La semaine prochaine, France 3 propose deux émissions qui traitent de l’affaire Robert Boulin, ce ministre de Giscard D’Estaing retrouvé mort le 30 octobre 1979 dans un étang de la forêt de Fontainebleau. L’enquête avait conclu à un suicide mais la famille du ministre décédé conteste la version officielle. Sa fille en particulier prétend qu’il a été assassiné et demande à ce que l’enquête soit rouverte, à la lumière de faits nouveaux.

 

Quel jeu joue donc la chaine publique dans cette affaire en proposant deux émissions dont la conclusion est opposée : le lundi, à 23h15, un documentaire d’une heure clairement en faveur de la thèse officielle, donc le suicide de Robert Boulin. Le mardi à 20h45, un téléfilm d’une heure et demie avec François Berléand dans le rôle du ministre disparu.

Ce téléfilm n’y va pas par quatre chemins : Robert Boulin a été assassiné pour des raisons politiques et des personnalités de premier plan sont incriminées. Le film sera suivi d’un débat comme au bon vieux temps des dossiers de l’écran.

 

 Le traitement par France 3 des deux thèses me semble un peu déséquilibré : un obscur documentaire en fin de soirée et un film passionnant avec des acteurs de premier plan en prime time, les spectateurs auront vite fait leur choix. Espérons que le débat animé par Frédéric Taddeï saura nous éclairer : les invités seront  Pierre Aknine, réalisateur du téléfilm du soir, Jean Charbonnel un ancien ministre pour la thèse de l’assassinat, Benoît Collombat un journaliste auteur de « Un homme à abattre, Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin », Gilles Cayatte, réalisateur du documentaire « vie et mort de Robert Boulin » et Alain Tourre un ancien policier du SRPJ de Versailles, concerné par l’enquête.

Que la vérité sorte de ce débat est évidemment illusoire, mais au moins les spectateurs pourront-ils se faire une idée des faits, car il est évident qu’il y a des zones d’ombre dans cette affaire que l’enquête officielle n’a pas su éclaircir. 

 

On sait qu’en France, il est très difficile de revenir sur la chose jugée surtout quand l’affaire sent le roussi et ce n’est pas une émission de télévision qui changera les choses.