Les notes. Ces données chiffrées que redoutent chaque élève de France et que les parents scrutent de devoirs en interrogations. Ces chiffres qui, prient séparément n’ont que peu de valeurs intrasec, mais qui ne cessent d’être craint par nos scolaires lors de la remise des copies.

Des notes qui s’étalent communément de 0 à 10 ou encore de 0 à 20, et qui font la joie ou la déception de parents et enfants, lors de l’évaluation de compétence quotidienne.

Ces notes aujourd’hui seraient en passe de trépasser sous l’hôtel de l’égalité et un nouveau système d’évaluation prend petit à petit le pas, afin de moins stigmatiser les élèves les moins assidus.

 

ecole5.jpgLa notation est une pratique courante et ancestrale dans l’éducation scolaire Française. Une pratique permettant d’évaluer par les chiffres, les compétences des élèves, ainsi que leur degré de compréhension de l’apprentissage enseigné. Un système bien huilé dans lequel tout le monde se reconnait permettant de manière uniforme à tout un chacun de se positionner.

 

La notation est devenue au fil du temps, l’échelle chiffrée du savoir, distillée avec parcimonie et justesse par des enseignants en quête de mieux cerner les besoins, acquis, et carences de leurs élèves. Un système compréhensible par les parents et les enfants, qui a perduré au travers des diverses générations de scolaires qui se sont enchainées.

 

ecole1.jpgAujourd’hui ce système est en passe de trépasser au profit d’une nouvelle notation. Il était reproché à la notation chiffrée, la stigmatisation des élèves les moins brillants ou les plus brillants par leur camarades, ainsi qu’une dévalorisation personnelle de l’élève à la notation basse, voir un sentiment d’incompétence du même type d’élève conduisant au mal être de ce dernier.

Ce système qui plus est, enclavait certains enfants dans des cases plus ou moins respectables pour eux selon les psychologues, et ne conduisait pas à l’épanouissement personnel de l’enfant.

Un système jugé dévalorisant par certains professionnels qui n’hésitent plus à le décrier publiquement et officiellement.

 

Mais alors si ce système venait à disparaître, comment pourrions nous décemment juger le niveau scolaire de nos enfants et savoir ou ceux ci en sont dans leur apprentissage scolaire malgré le système d’évaluation?

 

Une alternative a été trouvée par ces contestataires, calquée avec plus ou moins de similitudes sur les notations des écoles Suisses, Finlandaises et Québécoises. Un système globalisant la compréhension de l’apprentissage, visant à mettre en avant si l’élève a inculqué la ou les notions demandées, si il est en cours d’apprentissage, ou si il n’a pas du tout compris le message de son enseignant. Une solution fonctionnant très bien en Finlande mais loin d’avoir faite ses preuves en Suisse ou au Québec.

Une alternative demandée cependant par l’Union Européenne, qui favorise la globalisation de la notation par apprentissage et non plus la notation chiffrée qu’elle juge elle aussi dévalorisante.

 

Comment les parents pourront ils se rendre compte des progrès de leur progénitures?

 

ecole4.jpgAvec cette nouvelle solution, un cahier d’apprentissage va être remis à chaque élève dans lequel, les professeurs annoteront le nouveau système, et le mettront en application. Un cahier de compétence dans lequel le professeur jugera l’élève sur une dizaine d’items au travers de 3 niveaux de compétences, « acquis », « en cours d’acquisition », « pas acquis ». Une façon plus souple pour les élèves d’être jugés et une façon moins claires pour les parents de suivre les progrès de leur enfants.

 

 

Vous l’aurez compris je pense, il n’est plus question pour les professeurs de jugés un élève sur un point précis mais de le situer sur une globalisation du savoir. Un élève qui par exemple autrefois assimilait la quasi majorité de sa leçon obtenait une note bonne voir très bonne et travaillait le cas échéant, le point qu’il n’avait pas assimilé. Aujourd’hui de par ce nouveau système, l’élève pour une même copie aura soit la notation « Acquis » soit en « En cours d’Acquisition », soit finalement "Non Acquis", mais pour autant n’aura pas la satisfaction personnelle d’avoir obtenu une bonne note et de voir son travail récompensé. Car « Oui » l’élève qui réussissait avait la fierté de voir son travail récompensé au travers de la notation acquise, contrairement à celui qui avait moins assimilé la leçon et qui se voyait mentalement dévalorisé. Avec ce nouveau système certes l’élève qui n’aura pas réussi ne sera plus dévalorisé, mais l’élève qui lui réussit pourrait aussi à contrario se sentir frustré de ne pas voir son travail valorisé et récompensé par une bonne note.

 

ecole2.jpgAlors certes ce genre de notation assimilée à des portes feuilles de compétences existe déjà en France notamment dans les CFA ou les élèves en apprentissages sont évalués au travers de ces items , mais ce système peut il avoir une pérennité saine dans les écoles primaires, les collèges et les lycées? Il n’est pas question de remettre le système d’évaluation en cause , (car cette évaluation est essentielle au suivi des élèves, et permet de mieux cibler leur savoir et leur niveau d’assimilation), mais plutôt de mieux comprendre le système de notation.

Mais après tout ce système de notation sommative (avec les chiffres) n’était il pas d’avantage un moyen facile pour les parents de comparer leur enfants au niveau de la classe, et mieux les mettre sur un pied d’estale?

 

Il fut un temps ou les élèves se voyaient récompensés par des « bons points » ou des  « images », dans certains pays c’est même la récompense en argent qui est effectuée. Alors à l’heure du numérique, aura t’on un jour un système de récompenses sous forme de smileys, avec un smiley content pour les bonnes notes et un smiley mécontent voir tout rouge pour les cancres?

 

(source Le Figaro)