Faire contre mauvaise fortune, bon cœur ne s’improvise pas vraiment. C’est un état d’esprit qui ne pourrait, loin s’en faut, s’appliquer à François Fillon, lequel semble être pris de panique à la seule idée de s’éloigner des feux de la rampe.
Mauvais perdant, il lui avait suffi que Jacques Chirac l’évince de son gouvernement pour qu’il le renie totalement, allant jusqu’à prétendre que de toutes les années de sa présidence, seule sa propre réforme des retraites restera dans les mémoires.
Ce trait de caractère apparemment prononcé chez l’ancien premier ministre est réapparu en filigrane lors de l’élection à la tête de l’UMP de Jean-François Copé, non moins orgueilleux, au travers de feuilletons sur fond d’impartialité, de fraudes, de vol de victoire, qui nous ont tenus et continuent d’ailleurs de nous tenir en haleine.
Entre ces deux candidats autoproclamés tous deux chantres, de la droite décomplexée pour l’un et du rassemblement pour l‘autre, il y‘en a eu de ces dommages collatéraux. Il y’en a eu de ces tentatives de réconciliation même sous l’égide des ténors du parti, Sarkozy et Juppé, lesquelles sont restées lettres mortes. La cinquième et dernière en date de tentative qui s’était tenue à l’Assemblée nationale, s’était soldée par un ultime échec en raison « d’un constat de désaccord sur la sortie de crise ».
Partisan d’une nouvelle élection avec de nouveaux candidats avant l’été 2013, l’ancien premier ministre s’était vu opposé une fin de non recevoir de la part de son adversaire plutôt partant pour jouer les prolongations avec en perspective un scrutin en 2014, soit un an avant l’expiration de son mandat.
Devant une telle impasse, François Fillon, en plus de ses menaces de recours en justice avait eu l’ingénieuse idée de s’entourer de députés acquis à sa cause sous la fameuse bannière de RUMP.
Et voilà qu’après un mois de tergiversations, nos deux candidats décident penauds de revenir à la raison, coupant la poire en deux, avec en perspective une nouvelle élection prévue pour le mois de septembre 2013.
La dissolution du groupe dissident et des efforts de part et d‘autre feront partie de l’arsenal à déployer afin de tenter, tant bien que mal, de payer tous les pots cassés. Quant aux modalités du scrutin, elles seront mises en place scrupuleusement pour éviter toutes ces irrégularités à l’origine de cette risée et surtout afin d’assurer un « processus électoral irréprochable ».
Et que le meilleur gagne ! Plutôt le rassembleur, malgré un certain défaut que le Droitier décomplexé, fervent défenseur des victimes de vol de pain au chocolat en cour de récréation !