La planète Terre ne va peut-être pas disparaître au soir du 21 décembre prochain, mais qui peut dire que toute vie terrestre ne sera pas éradiquée demain ? Après tout, dans la fournaise du centre de la Terre, qui sait, avec certitude, ce qui peut se produire d’un instant à l’autre ? Mais, selon les scénarios de la Nasa, la fin du monde n’est pas pour demain ou l’an prochain : elle vient de diffuser à l’avance une vidéo de simulation projective qu’elle envisageait de rendre publique le 22 décembre. Elle s’intitule The World Didn’t End Yesterday. C’est archi-faux puisque le monde tel que je le connaissais hier n’est plus : d’ailleurs, un autre commerçant a baissé son rideau dans ma rue…

Selon la vidéo Le Monde n’a pas pas pris fin hier, de la Nasa, il serait impossible que le Soleil irradie toute la planète terre ou qu’un gigantesque astéroïde à la Hergé puisse la percuter.
Messieurs les Ricains, sachez qu’impossible n’est pas français !

À cette restriction mentale près, avouons que la vidéo de simulation de la Nasa est assez convaincante.
Elle devait être diffusée le 22 prochain, la voici ce jour sur nos écrans d’ordinateurs (voir, ce soir, dans nos étranges lucarnes).

De toute façon, le ridicule ne tuera pas la Nasa… C’est peut-être un peu comme l’affaire du présumé compte en Suisse de Jérôme Cahuzac : nous serons peut-être tous morts quand il sera possible de départager le vrai du faux.
Qui, s’il faut accorder foi au calendrier maya, sur Terre en tout cas, pourra dire « hommes de peu de foi », pôv’ mécréants de la Nasa ?
Les ressuscités d’entre les morts ?

Les tenants d’une nième fin du monde ont imaginé que le Soleil aura une telle bouffée de chaleur que Terre et Lune (voire autres planètes du système) vont fondre tel glaçon dans de l’eau bouillante, ou que la planète Nibiu viendra percuter notre planète.

D’une part, le calendrier maya ne se termine pas le 21 décembre. Il débute des milliards d’années avant ce que la science moderne considère, jusqu’à nouvel ordre, être la naissance du système solaire, et il est cyclique. Il « redémarre », tout comme nous débutons une nouvelle année le 1er janvier (enfin, la plupart d’entre nous, du moins). Selon l’un des calendriers mayas, ce sera la treizième fois, depuis environ moins 3114, que le compteur sera mis à zéro le 21 décembre.

Tiens, que s’est-il donc passé de si fondamental voici presque 240 ans ? En 1772, les îles Kerguelen sont découvertes, Porto Alegre est inauguré, la Pologne est dépecée, les Britanniques affranchissent les esclaves, la marine russe inflige une pâtée à la turque, et Emmanuel Swedenborg, théosophe suédois, meurt comme il l’avait prédit. Il avait écrit Le Jugement dernier. Sans rien connaitre des calendriers mayas. En moins 240, je ne sais trop. Mais il y a bien dû se produire un an moins 240 selon notre calendrier.

Une autre théorie veut que les champs magnétiques vont s’inverser.

Mais en tout cas, pas de planète ou d’astéroïde se rapprochant pour expliquer le phénomène. Si c’était le cas, selon la Nasa, on la verrait presque déjà à l’œil nu, cette néantisseuse. Certes, le Soleil entre dans une phase de suractivité, mais finalement très modérée.

Au fait, tous ceux qui envisageaient de se réfugier dans les Pyrénées, au pic de Bugarach, auraient tout faux. Selon les hôteliers proches du mont Rtanj, en Serbie, c’est chez eux qu’il faut venir. Pour fêter la « nouvelle année », allez plutôt au Honduras ou au Salvador : des fêtes seront organisées, avec des feux d’artifices « apocalyptiques » (et pas mal de libations).

En tout cas, ce sera peut-être l’occasion de ne pas payer sa note de restaurant… si la fin du monde intervient avant l’heure de fermeture.

Sinon, bien qu’il soit d’accord avec la Nasa, le père Jose Funes, directeur de l’observatoire du Vatican, n’a pas apprécié cette concurrence. Ce jésuite l’a assuré dans L’Osservatore Romano. Il n’exclut pas la présence d’extraterrestres quelque part, mais il ne peut s’agir que de « créatures de Dieu ». Un peu comme les Huns venant assiéger Paris ? Et leur Jésus à eux, c’était, c’est, ou ce sera le même ou un autre ? Mystère de la foi.