Grands Classiques : Les Chariots de Feu

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Les Chariots de Feu, une reconstitution historique et minutieuse, et force est d'admettre que le charme des vieilles écoles anglaises opère toujours aussi bien sur pellicule.

Une oeuvre superbe sur l'esprit du sport, de la compétition et de la défense de ses convictions personnelles.


18409706_w434_h_q80.jpg18845845_w434_h_q80.jpg LES CHARIOTS DE FEU : Un court extrait pour vous permettre de vous donner un petit parfum de « belle époque »…http://www.youtube.com/watch?v=nfZOzBZSDR4Le film, et c’est la sa première force, met en scène des personnages contemporains, véritables légendes d’une discipline encore à ses balbutiements dans l’éclosion du monde moderne. Construit autour d’un double flashback, il remonte des obsèques d’Harold Abrahams (1) en 1978, à l’imminence de la compétition en 1924, jusqu’à la rencontre des étudiants-athlètes à l’université de Cambridge en 1919.Nous sommes donc au lendemain de la première guerre mondiale, qui a décimé prés d’une génération entière, et le monde s’ouvre à l’ère industrielle. Nos jeunes héros sont confrontés à l’hermétisme d’une société anglaise élitiste, cherchant à renouveler sa « fine fleur ».Harold Abrahams considère la course comme un moyen de s’imposer face à un antijudaïsme rampant. Sa détermination frise l’arrogance aux yeux du doyen de son université, qui lui reproche d’avoir recours à un entraineur professionnel. Le dilemme d’Harold Abrahams symbolise en plus, le racisme ambiant, le désir de se surpasser, une conception archaïque de la victoire, consistant à gagner avec « l’apparente facilité des dieux ». Les idéaux de l’amateurisme servant d’alibi à une condescendance vaniteuse, sans rapport avec le noble désir de protéger un sport contre les dérives du professionnalisme. Bien entendu, lorsqu’il triomphera, ces mêmes suffisants affirmeront hypocritement, qu’ils n’auront jamais douté de lui. Harold Abrahams symbolise aussi la nécessité pour un athlète de dépasser la peur de perdre et celle plus paradoxale de gagner.Habitué à enchainer les victoires, c’est contre Eric Liddell (2), qu’il subit son premier échec, lors d’une course préolympique. Parallèlement, ce dernier, qui considère son don pour la course, comme le prolongement de sa foi, est contraint de choisir entre les deux. Il se résout alors à établir une hiérarchie au profit de ses convictions religieuses. Et cela en dépit de toutes les pressions de la société civile, du Prince de Galles (3) en passant par le comité olympique.L’autre élément déterminant réside dans la musique de Vangélis (4). En rupture avec les orchestrations classiques utilisées jusqu’alors dans le cinéma, elle amorce le virage électronique des bandes originales des films. Anachronique par rapport à des faits se déroulant au début du XXème siècle, elle donne force et modernité à l’image. La meilleure illustration de cette osmose est sans aucun doute, ce ralenti décomposé de la foulée des athlètes dans la grisaille d’une plage…LE SPORT DEPEINT COMME UNE METAPHORE DE LA VIE.

Les Chariots de Feu. Derrière ce titre lyrique et sibyllin, à la fois se cache le digne représentant d’une race de films bien particuliers. Des films académiques dans le bon sens du terme, à la narration classique mais constamment plaisante, des films d’époque, souvent, ou l’honneur, les bonnes manières, et une certaine idée de la Grandeur, ne sont pas des notions désuètes. Bref, des films que l’on pourrait finalement qualifier de « SO BRITISH ».

Quatre oscars récompensant cette oeuvre en 1982 :

Meilleur film, photographie, costumes et bien évidemment musique.

1 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Harold_Abrahams

2 : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ric_Liddell

3 : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_VIII_du_Royaume-Uni

4 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vangelis

2 réflexions sur « Grands Classiques : Les Chariots de Feu »

  1. Je n’ai vu ce très bon film que très tardivement.

    C’est un très bon film traitant déjà d’un problème de société l’antisémitisme.

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