Dans une étude de l’INSEE, la fermeture de la centrale de Fessenheim avait été envisagée et son impact sur le dynamisme régional s’était révélé plus important que prévu. A présent, c’est un rapport parlementaire qui relance le débat sur l’utilité de fermer le site alsacien. Dans le document publié par la commission des finances, les députés Marc Goua (PS) et Hervé Mariton (UMP) proposent de « permettre à un outil rentable économiquement et techniquement sûr de terminer son cycle de vie »…

                                         

Fessenheim et la transition énergétique

Dans le texte présenté par Ségolène Royal, la limitation des capacités de production de notre outil nucléaire reste pour l’heure un simple objectif. Avec l’obligation prévue par le projet de loi, de maintenir la production nucléaire à son niveau actuel (63,2 gigawatts), les spécialistes envisagent toutefois l’arrêt de deux réacteurs à Fessenheim en 2016, lors du lancement de l’EPR de Flamanville. Cela étant, la ministre de l’énergie rappelle que « fermer un réacteur nucléaire, ce n’est pas juste tourner un bouton ».

Fermeture d’un site et dynamisme territorial

Cet été, l’Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques s’était intéressé à la question de la fermeture du site de Fessenheim. En s’appuyant sur les travaux du cabinet d’étude Syndex, il avait notamment affirmé que cette décision aurait un impact sur les revenus de 5 000 personnes et affecterait le dynamisme de 15 communes du département. Au-delà de ces estimations, l’INSEE redoutait surtout de « qu’aucun moteur d’emploi ne se dégage naturellement pour remplacer la centrale ».

En plus des coûts sociaux, les frais financiers

Ces évaluations avaient déjà été mentionnées lors de la commission d’enquête relative aux coûts de la filière nucléaire, en revanche les modalités des indemnisations réclamées par les exploitants restaient encore à définir. C’est justement sur ce point que les travaux des rapporteurs spéciaux nous éclairent. Selon leurs recherches, le montant des dommages et intérêts étant égal « au pourcentage de perte de chance appliqué sur la totalité du manque à gagner », l’indemnisation s’élèverait à 4 milliards d’euros, en plus du milliard lié à la baisse de l’activité du territoire.