Alors que se déroulait le samedi 22 novembre dernier le deuxième Grand Prix de Formule E à Putrajaya, en Malaisie, ces monoplaces 100 % électrique haute technologie sont l’occasion pour de nombreux constructeurs de tester en situation réelle les capacités et les possibilités qu’offrira dans l’avenir la mobilité électrique. Organisé par la Fédération internationale de l’automobile (FIA), ce premier championnat nouvelle génération comptera tout au long de la saison plus de dix Grands Prix urbains dans plusieurs grandes agglomérations à travers le monde comme autant de phases d’expérimentation. Un projet auquel le groupe français EDF s’est associé en tant que Fournisseur technique officiel de la FIA et dont il profitera pour tirer les enseignements en terme de sécurité et de conception du réseau électrique de recharge. Des tests en situation extrêmes qui permettront de faire avancer la recherche pour une mobilité électrique plus efficiente. 

 



 Si les performances de ces monoplaces électriques sont, il faut bien l’avouer, moins impressionnantes que les bolides de Formule 1, les enjeux pour la recherche et le développement de la mobilité électrique sont ici considérables. Pour EDF, électricien bas carbone, être présent à Kuala Lumpur est un symbole fort de la nécessité de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et contre la pollution, à la fois chimique et sonore, dans le cadre d’un concept de ville durable que le groupe entend promouvoir activement en France et dans le monde.

 

"Pour nous, il était hors de question d’accompagner des moteurs thermiques", explique aux Echos Bruno Crescent, directeur des achats du groupe EDF. L’entreprise publique française a donc signé avec la FIA un contrat de trois ans la liant à cette nouvelle forme de compétition auto. Mais contrairement à Michelin, Qualcomm ou Tag Heuer, EDF n’est pas sponsor officiel mais simple équipementier du plateau de Formule E, et envoie à ce titre quelques spécialistes sur chaque course, pour accumuler un retour d’expérience sur la propulsion électrique.

 

Cet accord triennal signé en juin 2014 entre EDF et la FIA devrait permettre ainsi de favoriser la coopération entre leurs experts techniques, sur des questions relatives à la propulsion, la charge et la sécurité électrique en sport automobile. Les ingénieurs du département R&D d’EDF envoyés sur place effectuent déjà de nombreux audits quant à la sécurité et à la conception du réseau électrique de recharge et des procédures associées.

 

Car si les batteries fournies par Williams Advanced Engineering ont été prévues pour une exploitation en conditions extrêmes, et qu’elles ne tournent qu’une vingtaine de minute, faute d’autonomie, les risques de surchauffe et d’emballement sont réels et nécessitent une surveillance permanente des ingénieurs sur place. "La course automobile est traditionnellement un facteur d’innovation, et nous voulons comprendre comment la voiture se comporte dans des conditions extrêmes […] on espère que ces courses vont tirer vers le haut les connaissances sur les systèmes de batteries", ajoute Bernard Salha, directeur de la R&D de l’électricien français.

 

Les résultats obtenus seront par la suite étudiés au centre de R&D de Renardières près de Fontainebleau, où les ingénieurs EDF collaborent déjà avec de nombreux constructeurs automobiles pour la conception et l’optimisation des batteries du futurs.

 

Rappelons ici que ces monoplaces 100% électrique passeront dans les prochaines mois par Miami, Londres ou encore Monte Carlo. Conçues par Renault et pesant près de 800 kilos, elles sont capables d’atteindre une vitesse de pointe de l’ordre de 230 km/h en seulement 80 décibels.