Tandis que Jack l’éventreur assassinait 5 prostituées à Londres, Jane Toppan était soupçonnée des meurtres d’une centaine de personnes et jugée pour 31 crimes prouvés dans le Connecticut.
Son mobile : battre un record. Etre le premier humain, hors généraux et chefs d’Etat, à avoir tué le plus de gens !
Elle shootait ses victimes à la morphine et leur tenait compagnie sous les draps pendant leurs derniers instants durant lesquels elle éprouvait des frissons érotiques (sic) L’aliénation mentale lui a permis d’échapper à la peine capitale.

 Pour faire simple, la typologie des SK mâles se réduit à 2 grands groupes : les organisés et les inorganisés auxquels on rattache diverses variantes.
Les premiers, réfléchis et précautionneux, menant une vie banale entre deux crimes planifiés satisfaisant leurs besoins sadiques de dominer et de voir souffrir, et qui essaient de ne laisser aucun indice.
Sauf la "signature" une manie qui peut sonner comme un défi.
Les tueurs de masse en sont la variante "spectaculaire" caractérisée par l’unité de lieu et d’action, les revendications politiques et la pulsion suicidaire du criminel.

Les inorganisés sont des psychotiques tuant avec rage, un peu au hasard, par assimilation à d’anciennes expériences malheureuses, ou par répétition pavlovienne de certaines situations, sans plan bien défini, et qui laissent toutes sortes d’indices.
Le rampage killer (tueur déchaîné) en est la variante la plus médiatisée, suscitant des imitateurs.

Organisés ou non, les prédateurs sexuels représentent la majorité des serial killers mâles.
Ils agissent la plupart du temps seuls, le complice dominé n’apparait que dans moins de 10% des crimes.

Les femmes sont beaucoup plus subtiles. Minutieuses et efficaces. Calculatrices et organisatrices. D’aucuns diraient machiavéliques.
Quand un serial killer est arrêté, c’est en moyenne 4 ans après son premier crime.
Les serial killeuses, c’est plutôt 10 ans après. Voire jamais.

 

La typologie des femmes SK est très différente de celle des hommes.
Déjà sur les moyens. Quand l’arme à feu, le couteau, l’instrument contondant ou le poinçon sont les outils de prédilection des tueurs, ces dames préfèrent majoritairement le poison, puis la strangulation ou la suffocation quand leur victime est neutralisée.
Si l’on se base sur le critère de la victimologie, qu’on y ajoute l’occasion et le modus operandi (mais très rarement une signature) on distingue les veuves noires, les anges de la mort, les furies vengeresses et les exécutrices planifiées.
Pour les 3 premières, il n’y a pratiquement pas d’équivalent masculin.
A l’inverse, mass murderers et rampage killers sont rarissimes chez les femmes.

N’en déplaise aux adeptes de la théorie des genres, l’éducation et la culture ne fabriquent pas des assassins et des assassines. Leurs pulsions relèvent de l’affect, la préméditation de l’intellect, et le passage à l’acte d’un mélange des deux.
Et tout ça est lié à la biologie sexuée du cerveau.

 

1/ Les veuves noires : elles tuent maris ou amants, frères ou cousins, voire leurs propres parents les uns après les autres, pour hériter ou s’appropier leurs avoirs.
Un locataire qui a un petit magot ne fait pas de vieux os chez elles non plus.
Comme elles laissent s’écouler 1 ou 2 ans entre chaque crime, font incinérer les corps "pour respecter la volonté des chers défunts", et affichent une affliction sincère, allant jusqu’à donner aux "bonnes oeuvres", elles se rapprochent du crime parfait. Rarement soupçonnées. Souvent acquittées dans les pays de common law où l’on exige des preuves matérielles.

Sous le règne de l’intime conviction, les casanières qui ont fini par se faire repérer peuvent être condamnées à l’issue de constructions intellectuelles parfois fragiles.
Mais aujourd’hui, celles qui déménagent souvent, et vivent dans l’anonymat des villes, ont peu de chances de se faire remarquer. La dénonciation venant 9 fois sur 10 d’une voisine envieuse.

La toxicologie ayant fait des progrès, grâce à la chimioluminescence en phase gazeuse, on ne reverrait probablement pas des batailles d’experts comme pour Marie Besnard, qualifiée d’"anormalement normale" par les psychiatres, et acquittée après 3 procès grâce à des vices de procédure, en un temps où l’appel d’assises était impossible.

La veuve noire la plus célèbre : Belle Gunness, 49 victimes près de Chicago entre 1896 et 1908.
Lorsqu’elle sentit les soupçons peser sur elle, elle mit le feu à sa maison y faisant brûler une autre femme. Mais les différences mophologiques étaient trop grandes pour échapper à l’anthropologie judiciaire pourtant balbutiante à l’époque.
Néanmoins, Belle s’est fait la belle et n’a jamais été retrouvée !

 

2/ Les anges de la mort: elles font partie du personnel médical ou paramédical, éventuellement des maisons de retraite. Particulièrement bien placées pour tuer les personnes dont elles s’occupent, il est rare qu’on les soupçonne parce qu’on leur fait confiance et que, dans le contexte, leurs crimes passent aisément pour des morts naturelles.
Mégalo, elles se délectent à l’idée d’avoir le pouvoir de décider qui a le droit de vivre et qui doit mourir. Avec souvent l’alibi "moral" de la compassion pour les grands malades, les vieillards alzheimer ou les personnes lourdement handicapées.
Elles se font prendre relativement vite car, soit elles sont très fières de leurs "exploits" et éprouvent le besoin de s’en vanter. Soit elles joignent l’utile à l’agréable en proposant leurs services à de futurs héritiers.

 

3/ Les furies vengeresses : elles tuent par haine, plus rarement par jalousie, et finalement par manie compulsive.
Leur premier crime, s’il était découvert, leur vaudrait de larges circonstances atténuantes vu qu’elles ont occis un père incestueux, un voisin ou un cousin violeur, un mari violent.
Oui, mais… Une fois qu’elles ont pris goût à la tuerie, elles ne peuvent plus s’arrêter.
Le mobile initial leur sert de moteur et de justification pour tuer tous les hommes qui ressemblent, de près ou de loin, à leur première victime. Voire tous les hommes en général.
Animées par une rage obsessionnelle dans la préparation et dans l’action, en dehors de la flagrance elles sont insoupçonnables, car dans la vie courante elles ont comportement tout à fait banal.
Mais elles se rapprochent des "désorganisés" en ce sens qu’elles deviennent négligentes avec l’habitude de l’impunité, et finissent par laisser des indices, même si ceux-ci sont difficilement exploitables puisque, a priori, elles n’ont pas de mobile.

La plus célèbre : Alexia Popova, une Russe qui entre 1879 et 1909 (pendant 30 ans !) a tué d’abord pour rendre service aux copines, puis sur commande rémunérée, plus de 300 maris violents, volages et ivrognes (et aussi très riches) avec du poison végétal ou du venin de serpent, plus rarement au révolver quand le trépas ne venait pas assez vite.
Fusillée 2 fois car la première, tous les fusils l’avaient ratée parce qu’elle menaçait les soldats de revenir les hanter !
"Notre" Brinvilliers était une amateur pas très douée en comparaison.

 

4/ Les exécutrices planifiées sont de 2 sortes : les crapuleuses et les prédatrices sexuelles.
Les premières, relativement peu nombreuses, sont les seules qui ont une criminalité semblable à celle des hommes. Y compris dans le choix des armes.
A la différence des veuves noires, elles ne finassent guère. N’importe quel prétexte pour approcher la victime, tuer pour voler et filer le plus loin possible est leur modus operandi.
On y trouve parfois un cocktail sexe-cupidité, presque toujours en duo, pour un tiers avec une autre femme qui les domine, et pour 2/3 avec un homme qui est le dominé de l’équipe. Le suiveur imbécile, énamouré, complexé et subjugué.
Cas les plus célèbres : Martha Beck et Raymond Fernandez qui se présentaient comme frère et soeur à des femmes riches et esseulées. Il les séduisait, elle les dépouillait, et ensuite ils les zigouillaient. Même topo avec Cynthia Coffman et James Marlow.
La chaise pour les premiers, injection létale et prison à vie pour les 2 autres.

Les prédatrices sexuelles sans intérêt financier sont l’exception.
On ne connait qu’un duo Gwendolyn Graham et Catherine May Wood, qui tuaient par pure perversité pour le plaisir de faire l’amour sur des cadavres encore fumants.
Et le cas particulier d’Irma Grese, une gradée SS qui affirmait éprouver des orgasmes
fabuleux (sic) lorsqu’elle torturait des prisonniers, entendait leurs cris de souffrance et les achevait lentement.
Ajoutant que c’était "son devoir pour assurer l’avenir du reich". Pendue en 1945.