Le quotidien Libération reproduit intégralement sur son site Le Livre noir – 18 mois de gestion municipale par le FN. C’est parfois très farce… le plus souvent frôlant le ridicule, voire y sombrant totalement. C’est surtout une compilation de mesures visant les plus bas salaires ou les très bas revenus. Pour Come4News, je me suis un peu davantage penché sur le cas du maire de Beaucaire, en Camargue, conseiller régional sortant du Languedoc-Roussillon. Affligeant, mais surtout… tordant.
Le Front national se targue d’avoir, avec ce premier tour des élections régionales, amélioré son score dans les localités où il a obtenu des élus. En fait, c’est vrai pour les suffrages exprimés (dont ceux des nouveaux embauchés par les municipalités), mais le FN recule très souvent par rapport aux dernières municipales si les chiffres sont rapportés au nombre des inscrits, et même en nombre de voix. C’est dû notamment à une plus forte abstention (mais il est vrai que cela se vérifie en général lors des élections régionales, même si nationalement, d’un scrutin régional à l’autre, l’abstention s’est tassée).
Bonne nouvelle pour le maire de Beaucaire, en Camargue, il échappe à cette tendance globale. La liste régionale FN a effectivement progressé de 0,6 points, soit de 30 voix sur 5 500 votants, dans la ville de Julien « Senché » Sanchez.
Cela notamment, sans doute, grâce à de fortes paroles et de fortes mesures.
Déjà, cet hispano-pied-noir, né en 1983 à Argenteuil, où sa famille a sans doute usurpé aux « vrais Français » quelques aides sociales, a continué sa profession d’assisté (par exemple, fin 2004, à la suite « d’une période de chômage », mentionne-t-il sur son site perso) avant de l’être totalement par les habitants de Bèu Caire (c’est du provençal). Il fait état d’études diverses, qu’il ne précise pas plus qu’il ne mentionne de diplômes, mais d’un seul emploi… de téléprospecteur. Dont on ne sait s’il s’agissait d’un emploi dans le secteur privé ou pour le compte du FN. Dès 18 ans, il devient assistant FN au conseil régional. En fait, il est chargé de la propagande. Ayant pris les indemnités que l’Anpe devenue Pôle Emploi devrait réserver aux « Vrais Français de la France Vraie », il se recase de nouveau au FN, cette fois en M’Sieur Loyal de J.-M. Le Pen à Montretout : il lui tend le micro et prononce les questions convenues avec le patron. Puisqu’il disposait de relations en Languedoc-Roussillon, le voilà parachuté, en 2009, en Provence, où il se veut désormais plus Provençal que Mistral ou Giono (encore un fils d’émigré piémontais, mais au moins, lui, de mère française, enfin… picarde).
Il faut lire la prose de l’Espingouin arabo-andalou Sanchez (prononcez « Senché » pour lui complaire). Je n’invente rien, tout est vérifiable dans la section « communiqués de presse » de la ville de Bèu Caire. Il se plaint que les Provençaux locaux soient contraints d’héberger dans les établissements scolaires 22 « nouveaux élèves étrangers ne parlant pas français (…) pour la plupart originaires du Maghreb ou de nationalité espagnole grâce à une Europe passoire et laxiste en matière de naturalisations ou de droit du sol. ». Sic, tel quel ! Si cela se trouve, dans les 22, on compte un Anglois ou un Batave, voire un Flamand belge. Horreur, malheur, c’est l’engeance du Malin ! Des trublions hispanophones, rendez-vous compte.
Mais tout est fait pour repousser l’influence malsaine de l’européanisme apatride, notamment en matière culturelle. Julien Sanchez se félicite ainsi d’avoir obtenu la présence de personnalités importantes du monde intello-artistique, telle « Mado la Niçoise ». Une tolérance est toutefois accordée à des saltimbanques venus de « l’intérieur » (comme disent les Alsaciens). Ainsi, Michel Galabru se serait produit à Beaucaire, ainsi que « cette valeur montante de l’humour », Anthony Joubert (bon, lui, au moins, est natif d’Arles, mais franchement, se produire auprès d’un Morandini ou d’un Gad Elmaleh ou d’un Sacha Judaszko, n’est-ce point renier ses origines ?).
Le maire se rattrape de cette dérive cosmopolite en organisant un concours de décorations de Noël avec catégories crèches de santons et fleurs de Provence. Cela étant, la tentation le reprend en accordant des secours aux Cévenols sinistrés, dont des descendants de Parpaillots récemment dénoncés par Marion Le Pen, et en faisant part de compassion pour les chrétiens d’Orient, du moins ceux qui « ne veulent pas quitter leur pays. ». Mais admettons qu’un peu d’humanitaire pour qu’ils puissent être enterrés chez eux serait un bon investissement (mais Bèu Caire s’en remettra à l’État pour cela).
Le pompon, c’est quand le maire se prononce, contraint et forcé, d’honorer un contrat de l’ancienne municipalité pour « l’achat d’un lot de taureaux espagnols ». Ce qui l’oblige à maintenir une corrida avec des bestiaux venus de l’étranger. Qu’on se rassure, « il s’agira de la première et dernière corrida » de son mandat. Car les arènes ne sauraient plus longtemps accueillir des spectacles taurins allogènes, ce n’est pas leur vocation. D’ailleurs, Julien Sanchez n’assistera pas à cette ultime corrida. Il tolérera des novilladas avec des débutants provençaux, à la rigueur. Que toutes les arènes et la cité célèbrent les traditionnelles courses camarguaises et les fiers combattants issus des manades locales. Mais, « contrairement à ce qui se faisait précédemment, le maire paiera sa place ». Crâne ! Tartarin a fait des émules venus des banlieues franciliennes.
Bon, arrêtons de galéjer, le maire soutient – peut-être encore –, contrairement à d’autres élus FN, le Téléthon et même l’action du Secours populaire (repaire de gauchistes aux yeux de certains de ses colistiers). Enfin, en tout cas, il n’a pas expurgé ces références du site de la ville. En privé, on le dit amène, courtois.
Il n’a pas trop exagéré l’application de la consigne frontiste de mettre fin à la gratuité des cantines scolaires (la contribution minimale est de 1,23 euros par repas) et augmenté légèrement les tarifs du centre aéré (+0,20 euro), ce qui reste raisonnable. Il a repris les locaux d’un centre culturel et social à l’intitulé pour lui douteux (La Maison du Vivre Ensemble), certes, sucré le budget transport du Festival du cinéma scolaire, d’accord, comparé des enseignants syndicalistes à des sauvageons (car leur comportement n’aurait eu, selon lui, « rien à envier à celui de racailles »), mais bon… Plus gênante est la baisse des subventions municipales (-27 %) dont il n’est pas patent que les associations amies aient beaucoup souffert. Après tout, baisser de moitié la subvention du Stade beaucairois, le club de balle au pied, pourquoi pas ? Les footeux délaisseront ce sport de Rosbifs et entretiendront leurs mollets en dansant, en costume traditionnel, le rigaudon ou la fricassée, au son du galoubet.
Il a eu la décence, pour Objectif Gard, de botter en touche à la suite d’une question sur le Planning familial (« cette question ne m’intéresse pas »), et faisons semblant d’être objectif (on s’y efforce) : l’envoyé spécial de Libération n’a pu trouver, sur place, qu’un ex-adjoint de l’ancien maire communiste pour déplorer la « crèche installée dans l’hôtel de ville ». Ben, de la part d’un peut-être lointain descendant des Maures, c’est bien la preuve d’une large ouverture d’esprit.
Par ailleurs, ses arrêtés visant les commerces restant ouverts la nuit, obligés à présent de baisser le rideau à 23 heures pour certains, à deux heures du matin pour d’autres, n’ont effectivement rien d’épouvantable. Bèu Caire n’est pas Paris, où l’on travaille jusqu’à point d’heure, et ce n’est pas cela qui va mettre sur la paille le « chinois » ou faux « japonais » du coin (s’il en est). Simplement, on doute très fort que cela contribue en quoi que ce soit à revitaliser le commerce local, celui des Vrais Camarguais de la Vraie Provence.
Mais quand on lit Julien Sanchez s’inquiétant de « la substitution de population en cours en France », on ne peut s’empêcher de sourire… Avec une indulgence… mitigée. Comme pourrait le dire Siné, il ira loin, le petit caudillo. L’autre, le généralissime Franco, s’était bien gardé d’expulser les pieds noirs de l’OAS se réfugiant en Espagne. Le voilà bien mal payé en retour par le Provençal « Senché ».
C’est vraiment à se bidonner. Senché n’assistera pas à une corrida espagnole alors que le maire socialiste de Polop (provincia de Alicante) voulait honorer de sa présence l’inauguration de stèles à la mémoire des membres de l’OAS (dont il a d’ailleurs épousé une descendante, faisant fi du grand remplacement des Valencianos par des Français naturalisés, dont nombre provenant des régiments étrangers de la Légion, ayant frappé sa province). Peut-être se souvient-il, lui, que l’expulsion des Moriscos (Maures), en 1609, avait ruiné sa commune : deux-tiers de la population en moins. Gabriel Fernandez, maire de Polop, finit par se raviser, par crainte d’alimenter une polémique le dépassant. L’une de ses adjointes se prénomme Marie-France, un autre adjoint a pour patronyme Barcelot. Et c’est sans compter les divers descendants des épurés de la Libération qui ont été accueillis par l’Espagne (ou de quelques rares résistants internés dans des camps espagnols et ayant fait souche). Il y eu jusqu’à 25 000 réfugiés d’Algérie, pour la plupart originaires de l’Oranais, dans la province d’Alicante et ses voisines côtières. Certains meneurs de l’OAS seront expulsés, avec pour contrepartie, des expulsions de militants antifranquistes réfugiés en France…
Fuera – dehors ! – Le Courrier du soleil (journal des Français d’Alicante) ?
Vérité en-deça, erreur au-delà… L’adage se vérifie à Bèu Caire.
Au fait, les parents du « Provençal » Sanchez se définissaient-ils « Français non pratiquants », comme tant d’autres réfugiés d’Algérie ? Il a la mémoire courte, le jeune Provençal. Il ne se souvient pas de la « Nouvelle Algérie en terre d’Espagne » ?
Que le Breton que je suis, tout aussi attaché à l’Écosse, l’Irlande, la Galice, &c., qu’au reste de l’Europe (même jusqu’à l’Oural d’un Poutine glorifié par le FN) se gausse du Camarguais maire de Beaucaire et ironise à sa malencontreuse – celle de Julien Sanchez – manière, ne devrait guère l’étonner. La différence fondamentale, c’est que je ne stigmatise pas les Franciliens (dont il fut), que je ne crains pas la diffusion de l’accent parigot (bon, pour ce qu’il en subsiste… l’identité parigote s’est bien diluée) en Armor et Arvor. Que je tolérerai volontiers que les enseignants des écoles Diwan fassent quelques efforts pour enseigner à des jeunes francophones.
Je gage que, dans un avenir proche, siégeant au Conseil régional, le maire de Beaucaire se gaussera d’avoir obtenu de l’Union européenne des subventions pour ses projets locaux. Juste retour de « l’argent des Français », comme ils disent au FN. Les frontistes n’ont d’ailleurs pas du tout l’intention de renoncer à leurs indemnités de députés européens, de réduire celles qu’ils touchent en tant qu’élus territoriaux, et même, bien au contraire. Eh, c’est aussi « l’argent des Bretons », non ?
On ne voit plus trop pourquoi – après avoir lu la prose du maire de Beaucaire – de riches localités alsaciennes devraient subventionner des communes sinistrées comme Beaucaire, par le biais de l’imposition nationale. Pourquoi la priorité nationale devrait-elle primer sur la priorité régionale ?
Julien Sanchez nous fredonne la « marinade » habituelle. Les étrangers sont inassimilables, cela coûte trop cher, &c. Eh, va fangoule, comment se fait-il que tu ne parles plus le pataouète ? Parce que Français converti et « pratiquant » ? Il y a des coups de pied au tafanar qui se perdent…
Les rapatriés furent très souvent accueillis fort fraîchement par les « Hexagonaux » : ils coûtaient cher, volaient les emplois, bridaient les promotions, créaient des commerces concurrents. Ils étaient estimés envahissants. Les voilà devenus plus Provençaux que les Provençaux… Il s’est bien intégré, le jeune Sanchez : prompt à l’exagération. Té, il va bientôt nous faire le coup de la sardina (sardine) ibère qui bouche le port de Fos-sur-Mer.
Le pire, c’est que le seul qui a vu le vent tourner et il était était communiste! (et marrant) {youtube}LG2BA9SxClM{/youtube}
FICHTRE , c’est un ….tombeur. Si Donald Trump ou Jean-Marie Le Pen ou Ben Laden avait eu cette tête là ……..la face du monde …