Il y a une semaine, l’Allemagne était secouée par un scandale d’évasion fiscale où des politiciens, des sportifs (dont le joueur de tennis, Boris Becker) et même le président de la très respectable  Deutsche Post, Klaus Zumwinkel, y étaient impliqués. La justice allemande a alors ouvert une enquête sur ces personnalités soupçonnées d’avoir caché au Liechtenstein des revenus non déclarés. Ce qui semblait, à priori, un scandale circonscrit aux frontières allemandes, prend aujourd’hui des proportions internationales tandis que les autorités d’Australie et de Nouvelle-Zélande ont procédé à des perquisitions visant de grandes fortunes.

La France n’est pas épargnée alors que le ministre du Budget, Eric Woerth, annonçait ce mercredi, qu’une liste de 200 citoyens français, possédant des comptes au Liechtenstein, pourraient utiliser ces derniers à des fins de fraude. Aucun détail plus précis ne transpire de cette liste : «Il faut maintenant laisser l'instruction se faire, ça relève du domaine de l'administration fiscale, et je vous rappelle qu'en la matière le secret est très strictement protégé» explique Laurent Wauquiez, porte–parole du gouvernement. Ces noms font actuellement l’objet d’une étude scrupuleuse.

Rappelons qu’à l’origine de toute l’affaire, les services de renseignements allemands avaient acheté pour 4 millions d’euros, à un  informateur anonyme,  un cd-rom contenant les noms de 1400 présumés fraudeurs éparpillés dans le monde. Mais le Liechtenstein ne semble pas être le seul point d’encrage aux présumés resquilleurs, d’autres paradis fiscaux dont Monaco ont été pointés du doigt. «Cela est regrettable» qualifie le ministre de l'Economie et des Finances de Monaco, Gilles Tonelli. Or, étrangement, des banques oeuvrant dans plusieurs paradis fiscaux se montrent  très prudentes ces derniers temps à l’égard d’informations les concernant. Et pour cause, le site internet Wikileak qui diffusait des renseignements compromettants  émanant de fuites au sein de gouvernements ou encore d’entreprises, fait actuellement l’objet d’une poursuite intentée par une banque aux Iles Caïman. Y aurait-il un lien ?

 

Quoiqu’il en soit, le gouvernement français s’est dit résolu à lutter contre l’évasion fiscale qui semble avoir fait l’objet d’un certain laxisme au cours des dernières années. Objectif : « traquer tout ce qui ressemble à de la fraude fiscale» a déclaré Laurent Wauquiez. Et si certains se montrent sceptiques face aux mesures qui seront prises, le Premier ministre Fillon assure que « si (des personnes) ont commis des fautes au regard de la législation française, elles seront sanctionnées». Il semblerait donc de plus en plus clair que pour le fisc, la chasse est désormais ouverte…