Voila plusieurs mois que la principale université du Gabon est paralysée par une grève d’étudiants et de professeurs. Une grève qui s’est même radicalisée ces derniers jours.

En effet,   depuis le lundi 04 mars dernier, les cours sont pratiquement aux arrêts à l’Université Omar Bongo de Libreville. Ceci, parce que des étudiants dénonçant le non payement de leurs bourses d’études ont érigé à l’entrée du campus des barricades, pour empêcher l’entrée des autres étudiants,  et même des professeurs. Aux côtés de ceux-ci, se trouvent une autre catégorie d’étudiants qui jugent quant à elle les conditions d’attribution de cette bourse inacceptables. Surtout quand on sait que les autorités gabonaises ont signé un communiqué l’an passé pour faire basculer l’âge maximum d’obtention de ladite bourse de 27 à 25 ans. Une mesure que si elle est appliquée,  écarterait beaucoup d’étudiants de cette « aide » gouvernementale. Tout ceci, dans un pays où les étudiants n’ont toujours pas la garantie de trouver un emploi à la fin de leurs études.

Pour éviter tout risque de débordement, les autorités déploient presque quotidiennement à l’entrée de cette université un bon contingent de policiers. Une forte présence policière, très mal perçue par les  étudiants grévistes. « C’est la présence policière permanente qui nous encourage à poursuivre le mouvement » indique d’ailleurs un étudiant gréviste. Du côté du personnel enseignant, ce n’est pas aussi la sérénité totale. D’ailleurs, les enseignants de cette université se sont eux-aussi mis en grève tout récemment,  pour réclamer le paiement de primes promises l’an dernier. Et, à l’heure actuelle, les cours sont quasiment interrompus au sein de l’Université Omar Bongo de Libreville.

Avec une bourse mensuelle de 83 000 francs CFA (environ 128 euros), il n’est toujours pas facile pour l’étudiant gabonais de joindre les deux bouts. Surtout dans un contexte où le logement et la nutrition coutent énormément chers, et la cité universitaire pleine. « Que voulez vous faire avec 83 000 francs CFA par mois de bourse … ? Louer une chambre nous coûte déjà la moitié de cette somme ! » s’est exclamé un étudiant de cette université.

Vivement que les autorités gabonaises trouvent des solutions urgentes et efficaces à ces troubles, afin d’épargner les étudiants de l’Université Omar Bongo de Libreville  d’une année blanche !