Vu que personne ne se décide à prendre la plume pour célébrer la journée de la femme, je secoue ma torpeur pour combler cette lacune impardonnable sur un site citoyen comme C4N.

Je commencerai mon propos par une petite anecdote très ancienne que j’ai gardé en mémoire, allez savoir pourquoi. J’avais peut-être 18 ou 19 ans à l’époque. Je buvais un verre tranquillement dans un bar quand un homme visiblement heureux a fait irruption. La patronne du café qui semblait bien le connaître lui a demandé :

« Alors, c’est quoi ?

_ Un garçon, a-t-il répondu.

_ Ah, bravo, tu as bien travaillé ! s’est exclamé la tenancière de l’estaminet. »

J’avoue que cette réflexion m’a laissé perplexe. Ainsi, concevoir un héritier mâle serait donc plus glorieux que de faire une « pisseuse » ? Et c’est une femme qui a fait cette réflexion. Je ne sais pas ce qu’elle aurait dit si l’heureux nouveau père avait annoncé une fille. Peut-être : « Ah, c’est pas grave, tu feras mieux la prochaine fois. » Mais là j’extrapole. 

On sait que dans certains pays comme l’Inde, des bébés filles sont parfois tuées peu après leur naissance. Les barbares et les imbéciles ne comprennent donc pas que sans les femmes la transmission de la vie est impossible. En Asie, il y a déjà 100 millions de moins de femmes que d’hommes. 

Moi qui suis l’heureux père de trois filles qui ne m’ont apporté que des satisfactions, je m’insurge contre cette idée stupide qu’un garçon c’est mieux qu’une fille. La preuve est faite depuis longtemps que les filles sont plus matures et réussissent mieux à l’école que leurs homologues masculins. Mes filles n’ont pas échappé à cette règle et je suis très fier de leur réussite professionnelle. Elles font de moi aujourd’hui un heureux grand-père de cinq merveilleux petits-enfants, ce qui me comble de joie.