Françoise Laborde, présidente du CSA, ne veut pas que le clip d’Indochine « college boy » soit diffusé à n’importe quelle heure à la télévision et surtout, qu’il soit vu par ce qu’on appelle « le jeune public ».

On se retrouve une nouvelle fois devant un cas d’école : Indochine veut dénoncer la violence à l’école en la montrant de la façon la plus crue. Le film de 6 minutes commence par un avertissement, ce qui montre que les auteurs sont conscients de la dureté des images. Le réalisateur Xavier Dolan a écrit à Françoise Laborde pour lui faire remarquer qu’aujourd’hui ce genre de « censure » est complètement vaine  et contreproductive : en effet, si elle avait voulu qu’un maximum de personnes voient ce clip, elle ne s’y serait pas pris autrement. Internet permet de contourner toutes les interdictions. Quand j’ai entendu parler de cette polémique, mon premier réflexe a été d’allumer mon ordinateur et de visionner par l’intermédiaire de Youtube le clip controversé. En dénonçant la violence du clip, elle donne envie de le voir, tout simplement par curiosité. L’interdire au moins de 16 ans voire de 18 ans ne survira à rien, sinon de faire croire à madame Laborde qu’elle a fait son travail.

Reste la question de savoir si le groupe de rock veut dénoncer un fait indéniable ou se faire de la publicité en jouant sur des ressorts bien connus : le scandale fait vendre. Xavier Dolan prétend que la seule façon de dénoncer la violence, c’est de la montrer. Il n’y a pas d’autre solution. On essaie bien de responsabiliser les chauffards en leur montrant des accidents graves aux images tout aussi insoutenables. De même, on essaie de dissuader les fumeurs en montrant des images de cancéreux.

Je ne me prononcerai pas sur l’utilité ou non de passer ce clip car si les remarques du réalisateurs me semblent fondées, je pense qu’il y est allé un peu fort puisque ce clip se termine par la mort de l’élève « tête de Turc » après sa crucifixion.