Au début de cette semaine on nous annonce que les autorités canadiennes ont suspendu un lot du vaccin contre la grippe A H1N1 du laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK), à la suite d’un "nombre inhabituel de réactions allergiques graves" au vaccin contre le virus grippal H1N1. Selon l’OMS.36 réactions graves sont survenues peu après l’administration du vaccin, dont un décès au Québec chez un octogénaire (alors que le virus touche essentiellement les jeunes de moins de 65 ans). GSK a reconnu qu’au Canada un lot de 172.000 doses de son vaccin Arepanrix -sur les 7,5 millions de doses expédiées au Canada- semblait avoir entraîné un pourcentage "un peu plus élevé" que les 1/100.000 réactions fortes admises pour de tels produits.
Selon le Dr David Butler-Jones, directeur national de la Santé publique du Canada, ces réactions graves sont de deux types : choc anaphylactique, convulsions fébriles. Les autorités incluent dans la catégorie des réactions graves celles qui entraînent l’hospitalisation, l’invalidité ou même le décès de la personne vaccinée. La plupart des réactions anaphylactiques surviennent dans les 15 minutes qui suivent l’administration du vaccin.
La ministre de la santé, en visite dans un collège parisien au premier jour de la campagne de vaccination organisée pour les collégiens et lycéens, a assuré qu’il ne s’agit pas du même vaccin utilisé en France, rajoutant que le retrait du lot fait partie de la procédure habituelle en terme de pharmacovigilance. « Le lot défectueux a été retiré de la circulation immédiatement, ce qui montre l’importance de la traçabilité », a-t-elle aussi commenté.
Alors, le vaccin français de GSK (Pamderix) est-il vraiment différent du vaccin canadien ? Non, répond le laboratoire britannique. "Ce sont comme des frères jumeaux", explique au point.fr la directrice médicale et des affaires réglementaires de GSK France, Soizic Courcier, qui parle de vaccins "extrêmement similaires". L’adjuvant incorporé pour améliorer sa conservation et pour accélérer la fabrication des doses est, lui, "identique". Interrogé par lepoint.fr, l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) confirme : "C’est le même vaccin." En réalité, la seule divergence entre les deux vaccins de GSK réside dans "le processus de fabrication de l’antigène H1N1".
*http://www.afssaps.fr/var/afssaps_site/storage/original/application/49f8dff3305174f1e9772e0071eb55b2.pdf
**http://www.gsk.ca/french/docs-pdf/Arepanrix_PIL_CAPA01v01_FR.pdf
Depuis juin, quatre laboratoires -l’américain Baxter, le britannique GSK, le suisse Novartis et le français Sanofi Pasteur- se sont lancés dans une course contre la montre inédite. Pas de trêve estivale pour les pros du vaccin. Chez GlaxoSmithKline (GSK) et Novartis, les usines tournent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, les jours fériés ne le sont plus. "Nous devons produire le plus grand nombre de doses possible le plus rapidement possible", résume le directeur, Dominique Maugeais. Son credo : "Ne perdre aucune journée, aucun instant de production." Habituellement, l’été est propice à la maintenance, entre les deux vagues de fabrication du vaccin contre la grippe saisonnière. Cette année, face au risque de pandémie, il a fallu enchaîner sans attendre. Un processus qui nécessite habituellement plusieurs années et qui devra être bouclé en quelques mois, urgence oblige. Urgence aussi pour les industriels, car les enjeux financiers sont énormes, et le premier à fournir un vaccin bénéficiera d’un bon coup de pub. Surtout, il assurera ses arrières en termes de rentabilité. Une responsabilité titanesque même pour des groupes géants.
Chez GlaxoSmithKline (GSK) et Novartis, les usines tournent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, les jours fériés ne le sont plus. "Nous devons produire le plus grand nombre de doses possible le plus rapidement possible", résume le directeur, Dominique Maugeais. Son credo : "Ne perdre aucune journée, aucun instant de production."
Habituellement, l’été est propice à la maintenance, entre les deux vagues de fabrication du vaccin contre la grippe saisonnière. Cette année, face au risque de pandémie, il a fallu enchaîner sans attendre. Un processus qui nécessite habituellement plusieurs années et qui devra être bouclé en quelques mois, urgence oblige. Urgence aussi pour les industriels, car les enjeux financiers sont énormes, et le premier à fournir un vaccin bénéficiera d’un bon coup de pub. Surtout, il assurera ses arrières en termes de rentabilité.
Sur les 94 millions de doses de vaccin contre le nouveau virus A/H1N1 de la grippe, 50 millions sont produits par GSK, les autres doses, réparties d’une manière inégale entre trois autres laboratoires pharmaceutiques.
La précipitation vient du Diable ; Dieu travaille lentement [Proverbe persan]. Cependant ceci n’est pas toujours évident, notamment quand l’enjeu est se chiffre en plusieurs centaines de millions d’euros, et on « privilégie la vitesse à la précision, car le coût d’un retard dépasse de loin celui d’une erreur » [Percy Barnevik].
Les français ne savent plus à quel Dieu se vouer. Hésitants voire méfiants à l’ouverture de la campagne de vaccination, s’ils sont plus nombreux aujourd’hui à se rendre aux centres de vaccination c’est avant tout par peur (plus que par conviction de l’intérêt de la vaccination et de la dangerosité de cette « nouvelle » grippe). Une peur qu’on a créé à force de martèlement médiatique sur ce nouveau monstre venu du nouveau continent, qui promet l’apocalypse. Car au-delà de l’information et de la sensibilisation, ce qu’on vit au quotidien relève du harcèlement psychologique, moral et citoyen et la vaccination n’est plus, comme miroitée, un choix avant tout volontaire
Après le reflexe de craindre pour sa santé (et de survie), c’est le devoir d’être un non porteur de virus responsable envers le reste de la population qu’on instille, tel un doux poison, dans les oreilles des français. Même le personnel hospitalier qui ne s’est pas fait vacciner a eu l’honneur de recevoir les reproches de Madame la ministre, pour manque de responsabilité. Rappelons aussi, et contrairement à ce qui a été dit à la télévision, à la radio ou lu dans les journaux, sur libre choix du vaccin à se faire injecter «entre le 21 octobre et le 10 novembre 2009, environ 100’000 doses de vaccin PANDEMRIX ont été administrées, aux personnels de santé, médico-sociaux et de secours des établissements hospitaliers », parce que c’était le seul vaccin destiné pour eux.
Arrêtons de prendre les français pour des pigeons, de les castrer à force du prêt à consommer. Dire que le vaccin de GSK n’est pas le même est une énorme facétie, alors qu’il aurait été simple et rassurant d’expliquer aux français la notion de lots, même dans la fabrication des médicaments et des vaccins, qu’un défaut dans un lot ne signifie pas une mise à mort du produit.
Dans une société où toutes les politiques prêchent le risque zéro, à force de matraquage médiatique et de sanctions, la non assurance d’un vaccin à risque zéro fait tomber le chasseur dans son piège.