33 millions d’euros. Une somme que peu d’entre nous – si pas aucun – d’entre nous n’amassera jamais. C’est ce que gagne annuellement le Ballon d’Or 2012, le meilleur joueur mondial,  – dois-je encore vous le dire ? – Lionel Messi. Footballeur, un métier surpayé ?

 

           De plus en plus les voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’ils appellent « un scandale ! ». Les footballeurs seraient payés exagérément par rapport à leur travail. On apprenait dernièrement que le salaire mensuel moyen d’un joueur de ligue 1 tourne autour des 30.000 euros, mais loin derrière les 80.000 anglais ou 85.000 espagnols.

            A première vue il est vrai que ces salaires paraissent exorbitants. Et ils le sont. Mais de multiples petits détails me font dire que ces salaires ne sont pas des « scandales », comme le disent pourtant beaucoup.

            Un footballeur peut être considéré comme un employé quelconque. C’est là que les gens s’indignent : comment un employé pourrait-il gagner la bagatelle de 30.000 par mois ? Mais le footballeur ne fait que signer, ce n’est pas lui qui propose. Imaginez votre patron vous offrir un contrat pareil : le refuseriez-vous ? Il en va de même pour les footballeurs. Si on leur offre de si belles sommes, c’est parce que le produit est rentable : le football est un business rentable.

            Mais si Lionel Messi gagne un salaire de 10 millions par an, agrémentés de quelque 4 millions de primes, les 19 millions qui lui restent lui viennent de contrats publicitaires, soit plus de la moitié de ses revenus. On ne s’étonne pourtant pas des fortunes amasséés par d’autres célébrités telles Shakira, Madonna ou Georges Clooney ? Si le football est tellement populaire, peut-on en vouloir aux footballeurs de profiter de leur renommée ?

            Si aujourd’hui on entend parler de footballeur tels que André-Pierre Gignac, Yoan Gourcuff ou encore Valbuena, s’en souviendra-t-on encore dans dix ou quinze ans ? Probablement pas, et ce parce que la carrière des ces maîtres du ballon est courte. A 40 ans, peu arrivent encore à trouver un club. Avec quels moyens vivront-ils alors ? Espérons qu’ils n’auront pas déjà dépensé le fruit de leur travail. Peu de footballeurs ont les diplômes suffisants pour trouver un métier (lisez : en dehors du football) après leur carrière, aussi impressionnante qu’elle soit. De plus, n’oublions pas que la carrière de Lionel Messi pourrait très bien se briser d’un coup, suite à un mauvais contact. Bien payée, donc, mais fragile, la carrière de footballeur.

            N’omettons pas non plus de préciser que seul un petit pourcentage de footballeurs talentueux parvient en ligue 1 ou au niveau professionnel, et que moins encore y poursuivent leur carrière. Car s’il est facile d’arriver au sommet, le plus dur est d’y rester ! Les salaires de ligue 2, croyez-moi, ne ressemblent pas du tout aux salaires de ligue 1.

 

            En conclusion, il est parfois juste de dire d’un footballeur qu’il est surpayé, mais il ne faut absolument pas en faire une généralité. Si leurs salaires peuvent paraître démesurés, nuançons cette idée préconçue par le fait que la carrière de footballeur est courte et peu se briser en plein élan, que ces salaires dépendent fort d’un pays ou d’un club à l’autre, et que ces salaires sont encore loin de s’approcher de leurs confrères sportifs de Formule 1 ou de golf.

 

JeeBee