ai pas beaucoup de différence d’age avec eux n’ayant que 25ans, sur le principe je suis d’accord. Mais un texte plus réfléchi et une décision plus concertée avec le corps enseignant aurait ouvert un débat, ou discussion et éviter un nouveau conflit social!
D’autres textes beaucoup plus beaux
Perso j’aurai opté pour Aragon et La Rose et le Réséda :
LA ROSE ET LE RÉSÉDA ( Louis Aragon )
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Tous deux adoraient la belle prisonnière des soldats
Lequel montait à l’échelle et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle cette clarté sur leur pas
Que l’un fut de la chapelle et l’autre s’y dérobât
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu’elle vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Du haut de la citadelle la sentinelle tira
Par deux fois et l’un chancelle l’autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Ils sont en prison Lequel a le plus triste grabat
Lequel plus que l’autre gèle lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Un rebelle est un rebelle deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l’aube cruelle passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Répétant le nom de celle qu’aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Il coule, il coule, il se mêle à la terre qu’il aima
Pour qu’à la saison nouvelle mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
L’un court et l’autre a des ailes de Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle le double amour qui brûla
L’alouette et l’hirondelle la rose et le réséda
Plus brillant d’un point de vue écriture
Plus rassembleur car la différence des êtres est bien mise en valeur.
Bref,Gui Moquet, il est bien gentil, mais ses pleurnicheries ne feront pas avancer le schmilblick…
Jim