Dix chefs d’Etat africains en fonction, certains, accompagnés de leurs épouses, deux anciens présidents du Nigeria et de nombreuses autres personnalités du système des Nations Unies, de la finance mondiale, des économistes de renom, Jean-Louis Borloo, ministre français chargé de l’Ecologie et numéro 2 dans la préséance politique, des anciens Premiers ministres de la France… ont pris part aux côtés du chef de l’Etat à la parade militaire et civile marquant la 38ème édition de la fête nationale du 20 mai couplée au cinquantenaire de l’accession du Cameroun à l’indépendance le 20 Mai dernier au Boulevard du 20 mai. Un parterre d’invités et de personnalités venues rehausser cette solennité emprunte d’éclat. Un éclat déjà donné par l’originalité de l’architecture des trois tribunes construites à l’occasion et conçues par l’architecte Jean-Jacques Kotto, lequel avait déjà fait étalage de ses talents en restaurant, en 1995, le palais des Congrès.
La proéminence des couleurs nationales -vert-rouge-jaunes- sur l’infrastructure et le bel agencement des ornements floraux mis en place sont venus rajouter à la beauté de ce Boulevard du 20 mai qui a fait une toilette générale et où le président de la République a mis pied à 10h04. Donnant ainsi le ton pour le début de la grande parade subdivisée en deux parties : le défilé militaire et le défilé civil.
Inspection des troupes par le chef des armées, le président Biya, puis le général de brigade Sali Mohamadou, chef des troupes du défilé militaire et commandant de la 2ème région militaire annonce les dispositions préparatoires pour le défilé militaire. Fait nouveau : contrairement aux années précédentes, la gendarmerie a un carrousel et non plus la police. Lequel esquisse une chorégraphie sous fond d’une musique dont les paroles ont été écrites par le Colonel Barnabas Enanga, commandant du centre d’instruction de la gendarmerie.
Hiatus
Ce carrousel que le président de la République et ses invités admirent assis, est le prélude du défilé militaire à pied. Le chef d’Etat salue son armée en restant debout sur la première ligne du présidium où ont pris place ses pairs et le ministre chargé de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo’o, lui aussi debout. Passeront successivement la garde présidentielle, qui se veut un corps d’élite, la gendarmerie, force de 2ème catégorie, puis l’armée de terre, de l’air et la marine, forces de 3ème catégorie. Pas de troupes amies invitées comme par le passé.
Le Corps national des sapeurs pompiers, la police, l’administration pénitentiaire, la Douane terminent ce passage des troupes à pied qui aura duré 34 minutes. Avec l’arrivée des anciens combattants, militaires et victimes de guerre, le président de la République reprend place sur son siège. Débute alors le défilé motorisé. Cadencé comme à son habitude. Et avec le même ordre de passage que les troupes à pied. Le tout, animé par les musiques la garde présidentielle, de la gendarmerie, de l’armée de terre et de la police.
Un carré d’hommes et de femmes âgés de 50 ans ouvre le défilé civil dont le fil conducteur est l’histoire du Cameroun de 1960 à nos jours. Ce défilé est marqué, pour la première fois, par l’harmonie des tenues : tous les élèves du primaire et du secondaire (deux carrés par arrondissement constitués d’un établissement du privé et un du public), ainsi que leurs aînés- de l’enseignement supérieur, arborent le pagne des cinquantenaires. Les chansons patriotiques rythment ce passage chaleureux et rigoureux des élèves.
Seule hiatus, le défilé mièvre et long des partis politiques : 39 au total. Un record ! Au passage du Social democratic front (Sdf) avec des pancartes aux messages fort significatifs comme non à la corruption, au tripatouillage des élections ou encore à la modification de la constitution, les militants du Rdpc répondent par une ovation et des louanges à leur président national. Tandis que l’Union des populations du Cameroun (Upc) a été interdit de défiler avec les effigies de ses martyrs