Gemonsen, la lecture de l’été, episode1

Un peu comme les émissions innovantes, sur le fil du dictat Audimat, C4N m’autorise à vous livrer mon roman en cours d’écriture, sous forme d’épisodes. Une "audience" minimum sera le seul gage que vous ayez la suite. Je ne veux influencer personne, juste être transparent. Si une partie est déjà écrite, l’autre est à rédiger entièrement. A l’instar de « plus belle la vie », vous pourrez alors m’aider à tirer les ficelles des personnages… Bonne lecture et bonne… critique!

Il était une fois un pays où le mensonge n’existait pas, où la franchise était aussi naturelle que boire et manger. Dans ce pays, le port d’armes était interdit de peur que grincheux, nerveux et autres soupe-au- lait n’utilisent leurs flingues en réponse aux invectives.  Dans ce pays, « tolérance» n’était pas un vain mot. Les préjugés dont pouvaient être affublées les victimes tombaient les uns après les autres, dès qu’elles évoquaient leurs aspirations, motivations et véritables capacités à leurs détracteurs. Ces derniers se rendaient alors compte qui ils avaient véritablement en face d’eux et enfouissaient à jamais leurs idées reçues. 

 

De même, il n’y avait plus de barrières ethniques ou sociales dans le monde du travail. Une personne qui se disait compétente dans son domaine ou prête à se démener pour acquérir cette compétence était par définition crédible puisqu’elle ne pouvait dire que la vérité, quel que soient son parcours et la couleur de sa peau.  Quand une personne ne se plaisait plus à son poste, elle le disait. Ensuite, deux seules alternatives : elle évoluait ou elle partait. Il n’y avait donc aucun conflit social car tous les salariés faisaient un travail qui leur plaisait. Parallèlement, les entreprises leur versaient des hauts salaires, tant elles étaient comblées par la qualité de leurs prestations.

 

Le taux de fécondité était exceptionnel et faisait verdir de jalousie tous les gouvernements de la planète. Le score de 4,5 enfants par femme au lieu de deux en moyenne dans le monde était rendu possible par une sexualité très précoce. Le 1er rapport sexuel était en moyenne de dix ans et le nombre de relations amoureuses était, de surcroit, d’un niveau élevé. Les préadolescents ne s’embarrassaient pas d’une timidité maladroite pour dire « je t’aime » au sexe opposé. Ils ne se posaient pas des questions pendant des jours et des mois en se demandant « j’y vais, j’y vais pas ».  L’envie de passer à l’acte arrivait alors, les premiers sentiments dévoilés, vite comme une priorité. L’expérience de l’amour venant précocement, celle du foyer poursuivait sur la même lancée. Paradoxalement, plus tard, le nombre de séparations était modéré. Les hommes et les femmes se parlaient tout de suite dès l’émergence d’un différent et celui-ci était réglé la plupart du temps avant qu’il ne s’envenime, mijoté par les effluves rances du temps. 

 

On était heureux et riche dans le pays où le mensonge n’existait pas. La consommation était tirée par la courbe démographique, la production par la consommation, la richesse du pays par des exportations colossales générées par une politique de prix bas, rendue elle même possible grâce à l’insolente productivité des travailleurs.Il y avait quand même des garde-fous. Il fallait bien que le pays puisse se protéger des agressions extérieures et intérieures. Pour l’extérieur, il fallait une armée. Comme la constitution avait interdit le port d’armes aux hommes, ce sont des robots qui avaient le rôle de soldats. Pour l’intérieur, il était important qu’une police protège les êtres humains entre eux de leurs pulsions non refreinées. Là encore, une police androïde en était chargée. …

 

Gemonsen, le pays où le mensonge n’existait pas, faisait des envieux. Mais comme il était incompatible avec une humanité hypocrite (le reste du monde), il était séparé par une muraille cinq fois plus haute que celle de Chine sur toute sa frontière. Quant aux éventuelles invasions venues du ciel, il avait fallu cinq cents ans pour construire une sorte de bulle de verre qui surplombait le pays. Cette dernière s’ouvrait par intermittence,  quand le temps l’imposait, juste assez pour laisser passer les goutes de pluies indispensables  à la survie de la population. La « cloche » avait la particularité de filtrer les UV et rejeter le CO2. Si bien que les vendeurs de crème solaire durent arrêter leur activité, faute de clients.

 

Fin du 1er épisode

6 réflexions sur « Gemonsen, la lecture de l’été, episode1 »

  1. Bonjour [b]Boby[/b],

    Je suis curieux de voir ce que vous nous avez concocté pour le 2nd épisode… pleins d’ennuis en perspective, j’espère ?

    Vivement la suite !

    Amitiés
    [b]Gosseyn[/b]

  2. [b]Moi aussi,je veux connaitre la suite, et surtout, dites nous quand on pourra intervenir, nous simples lecteurs

    C’est bien la proposition que vous nous avez faites, n’est-ce pas ?

    [/b]

  3. [b]Je sens que l’on ne va pas s’ennuyer sur C4N cet été, Gosseyn, avec la rétrospective en musique, et Boby, avec son roman de « sciences-fiction »

    Çà nous changera du quotidien[/b]

  4. Ne vous en faites pas Gosseyn, ça va bouger. Mais, motus pour l’instant.
    Ah, Sophy, je reconnais bien l’impatience féminine, je vous ferai signe quand je ferai appel à votre esprit sagace. Mais, pas avant une bonne dizaine d’épisodes.

    A+ Je vais me coucher en profitant de la tranquilité soudaine dans la maison (en espérant que ma fille nous laissera dormir => c’est l’enfer depuis 3 semaines).

    Yves

  5. [b]Boby[/b],

    Ne nous faites pas trop languir ! J’ai hâte de connaître la suite avant de partir en vacances sans internet…

  6. [b]Moi aussi, et j’attends le moment où nous pourrons imaginer une suite (en restant Correct, va s’en dire, pas de délire sous cet article, pitié, on a donné….)[/b]

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