Guinée Bissau : au pays des coups de forces !

 

La Guinée Bissau, pays lusophone d’Afrique de l’ouest a organisé ce dimanche 18 Mars 2012 une élection présidentielle que les observateurs ont qualifiée de « libre et transparente ». Un scrutin qui survient près de quatre mois après le décès en Europe du Président Malam Bacaï Sanha. Étaient en lice pour ce fauteuil présidentiel trois candidats, et pas des moindres : l’ancien Premier ministre et candidat du parti au pouvoir Carlos Gomes Junior, Manuel Sherifo Nhamadjo, qui a quitté le parti au pouvoir pour se présenter en indépendant, et Kumba Yala, un ancien chef de l’Etat.

Bien que les observateurs aient trouvé cette consultation électorale juste et équitable, il convient de noter que certaines sources non officielles font état de tentatives de fraudes dans certains bureaux de vote, notamment dans les zones reculées. Aussi, on a annoncé ce lundi l’assassinat dans les rues de Bissau d’un haut gradé de l’armée de ce pays de près de deux millions d’habitants. Une situation regrettable qui nous autorise à continuer de croire que les démons de la violence tardent décidément à quitter ce pays où la prise du pouvoir par la force s’est érigée en règle.

Ancienne colonie portugaise, la Guinée-Bissau accède à l’indépendance en 1974 avec comme président de la République Luis Cabral. Mais, juste quelque mois après, ce dernier sera renversé  par Joao Bernardo Vieira, un autre héro de la résistance. Celui –ci gouvernera le pays d’une main de fer jusqu’à  1999, date à laquelle il est lui-aussi renversé par les militaires. La transition est donc assurée par Malam Bacaï Sanha, le président de l’assemblée nationale de l’époque. En novembre de la même année, des élections présidentielles sont organisées ; lesquelles élections verront la victoire de Kumba Yala. Mais, celui –ci perdra lui-aussi le pouvoir dans des circonstances floues, juste quelques années ; et Joao Bernardo Vieira fera son retour aux affaires. Mais un retour qui lui coutera sa tête. Car en 2009, le président Nino est  abattu dans l’enceinte du palais présidentielle par des soldats de l’armée Bissau Guinéenne. Une fois encore, Malam Bacaï Sanha, reviendra au pouvoir, jusqu’à cette date 9 janvier 2012 où il rend l’âme dans un hôpital en France.

La guinée Bissau aurait donc en quelques décennies seulement vu de toutes les couleurs. Plus loin, ce pays est depuis quelques années la véritable plaque tournante du trafic mondial de la drogue en provenance de l’Amérique latine.

 

Auteur/autrice : Monsieur Duverger

Monsieur Duverger est un journaliste et écrivain d'origine africaine.

Une réflexion sur « Guinée Bissau : au pays des coups de forces ! »

  1. [b]C’est un pays de non-droit ! à éviter … pour les gens « normaux », bonne piqure de rappel, si l’on peut dire[/b]

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