Frusciante: The limited edition catalog reissues

 

 

Authentique, miraculé, passionné ou encore émérite, John Frusciante reste ce spécimen rare qui donne un sens à la musique. Bien que pour beaucoup, il reste ce guitariste qui a sublimé les Red Hot Chili Peppers; John Frusciante est indéniablement un artiste aux multiples facettes: musicien, auteur, interprète, compositeur, producteur ou encore peintre, il excelle!

 

Alors, lorsque John Frusciante annonce lui même la réédition de huit de ses albums et EP en vinyle, mes tympans n’en sont que plus excités que jamais, imaginant ce son analogique qui fera ressortir chaque note et harmonique afin d’être transportée comme seul l’artiste sait le faire.

 

 

 

 

 

The Empyrean

Mélodique, fantaisiste et touchant la perfection, l’album marquant de 2009 respire la maturité artistique où chaque son est travaillé d’une justesse merveilleuse. Accompagnée d’une guitare envoûtante, Frusciante atteint l’apothéose dès l’introduction avec "Before The Begining" et dessine une énergie libératrice. Mais c’est bien tout au long de l’album, qu’un monde de poésie psychédélique continue de se ficeler, notamment grâce aux sons électroniques comme dans "God". Ma préférée restera cependant "Unreachable" où le mixage me donne une impression de planer dans les airs; la voix de John ne prend pas le dessus mais s’accorde parfaitement aux instruments et aux effets dont une reverb qui donne des frissons. La cohésion de l’album est parfaite, chaque morceau aide à développer chaque sens et découvrir un peu plus un John Frusciante épique.

 

 

 

Automatic Writing

Une exploration, voilà comment décrire les seulement cinq mais grandes compositions de ce premier album du groupe Ataxia. Composé de trois musiciens chevronnés dont John Frusciante, Josh Klinghoffer (guitariste des Red Hot Chili Peppers) et Joe Lally (bassiste de Fugazi), Ataxia surprend. Pendant 45 minutes, la basse de Lally étonne et transporte, notamment dans le titre "Dust", où la voix de Klinghoffer devient angélique et où Frusciante reste excellant, psychédélique et métallique. Ils s’abandonnent tous trois à la musique et s’exprime pleinement pour indéniablement plonger l’auditeur dans une parfaite hypnose, faisant de cet album, un petit bijou qui se bonifie avec le temps.

 
 
 
AW II
Après un premier voyage expérimental, les trois artistes d’Ataxia fusionnent ici une dernière fois afin d’incendier le rock expérimental. AW II est l’héritage attendu bien que peut-être moins conceptuel. "The Empty’s response" ouvre l’album de cinq titres, avec douceur et comme accompagné d’une atmosphère légère. La voix de Klinghoffer s’y trouve délicate, avec une guitare de John qui nous embarque dans une ballade touchante. La spontanéité est une nouvelle fois le maître mot de l’album qui propose là encore, le souhait d’impros. L’air ambiant psychédélique qui y est présent est sans surprise, mais le côté électrisant du groupe pousse à la déception de la non existence d’un troisième album du surprenant groupe qu’est Ataxia.
 
 
 
Curtains
Enregistrer six albums en six mois, voilà le pari que c’était donné John Frusciante en 2004. Misant essentiellement sur la créativité, le pari fut tenu: Curtains en était le dernier nouveau né. Loin d’être furieux et d’électrifier l’auditeur, l’album est très épuré grâce à de beaux instants acoustiques et mélodiques… Parfois même mélancoliques de par la guitare, le piano et bien évidemment la voix de l’artiste. "Leap Your Bar" en est l’exemple, tout comme "Time Tonight". Encore une fois, Frusciante nous prouve que sa voix fait beaucoup comme dans "Hope" ou "Control" qui manient harmonies vocales et silences afin de provoquer une atmosphère donnant la chaire de poule, sans oublier les textes d’une sincérité troublante. L’album est fait sans artifice ni prétention et nous montre peut-être quelque part, un John fatigué de tous ses démons.
 
 
 
Sphere In The Heart Of Silence
Assez éloigné de sa sphère musicale habituelle, Frusciante s’envole ici dans une histoire semi-électronique avec son précieux compère Josh Klinghoffer. L’intro musicale de huit minutes, "Sphere", donne le ton de l’album avec notamment son synthé omni présent et une guitare percutante. Durant tout l’album, l’atmosphère créée par les deux artistes, se traduit par plusieurs ambiances. En effet, dans le titre "Walls", Frusciante touche une nouvelle fois avec ses braillements qui, accompagnés de sons électros, le rende plus agressif; tandis que dans certaines plages musicales, comme "My Life" ou encore "Communique",  les deux amis se contentent à l’inverse d’une simple association piano/voix qui suffit à nous faire voyager.  John Frusciante et Josh Klinghoffer ont dans chacun des morceaux, exploré leur plaisir musicale et une créativité étonnante dans un domaine électro que l’on retrouvera plus tard dans la discographie de Frusciante.
 
 
 
Inside Of Emptiness
Plus rock, plus gueulard et quelque part plus sale, Inside Of Emptiness marque pour certains, la maturité d’un John sans retenue artistique. Accompagné une nouvelle fois par Josh Klinghoffer et Omar Rodriguez-Lopez, John résume l’ambiance de l’album dès le premier titre, "What I saw", accompagné d’une voix tiraillante et d’une guitare très mise en avant. Lorsque l’artiste accélère le rythme, notamment comme dans "Inside A Break", l’auditeur est transporté dans un monde métallique, sucré et magique en même temps. Frusciante étonne une nouvelle fois de par ses mélodies efficaces, son côté crasseux et une guitare plus rock que jamais afin de pondre un chef d’oeuvre costaud.
 
 
 
DC EP
Toujours envahit par ses vieux démons d’une vie antérieure menée par une totale addiction, John se livre et gagne en authenticité dans chacune des ses oeuvre. Brut et étonnant, DC Ep est cette preuve que l’artiste n’a pas besoin d’artifice: sans un grand arsenal de guitare et de synthé ou de collaboration de tiers personne, John grandit. Durant quinze minutes, Frusciante "s’exorcise" peut-être car il donne cette impression de se libérer de ses sentiments et ses douleurs. L’Ep commence fortement avec "Dissolve" où le solo de guitare est particulièrement percutant; tandis que "Goals" se montre plus discret. Mais en général, les harmonies restent surprenantes et pleines d’émotions, et renforcent les paroles brutalement sincères de l’artiste.
 
 
 
The Will To Death
Simple, sans une multitude d’effets électroniques, Frusciante prouve ici qu’il est plus que capable de créer des mélodies percutantes en quelques accords. Simple et efficace, John mise sur quelques petits sons électroniques sur "An exercise" et quelques mélodies au piano pour "Far Away" et "The Mirror". La sonorité typique de Frusciante persiste, notamment grâce à sa voix pleine de passion. Le côté psychédélique n’est peut-être pas présent comme dans les autres albums mais son style musical est encore bien distinct et reste créatif. 
 

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