Nous en avions entendu parler depuis plusieurs jours maintenant, c’est donc aujourd’hui que prend fin l’ultimatum qui permettra enfin aux français de connaitre le patrimoine des différents ministres du gouvernement Ayrault. Cet élan de transparence fait directement suite à la désastreuse affaire Cahuzac dont les retombées atomiques n’ont pas fini de jeter l’opprobre sur l’ensemble de la classe politique, tout bord confondu.

L’idée directrice de cet article et donc, mon avis concernant cette situation est la suivante : La publication du patrimoine des ministres constitue une soi-disant volonté de transparence qui, en définitif, est l’acte le plus démagogique, irresponsable et précipité qu’il m’a été donné de voir. Quelle honte !

Il en résulte un ballet grotesque où chaque ministre en vient à énumérer ses biens comme s’il s’agissait d’un vide-grenier. Entendre Duflot affirmer avec fierté disposer d’une 4L et d’une Renault 5 me consterne.  Les propos de Marine Le Pen me semble résumer parfaitement la situation : il s’agit là d’une course à la pauvreté où le ministre le moins riche sera assimilé au plus vertueux et au plus compétent et où, au contraire, le plus riche subira une certaine suspicion du reste de la classe politique et des français en règle générale.

A titre d’exemple, la ministre aux personnes handicapés (dont j’ai oublié le nom tant elle est invisible) est soumise à l’ISF et jouit d’un patrimoine de près de six millions d’euros. Si je me fous éperdument de son patrimoine (après tout, en tant qu’ancienne cardiologue et mariée à un haut fonctionnaire, ça devait palper pas mal à la fin du mois), je n’ai personnellement aucun problème avec ceux qui gagnent très bien leur vie du moment que c’est de façon honnête et respectable.

Ce qui me révulse par contre, pour revenir à cette même ministre est le fait que dès ce matin, cette dernière s’est lancée dans une démarche de justification outrancière et ridicule de l’origine de son patrimoine comme s’il était honteux et indécent de gagner autant.

C’est précisément ce genre de réactions qui font que la France ait autant de mal à parler d’argent et que la réussite est systématiquement associée à la suspension et aux soupçons.

Non seulement publier les patrimoines ne changera rien à la situation, mais je trouve cette mesure totalement inefficace. Peut-on imaginer un seul instant que Jérome Cahuzac, s’il n’avait pas été pris dans le tourbillon médiatico-judiciaire dans lequel il est noyé actuellement, aurait en toute transparence communiqué les bonnes informations quant à sa situation financière réelle ?

Je n’en crois pas une seconde de même que les chiffres que nous apprendrons aujourd’hui sur le patrimoine des ministres n’auront pour moi pas la moindre valeur. En l’absence de contrôle et de vérification, ces aveux n’ont strictement pas la moindre importance et je me dis que parmi cette bande de bras cassés, il doit certainement y avoir encore un ou deux « Cahuzac » qui se cachent. 

Hollande avait vivement critiqué Nicolas Sarkozy pour sa propension à réagir dans la vitesse et la précipitation dans certaines situations. C’est précisément ce qu’il vient de faire de la plus sinistre des façons et qui témoigne, une énième fois de plus, de sa totale inaptitude à gouverner notre pays.