François Fillon : un président ne devrait pas faire ça

On est bien loin du début de la campagne présidentielle où le déroulement des primaires laissait présager une suite exaltante. Il a suffi de la divulgation en rafale des défauts insoupçonnés d’un certain candidat pour que la campagne tourne au pugilat faisant l’impasse sur l’essentiel. La rançon du succès! Résultat des Français atteints de scandalite aïgue avec parfois les effets indésirables qui vont avec. A croire que François Fillon n’est plus lui aussi que l’hologramme de celui qu’on a connu lors des primaires ou encore sous le règne de Sarkozy.

Animé manifestement par l’appât du gain, il aurait bafoué toutes ces règles si chères à son coeur bénéficiant à tout va de passe-droits. Si par immunisation ou par manque d’alternative pour le choix du 23 avril, un électeur se prend à relativiser l’impact de ce feuilleton, il a de fortes chances d’en être pour ses frais. La preuve, à peine croit-on avoir fait le tour des présumées malversations du Sarthois, que la salve reprend de plus belle comme pour bien entretenir le portrait au vitriol qui lui est réservé : la bête noire à abattre à tout prix aux yeux avertis des faiseurs d’opinion publique.

En plus de toutes ses ‘tares’, notre phobique administratif amateur de « faits alternatifs » trouve le moyen de se faire offrir des costumes par des mécènes altruistes, intéressés, ou les deux à la fois. Ce n’est pour le moins pas Tati qui pourraient répondre aux exigences en matière d’accoutrement de cette caste censée représenter la France et pour laquelle une vie d’homme sans Rolex est souvent synonyme de ratage. Il s’agirait d’un genre de deal un peu gagnant gagnant que ces ambulants « panneaux publicitaires » haut de gamme à moindres frais… « Et alors rien de mal de se faire offrir des costumes »! rétorque d’ailleurs l’intéressé. Très pointilleux sur tout ce « qu’un président ne devrait pas dire », François Fillon sait être très accommodant par rapport à ce qu’il peut faire, tout comme Tartuffe.

L’ultime mot d’ordre de cette campagne étant de faire barrage au FN de Marine Le Pen, les experts préconisent le vote utile. Selon leurs analyses sophistiquées, Emmanuel Macron serait l’homme de la situation. Et ça tombe bien puisque les sondages d’intention de vote le donnent vainqueur et que la source des scandales fillonesques n’est pas près de tarir. Mais c’est sans compter sur la boulimie du requin devenu à la longue insensible à cet acharnement d’autant que la gravité des faits qui lui sont reprochés va en decrescendo. Rira bien qui rira le dernier.