Communiqué N°4 – 44EME JOUR DE GREVE DE LA FAIM

Après 44 jours de grève de la faim, les militants de l’UGET présentent une altération importante de l’état général. Leur vie est d’ores et déjà en danger. Les hospitalisations en urgences sont devenues quasi quotidiennes. Le rapport du Comité Médical de suivi des Etudiants est formel ; il appelle à l’arrêt immédiat de cette grève afin d’éviter des complications irréversibles voire la mise en jeu du pronostic vital [1]. Le comité médical a fortement recommandé le transfert immédiat de tous les grévistes dans une structure de soin.

Les autorités tunisiennes maintiennent un embargo policier permanent autour du local de l’UGET.

L’intimidation et le harcèlement que subissent les militants qui entourent les grévistes et les visiteurs désirant exprimer leur solidarité, visent à isoler les grévistes et les pousser à renoncer à leurs revendications. Pis encore, une procédure judiciaire a été engagée pour évacuer le siège de l’organisation. Une deuxième, policière et musclé, a été commanditée pour évacuer les grévistes par la force. Systématiquement les militants de l’UGET sont physiquement agressés lors de leurs actions (Sit-in, manifestations, AG…).

C’est cette même répression policière qui a fait du droit syndical un délit pénal afin de dissuader les étudiants d’exercer leurs droits démocratiques et afin de restreindre l’indépendance de la centrale syndicale estudiantine. Les poursuites disciplinaires engagées par des Conseils de discipline aux ordres ainsi que les poursuites judiciaires alourdissent le bilan : 18 étudiants exclus de l’université, 13 étudiants attendent la sentence des Conseils de discipline, 3 étudiants emprisonnés, 3 procès en cours dont celui du Secrétaire Général de l’UGET, 6 étudiants en grève de la faim dont 5 depuis 44 jours et la liste n’est pas encore finie.

Cette politique explique bien l’autisme et le silence meurtrier des autorités tunisiennes face à la grève de la faim. La seule réponse formulée est de nature policière. Les autorités tunisiennes n’ont entamé aucune démarche sérieuse pour étudier le dossier et apporter des solutions.

Face à cette situation et malgré la dégradation alarmante de leur état de santé, les militants de l’UGET convaincus de la légitimité de leurs revendications sont de plus en plus déterminés à obtenir gain de cause. Il est déplorable que des étudiants soient contraints d’aller chercher auprès de la mort le droit à la vie, le droit au savoir.

Nous, Comités de Soutien aux Etudiants grévistes de la Faim, exprimons notre forte inquiétude quant à l’état de santé et la vie des grévistes. Nous refusons que le siège de la centrale syndicale estudiantine soit réduit à un mouroir pour grévistes négligés. Nous condamnons l’attitude des autorités tunisiennes et les rendons responsable des conséquences.

Face à l’isolement des étudiants grévistes, nous appelons les démocrates et les acteurs de la solidarité nationale et internationale à intensifier leurs actions et leurs mobilisations en faveur des étudiants engagés en grève de la faim depuis 44 jours.