Galileo Galilei, deuxième partie,

ce génie universel à l’origine de notre science moderne.

 

Galileo Galilei subjugué par le succès de son poste à vie offert par le Sénat de Venise, décida d’aller plus loin. Il a en tête la construction d’une lunette deux fois plus puissante. Il se remet au travail, taille des lentilles et obtient un grossissement de vingt en décembre 1509. De cette lunette il découvrit en la pointant vers la lune ses cratères et ses reliefs, remettant en cause la vision aristotélicienne des corps célestes. Puis infatigable, il découvrit les quatre plus grand satellites de Jupiter, la planète Vénus et remarqua que la voie Lactée était composée d’étoiles. Il ébranla ainsi toutes les observations précédentes. Il publia ses observations dans le «messager céleste» Sidérus Nuncius.

C’est un texte passionnant, une sorte de journal de bord d’une découverte scientifique qui se construit sous les yeux du lecteur. Cette confirmation par l’expérience qui fut la base des travaux de Galileo mêlant théorie et pratique, a eu sans doute autant d’importance pour l’élaboration de la science moderne que le contenu de ces théories qui jetaient bas la cosmologie aristotélicienne, la raison progressait désormais à la lumière conjuguée de l’œil et du cerveau, traduit du latin et annoté par Ferdinand Hallyn.

 

La cosmologie aristotélicienne est une vision d’Aristote qui est celle du géocentrisme, donc celle de l’église, signifiant que la terre était ronde au centre de l’univers. Autour de la Terre, sphérique et fixe, gravitent la Lune, le Soleil et les autres planètes (Mercure, Mars, Vénus, Jupiter et Saturne) à l’exception d’Uranus, Neptune et Pluton (car trop éloignées et invisibles alors et découvertes respectivement en 1781 par Herschel, 1846 par Le Verrier et Adams, 1915 par Lowel). Le tout est enfermé dans la sphère des étoiles.

Galileo Galilei

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Mais qui était ce savant Galileo Galiléi né à Pise le 15 février 1564 et mort à Arcetri près de Florence, le 8 janvier 1642, est un physicien, astronome mathématicien et mécanicien Italien du XVIIe siècle, célèbre pour avoir jeté les fondements des sciences mécaniques ainsi que pour sa défense opiniâtre de la conception copernicienne de l’univers.

Fils de Vincenzo Galilei et de Giulia Ammannati di Pescia, l’aîné de leurs 7 enfants. La famille appartient à la petite noblesse et gagne sa vie dans le commerce. Vincenzo Galilei, son père, est luthier, musicien, chanteur, et auteur en 1581 d’un Dialogue de la musique moderne. Il participe à des controverses sur la théorie musicale. Il apprend à jouer à son fils de l’orgue et du luth mais ne souhaite pas que celui-ci devienne un artiste, il veut qu’il soit médecin. Galiléo entre donc à l’université de Pise pour y étudier la médecine et la philosophie. Durant cinq années il étudie et s’ennuie. La géométrie et les mathématiques l’attirent plus que le corps humain. Il étudie secrètement les mathématiques avec un ami de la famille Ostillo di Ricci mathématicien et architecte Italien professeur à l’Académie del disegno, du dessin.

Ricci instruit Galilée à la géométrie par les Éléments d’Euclide qui sont une compilation du savoir géométrique à la base de l’enseignement des mathématiques pendant 2.000 ans. Dans le livre 5 des Éléments se trouve exposé la théorie des proportions de deux grandeurs de même nature entres elles qui sera à la base de la physique Galiléenne. En 1585 à 21 ans, il quitte l’université sans diplôme s’étant attiré l’animosité des professeurs pour avoir critiqué Aristote. Il devient percepteur et continue à étudier les mathématiques. A 25 ans, il obtient le titre de professeur de mathématiques et il enseigne à l’université de Pise. Son enseignement révolutionnaire pour l’époque basé sur l’expérimentation est très vite remarqué. Galileo organise des manifestations publiques sur la chute des corps. Du haut de la tour de Pise, il lance des boulets et montre ainsi que le temps de chute ne dépend pas de la masse du corps, les boulets touchent le sol en même temps.

 

Il ne fut donc pas seulement un contemplateur des étoiles.

C’est le début d’une révolution mathématique et physique qui se met en marche et qui bouleverse les théories, il se fait donc des ennemis. De ce fait, il est isolé, et ses protecteurs d’université, les Médicis finissent par ne plus le soutenir, d’autant plus qu’en 1952, il a émis un avis négatif sur une invention proposée par un Médicis. C’est bien connu, celui qui est en avance sur son temps est bien souvent incompris, rejeté, par ceux qui sentent qu’il risque de les supplanter. Son contrat de professeur n’est pas renouvelé.

L’université de Padoue plus ouverte lui propose la chaire de mathématiques, il y restera dix huit années. Il pu ainsi donner la mesure de son génie. Il décide comme l’écrit Stéphane Rayan, Galilée l’incompris  jugé par l’Inquisition dans actualité de l’histoire n° 92, de fonder la physique sur des mesures précises plutôt que sur des principes métaphysiques et sur une logique formelle. Il instaure de ce fait un enseignement théorique et pratique, et chacun de ses cours se termine par des expériences dans un laboratoire qu’il a lui même monté, l’expérience confirmant la théorie. Bien entendu, il innove et cela ne fait qu’accroitre la méfiance de ses confrères mais aussi l’enjouement de ses élèves.

Mathématicien reconnu, il sème a tous vents son génie donnant des cours d’architecture, d’astronomie, de mécanique appliquée. Il écrit des traités sur la mécanique, la cosmographie, l’équilibre des leviers, le mouvement des projectiles, les fortifications, Balancetta 1586, De Motu 1590, Tratatto di Fortificazioni e Tratatto di Meccaniche en 1953. Il les diffuse en de multiples exemplaires afin d’en tirer le maximum de revenus.

Sur la chute des corps il découvre la loi du mouvement accéléré et met en évidence leur trajectoire parabolique due à la rotation de la terre engendrant la force de Coriolis qui sera définie plus tard. Il étudie le mouvement d’un lustre à la cathédrale de Pise découvrant ainsi la loi périodique du pendule en chronométrant le balancement à l’aide de son pouls.

 

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Document les dossiers d’actualité de l’histoire n° 240.

Il touche à tous les domaines de la mécanique et de la résistance des matériaux. Il énonce plusieurs théorèmes sur le centre de gravité de certains solides dans son Theoremata circa centrum gravitatis solidum et entreprend en 1586 de reconstituer la balance hydrostatique d’Archimède ou Bilancetta, la balance hydrostatique pour la mesure des densités. En 1597 il améliore et fabrique un compas de proportions, compas géométrique et militaire ancêtre de la règle à calcul. En même temps que ses études sur les oscillations du pendule pesant et invente le pulsomètre pour aider à la mesure du pouls en fournissant la mesure du temps.

En 1588, il est invité par l’Accademia Fiorentina (Académie florentine) à présenter deux leçons sur la forme, le lieu et la dimension de l’Enfer de Dante. En 1590 et 1591, il découvre la cycloïde et s’en sert pour dessiner des arches de ponts.

En 1656 il construit son premier thermoscope l’un des premiers appareils de l’histoire permettant de comparer de façon objective le niveau de chaud et de froid. Cette même année, Galilée et deux de ses amis tombent malades le même jour d’une même maladie infectieuse. Seul Galilée survit, mais il restera perclus de rhumatismes pour le restant de ses jours. Dans les deux années qui suivent, le savant étudie les armatures d’aimants. On peut encore voir ses travaux au musée d’Histoire de la Science (Musée de la Storia della Scienza) de Florence.

Comme on le voit avec ces grands hommes la science a fait un pas de géant, aucun domaine de la vie courante qui n’aurait été ausculté. Avec Léonardo di ser Piero da Vinci dans les domaines de l’art peinture sculpture ces hommes nous ont donnés la voie à notre civilisation.

 

140px-galileo_galilei01.1251654508.jpgSa statue sur la piazzale des Offices de Florence.

Après sa condamnation en 1653, voir la première partie Galileo est assigné à résidence. D’abord assigné chez l’archevêque Piccolomini à Sienne, il obtient finalement d’être relégué chez lui, à Florence dans sa villa d’Arcetri, la Villa le Gioiello, non loin de ses filles au couvent.

Au début, personne n’est autorisé à se rendre chez le «prisonnier d’Arcetri» mais cette interdiction s’assouplit ensuite, ce qui lui permet de recevoir quelques visites et lui fournit l’occasion de faire passer la frontière à quelques ouvrages en cours de rédaction. Ces livres paraissent à Strasbourg et à Paris en traduction latine.

Le 2 janvier 1638, Galilée perd définitivement la vue. Par chance, Dino Peri a reçu l’autorisation de vivre chez Galileo pour l’assister avec le père Ambrogetti qui prendra note de la sixième et dernière partie des Discours. Cette partie ne paraîtra qu’en 1718. L’ouvrage complet paraît en juillet 1638 à Leyde, Pays-Bas et à Paris.

Il est lu par les grands esprits de l’époque. Descartes par exemple enverra ses observations à Mersenne, l’éditeur parisien.

Il restera à Arcetri jusqu’à sa mort, entouré de ses disciples (Viviani, Torricelli, Peri, etc.), travaillant à l’astronomie et autres sciences. Fin 1641, Galilée envisage d’appliquer l’oscillation du pendule aux mécanismes d’horloge. Quelques jours plus tard, le 8 janvier 1642, Galileo s’éteint à Arcetri, une petite colline au sud de Florence, à l’âge de 78 ans. Son corps est inhumé religieusement à Florence le 9 janvier dans le caveau familial de l’église de Santa Croce de Florence. Un mausolée sera érigé en son honneur le 13 mars 1736.

 

Postérité de l’incompréhension des scientifiques à l’hommage de l’Église.

Le procès de Galileo, spécialement pour son ouvrage Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, 1633, a eu des retombées considérables sur la méthode scientifique, tant la méthode expérimentale que théorique, mais aussi indirectement sur la philosophie et d’autres domaines de la pensée. En philosophie, on vit ainsi apparaître des courants de pensée rationalistes (Descartes), et empiriques (voir Francis Bacon, mais aussi Robert Boyle), Wikipédia .

Galileo Galilei devant le Saint Office au Vatican

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