Friture dans le quartier des Grésilles, situé dans la capitale bourguignonne. Amora, la célèbre déesse de la moutarde, est montée au nez de certains habitants.

Suite au tabassage d’un jeune tchétchène par des Maghrébins du quartier des Grésilles, des opérations punitives ont été organisées par des membres de la communauté tchétchène afin de venger la victime. La suite est partie en live, avec beaucoup de photos, de selfies et de vidéos, circulant sur la toile et montrant un bon nombre de jeunes cagoulés, armés jusqu’aux dents, de haches et de Kalachnikov, prêt à en découdre avec les vengeurs.

Rien de nouveau sous le soleil, malheureusement. Les règlements de comptes ont toujours existé et les expéditions punitives aussi. Il n’y a que les politiciens pour afficher des mines étonnées et effarouchées.
Les déclarations du maire PS, François Rebsamen, du Préfet et de Hamid El Hassouni, adjoint au maire tiennent de la parabole alambiquée. D’une situation simple au départ, tabassage, vendetta et conciliation, les politiciens socialistes/républicains multiplient les explications oiseuses, spécieuses et compliquées. Grands spécialistes de comment noyer le poisson.

À entendre François Rebsamen, le quartier des Grésilles est un beau quartier de Dijon, desservi par les transports en commun, qui héberge deux écoles d’ingénieurs, l’agence régionale de santé et une usine de production de flingues en tout genre. En fait, sa déclaration sur Europe 1 s’est arrêtée à l’agence régionale de santé. J’ai cru bon de rajouter le reste, tant le nombre de porte-flingues semble pulluler dans ce quartier sympathique et touristique.

Dans la même interview, il en rajoute une couche en critiquant Sarkozy qui avait supprimé 10 000 postes de policiers. Il a oublié de dire qu’il a été Ministre sous Hollande – du 2 avril 2014 au 2 septembre 2015 – sans tenter d’influer sur le gouvernement afin d’en rétablir le nombre. Il termine l’hilarante déclaration en soulignant qu’il existe une politique de la ville pour les quartiers difficiles. Ouf ! Braves habitants du quartier, vous voici rassurés. (1)

Son adjoint, Hamid El Hassouni, qui est délégué au quartier des Grésilles dans lequel il vit, déclare et je cite : … Les habitants ont décidé de gérer eux-mêmes ce qui ne dépend pas du tout de leur compétence, en garantissant la sécurité des habitants… En clair, les habitants de ce quartier ont raison d’être armés, car comme ça, ils peuvent se défendre face à des attaques extérieures. (2)

Je ne sais pas ce qu’en pensent les magistrats de Dijon, mais ça me parait être hors code pénal. Le feuilleton continue avec l’interpellation de six membres de la communauté tchétchène et une seule condamnation exemplaire : 90 jours-amendes* de 5 € et une interdiction de détenir une arme pendant 5 ans. (3) Je reste confondu par tant de sévérité !

En revanche, des Gilets Jaunes sont toujours en taule sans avoir détenu d’armes de guerre et sans avoir été hyper violents. (4)

Bernard Schmeltz, le préfet de la Côte d’Or, a même émis l’hypothèse que les armes exhibées sur les vidéos pouvaient être factices. Un blessé par balle, des caméras plombées, mais le tout avec des pistolets à eau… Sérieusement… (5) (6)

Nous avons assisté à une guerre urbaine. Les renforts de police sont arrivés au bout de trois jours, sans effectuer la moindre interpellation. Juste du dialogue, mais sans résultats. Car en effet, la conciliation a été obtenue par l’imam Mohammed Ateb, proche des Frères musulmans… (tiens, tiens) dans le jardin de la Mosquée de la Fraternité à Quétigny près de Dijon. Thé et gâteaux de l’Aïd. Un autre imam tchétchène venu de Dole – Jura – était présent aussi. (7)

Rebsamen peut être satisfait. Le calme est revenu, mais pas grâce à lui, ni au Préfet, ni à Castaner, ni à Laurent Nunez venu à Dijon tenter de semer la bonne parole.

Deux poids, deux mesures dans notre beau pays. Les gueux ont droit à de la répression sauvage et immédiate. Blindés, CRS, BAC, gendarmes, voltigeurs à motos, canons à eau, LBD, grenades. Plus de 1500 blessés, plus de 150 blessés graves, 27 personnes énucléées et une interdiction régulière de manifester. Bref, les vrais délinquants ont un avenir radieux devant eux. Armes, deals, drogues, pognon et libertés. Youp la boum !

Tout ce cirque nauséabond donne envie de vomir. Triste réalité de ce qu’est devenue la France, sixième puissance mondiale, incapable de faire respecter l’ordre, incapable de gouverner, mais championne de la parabole inepte. Et vous allez encore voter pour ces guignols en 2022 ?
Claude Janvier

Notes : (1) https://urlz.fr/cY92
(2) https://urlz.fr/cY95 (3) https://urlz.fr/cY99 (4) https://urlz.fr/cY9e (5) https://urlz.fr/cY9i
(6) https://urlz.fr/cY9k (7) https://urlz.fr/cY9m
* Jour-amende : Le principe est simple : vous êtes condamné à payer une amende dont le montant est fixé par jour et pour une certaine durée par le juge. Le montant de l’amende par jour peut aller jusqu’à 1 000 € et la durée maximale est de 360 jours-amendes