Au moment où l’Equipe de France s’apprête à tourner la page de l’Afrique du Sud, c’est un autre scandale qui vient d’ébranler le foot français. Cette fois ce ne sont pas des joueurs qui en sont responsables mais leurs dirigeants. C’est une véritable bombe que vient de lâcher Médiapart, concernant un arrangement existant entre le DTN  François Blaquart, Laurent Blanc et bien d’autres dirigeants du football français. Il semblerait que la présence des gens de couleur au sein de l’équipe nationale française pose problème.  

Jean Marie Le Pen a raison.

Il était le premier à dénoncer la surpopulation des hommes de couleur au sein de l’équipe nationale française. Et les responsables de la DTN viennent de lui donner raison.

En effet selon l’enregistrement du réunion détenu par Médiapart il était question de définir un quota, le chiffre de 30% aurait même été avancé, pour limiter la présence des gens de couleur au sein e l’équipe nationale Française et principalement les noirs africains et les maghrébins. "Est-ce qu’on s’attelle au problème et on limite l’entrée du nombre de gamins qui peuvent changer de nationalité? Oui ? Non ? Donc, auquel cas, on est obligé de le faire sous le coude. C’est-à-dire on est obligé de le faire… Mais est-ce qu’il faut le faire. Je pense que tout le monde doit être concerné, là", aurait questionné Erick Mombaerts, sélectionneur de l’équipe de France Espoirs.

"Moi j’y suis tout à fait favorable", aurait répondu Laurent Blanc. "Sincèrement, ça me dérange beaucoup. Ce qui se passe dans le football actuellement, ça me dérange beaucoup. A mon avis, il faut essayer de l’éradiquer. Et ça n’a aucune connotation raciste ou quoi que ce soit. Quand les gens portent les maillots de l’équipe nationale des 16 ans, 17 ans, 18 ans, 19 ans, 20 ans, Espoirs, et qu’après ils vont aller jouer dans des équipes nord-africaines ou africaines, ça me dérange énormément. Ça, il faut quand même le limiter. Je dis pas qu’on va l’éradiquer mais le limiter dans ces pôles-là".

 

 

A François Blaquart, le directeur technique national, d’ajouter qu’:  "On peut s’organiser, en non-dit, sur une espèce de quota. Mais il ne faut pas que ce soit dit". Ce à quoi Erick Mombaerts aurait répondu : "Donc il faut 30% ? (…) Il y a bien des clubs comme Lyon qui le font dans leur centre de formation". Mais Blaquart aurait rétorqué : «Même pas». «Faut faire un projet. (…) L’idéal effectivement, c’est de dire, mais pas officiellement : de toute façon on ne prend pas plus tant de gamins qui sont susceptibles de changer (de nationalité, NDLR) à terme», selon le DTN.

Francis Smerecki, le sélectionneur des U20. qui a lui pris un recul voyant vers où avance la réunion avait commencé à dénoncer une politique qu’il juge discriminatoire. Laurent Blanc qui n’était décidemment pas de son avis s’était emporté voire en colère et lui aurait rétorqué : «Moi c’est pas les gens de couleur qui me posent un problème. C’est pas les gens de couleur, c’est pas les gens nord-africains. Moi j’ai aucun problème avec eux. Mais le problème, c’est que ces gens-là doivent se déterminer et essayer qu’on les aide à se déterminer. S’il n’y a que des – et je parle crûment – que des blacks dans les pôles (de jeunes, NDLR) et que ces blacks-là se sentent français et veulent jouer en équipe de France, cela me va très bien».

Blaquart suspendu à titre provisoire et une enquête ouverte.

En attendant la conclusion de l’enquête voulue par Jouanno, La ministre des Sports, Blaquart est démis  de ses fonctions de directeur technique. C ’est en tous les cas ce qu’elle vient de révéler à la radio RMC. « Fernand Duchaussoy m’a proposé de suspendre de ses fonctions le DTN, le temps que la mission d’inspection et l’enquête interne aboutissent. » a-t-elle confié, ajoutant : « c’est aussi pour protéger le DTN. Les propos qui sont mentionnés par Mediapart sont quand même des propos assez graves. On verra s’il y a lieu ou non de saisir le procureur. Il est préférable temporairement de le suspendre de ses sanctions et on verra si les faits allégués sont vrais ou non. Le contenu de ses propos est moralement répréhensible. »

Laurent Blaquart qui n’était pas surpris de ce mis à pied tant les accusations portées contre lui est grave a notamment fait de son étonnement mais surtout de sa mécompréhension de cette décision de la ministre des sports de le suspendre. « Sur le fond je ne peux que trouver la décision de me suspendre est extrêmement injuste mais on peut la considérer logique sur la forme compte tenu de mon double attachement à la FFF et au Ministère. J’attends avec sérénité et impatience les résultats de la commission d’enquête » avait il déclaré aux micros de RMC.

Laurent Blanc quant à lui a tenu à répondre  par communiqué interposé aux éclaircissements apportés par Médiapart. Lui qui au début avait qualifié ces révélations de pures inventions et de mensonges a une nouvelle fois réagit par le biais de ce communiqué :

"Je ne retire rien aux propos que j’ai tenus hier. Que certains termes employés au cours d’une réunion de travail, sur un sujet sensible et à bâtons rompus, puissent prêter à équivoque, sortis de leur contexte, je l’admets et si, pour ce qui me concerne, j’ai heurté certaines sensibilités, je m’en excuse. Mais être soupçonné de racisme ou de xénophobie, moi qui suis contre toute forme de discrimination, je ne le supporte pas. Il faut être de mauvaise foi pour ne pas voir que le débat auquel j’ai participé n’avait évidemment pas pour objectif de « diminuer le nombre de noirs et d’arabes dans le football français » comme voulait le laisser entendre le titre outrancier de l’article, mais uniquement d’envisager le futur du football français et donc d’aborder, par voie de conséquence, le lourd et délicat problème des joueurs à double nationalité ainsi que les modalités de détection/sélection pour un nouveau projet de jeu. Que cela ait des incidences, à moyen ou long terme, sur les différents profils de joueurs en préformation ou en formation, c’est l’évidence, mais il n’y a là aucun lien, strictement aucun, avec une préférence ou un rejet de telle ou telle nationalité. Mon seul souci est d’avoir de bons joueurs pour une bonne équipe de France, qu’ils soient petits ou grands, quels que soient leur lieu de naissance ou leurs ascendances. C’est assez facile à comprendre sauf, apparemment, pour ceux qui, pour des motifs qui m’échappent, mais avec des procédés douteux, mélangent tout et font un mal considérable, et pas seulement au football français."

Autant dire que le football français n’en sortira pas encore une fois de plus grandi de cette affaire. Après le chaos de Domenech ; on aurait cru Laurent à la hauteur de la tache qui lui avait été confiée. Mais cette polémique va surement poser la question de sa légitimité au sein d’une équipe de france formée d’au moins 50% de joueurs de couleur.