Les grands crus Bordelais ont subi une courbe inflationniste ces dernières années, causée par des spéculations démesurées sur le plan mondial .La crise a mis fin à cette tendance et, à l’instar de l’industrie du luxe, le marché menace de se replier sévèrement sous l’inflexion d’un écroulement de la demande.
L’offre doit donc s’adapter à cette nouvelle donne. D’ailleurs ,l’étape symbolique de ce revirement pourrait être cet événement intervenu le 7 avril lorsque Hubert de Boüard propriétaire de l’Angélus ,premier grand cru de saint Emilion, a mis en vente ses primeurs à 50 € la bouteille .Ce qui représente une décote de 40% par rapport au tarif 2007.
Ce premier pas laisse augurer un phénomène de masse qui va souffler un vent de panique sur les collectionneurs et autre détaillants.
Car les stocks vont s’effondrer en valeur .Il est donc urgent de brader pour sauver encore ce qui peut l’être d’autant que la consommation est en berne depuis quelques mois.
Le grand rendez vous public de septembre avec les foires et salons des vins vont réserver de multiples surprises aux amateurs mais les achats devraient perdre de leur attrait spéculatif.
Une révolution dans le comportement d’achat.
Les propriétaires des grands vins devraient faire appel aux services de marketeurs de renom pour séduire une clientèle échaudée et méfiante.Les noms prestigieux ne suffiront plus. Les méthodes de marchands de tapis vont supplanter une communication élitiste avec en ligne de mire un concept :le juste prix . Quelle nouveauté !!!!
Grand cru ? Vraiment ?
Prenez les dix meilleurs de la classe des futurs sommeliers d’une école hôtelière de dix pays producteurs et faites leur découvrir – à l’aveugle évidemment – sur plusieurs jours plusieurs fois cinq même vins, dont un « picrate » (pas trop picrate tout de même). Enregistrez et comparez leur réactions. Puis « dégustez » les sans modération …………… les réactions !
Snobisme ! Que de crimes on commet en ton nom !
Vous êtes vous déjà rendus dans une cave en spectateur?
C’est un monde de frime, il y a très peu de vrais amateurs et beaucoup de frimeurs.
C’est pour cette raison que les prix ont tellement flambé au cours des 15 dernières années.
Il y a encore quinze ans, on pouvait trouver des grands crus dans les foires aux vins. Maintenant on n’en trouve plus.
C’est un peu comme les marque, il y a quinze ans on pouvait trouver de l’Adidas ou du Nike dans les hypers mais comme cela donnait une moins bonne image de la marque, on n’en trouve plus.
Ce sont donc des conseillés en communication qui ont donc donné la valeur au produit.
C’est le problème des bulles spéculatives.
Il y a 16 ou 17 ans, j’ai acheté du Pavillons rouge second grand cru de Château Margaut. (du 1990, excellente année)
Je les avais payées moins de 100 francs la bouteille à l’époque.
Les bouteilles valaient il y a encore quelques mois 3 ou 4 fois leur valeur d’achat.
Cela peut faire un bon placement hors fiscalité et frais de succession.