En Amérique du moins, la réponse est oui ! Ce n’est pas l’opinion d’un envieux, d’un frustré ou d’un gauchiste. Mais la conclusion d’une étude comportementale menée au cours de l’année 2011 au département de psychologie de la prestigieuse université de Berkeley (Californie)
Là bas, ils ont le droit de faire des expérimentations in vivo sur des cobayes humains. Consentants et rémunérés la plupart du temps. Ils ont aussi le droit de dresser des statistiques en fonction de la race ou de la religion des gens.
Et leurs conclusions sont sans appel : au plan statistique, les riches quelle que soit la pigmentation de leur épiderme ou leur pratique religieuse, se comportent de façon plus asociale et plus immorale que les personnes dites "ordinaires".
Premier test : le civisme urbain
Nos chercheurs ont d’abord cherché à savoir si les conducteurs d’automobiles de luxe avaient un comportement différent de celui des chauffeurs de voitures banales.
Ils ont donc classé les bagnoles en 5 groupes : de la vieille poubelle qui roule encore (1) à la belle Ferrari (5). Puis ils ont consciencieusement filmé les refus de priorité à un carrefour, ainsi que les mises en danger délibérées des piétons.
Les résultats observés sont impressionnants : 30% des voitures du premier groupe (voitures de sport et berlines de luxe) forcent le passage au culot, obligeant les véhicules prioritaires à les laisser passer.
Un comportement partagé avec seulement 7,5% des groupes 1 et 2 (caisses vétustes ou petites cylindrées) et 10 % des groupes 3 et 4 (voitures moyennes à berlines confortables)
On retrouve peu ou prou ces mêmes chiffres dans le respect des piétons engagés ou prêts à s’engager sur un passage protégé.
"Pousse-toi de là que je m’y mette !" est donc, au volant, le comportement d’un tiers des riches. Comme dans la vraie vie…
Deuxième test : probité et enfumage
Les tests suivant se sont déroulés en laboratoire, sur plusieurs centaines de personnes classées en fonction de critères économiques, culturels, ethniques, religieux ou de préférence politique sans que ces différences induisent des écarts notables sur les résultats.
On a commencé par des jeux de rôles où les "cobayes" étaient placés dans des situations où ils devaient obtenir quelque chose au mépris des règles morales sinon juridiques. Par exemple mentir de façon habile au cours d’une négociation pour enfumer leur partenaire, s’approprier de façon indue un objet de valeur grâce à divers subterfuges, ou encore justifier par des arguments spécieux
mais péremptoires leur faute s’ils étaient pris la main dans le sac. Après quelques hésitations dues à l’adaptation à un nouvel environnement, chacun(e) s’est pris au jeu et a réagi en fonction de son système de valeurs.
Et là encore, incontestablement, il apparaît que les riches sont 2 fois plus malins que les classes moyennes et 4 fois plus doués que les pauvres pour s’emparer de ce qu’ils convoitent sans prendre trop de risques. Mieux encore, lors du debriefing, les riches trouvent toutes sortes de bonnes raisons pour justfier un comportement qui pourrait se résumer ainsi : "la fin justifie les moyens !"
Comme dans la vraie vie…
Troisième test : les riches et la triche
Cette fois, 200 cobayes volontaires vont être départagés par un ordinateur.
On leur propose un jeu banal de lancer de dés avec possibilité de gagner une somme d’argent, intéressante pour un pauvre mais négligeable pour un riche, en fonction des points obtenus. Sans leur dire que la machine est programmée de façon à ne pouvoir attribuer plus de 12 points au joueur à l’issue de 5 lancers numériques. Donc, peu ou pas de gain, sauf à annuler les lancers défavorables avec la touche "delete" d’un clavier classique, tout en conservant les points déjà acquis, comme s’il s’agissait d’un bug. Encore faut-il y penser et essayer !
One more time, la corrélation entre richesse et cupidité est flagrante !
Pour gagner 100 ou 200 US $, la moitié des gens riches filmés à leur insu sont prêts à toutes les manigances, sans hésitations… Quand seulement 20% des pauvres s’y risquent, de façon aussi maladroite qu’apeurée. Et ont ensuite un comportement traduisant un certain malaise, quand les riches restent toujours aussi détendus et sûrs d’eux.
Des constantes quels que soient l’âge, le sexe, l’ethnie ou la religion.
Ainsi est mis scientifiquement en évidence ce critère dont on se doutait un peu de façon empirique : "plus tu es riche, plus tu en veux, et moins tu crains !"
Comme dans la vraie vie…
Possession et addiction
Agressivité, ruse et mensonge, absence de scrupules, semblent donc être les clés de la réussite. Pas de quoi surprendre un Français. Mais c’est un gros pavé dans la mare aux USA, dans un pays qui clame urbi et orbi sa croyance dans les valeurs quasi-sacrées de libre entreprise, de libre concurrence, de civisme et de méritocratie.
Le rapport conclut : "la classe sociale prédit positivement le fait de tricher (…) A quoi est dû ce lien entre hauteur sociale et bassesse morale ? En partie, sans doute, à une perception plus favorable de la cupidité et à une légitimation des moyens les plus discutables, pourvu qu’on obtienne ce qu’on veut".
Vouloir toujours plus serait aussi, selon ces chercheurs, un comportement irrationnel (quand on est assuré de ne manquer de rien) pouvant constituer une forme d’addiction dont on aurait beaucoup de mal à se débarrasser. C’est bien triste pour ces pauvres riches. Mais il y a un moyen de les soigner. Je vous laisse le soin de deviner quelle serait la meilleurs cure de désintox !
[b]le remède? très simple:
vous les trempez une 1ère fois dans l’indigence, puis la seconde fois dans le froid et la troisième dans la faim. Si ils ne sont pas guéris recommencez ![/b]
je partage votre opinion les « riches » ont beaucoup de tours dans leur sac!
Mozarine, le fait que les riches ont beaucoup de tours dans leur sac (sans se laisser étouffer par la morale) est un constat qui rejoint les remakes de la fameuse expérience de Stanley Milgram où on a observé que la soumission à l’ordre établi est plus prégnant chez les pauvres que chez les riches…
Et sans doute est-ce pour cela qu’ils resteront pauvres ? 🙁
Ainsi, paradoxalement, ce sont les riches (ou ceux qui aspirent à le devenir) qui sont des révolutionnaires capables de tout bousculer pour réussir, quand les pauvres apparaissent comme des conservateurs timorés et résignés dont les plaintes et revendications ne serviraient qu’à masquer la passivité.
[quote]Ainsi, paradoxalement, ce sont les riches (ou ceux qui aspirent à le devenir) qui sont des révolutionnaires capables de tout bousculer pour réussir, quand les pauvres apparaissent comme des conservateurs timorés et résignés dont les plaintes et revendications ne serviraient qu’à masquer la passivité[/quote]
c’est exact souvent les pauvres sont des « acteurs passifs » de notre société et sont résignés!
En étant bosseur, intelligent, actif, tout ce que vous voudrez, vous pouvez être 2, 3, 5 allez, 10 fois plus productifs qu’un autre.
10 fois, c’est pour les génies, ceux qui inventent de nouveaux vaccins, de nouveaux procédés industriels. Des génies comme il en existe quelques dizaines par siècle.
Quand vous voyez que le moindre idiot qui dirige une PME gagne souvent plus de 5 fois le SMIC, qu’un ingénieur des plus basiques gagne facilement 3 fois le SMIC…
Alors, oui, je prétends que la quasi-totalité des riches et même des membres de la classe moyenne supérieures sont des voleurs.
Ils magouillent, ils trichent, ils fraudent, le plus souvent légalement. Le « légalement » donne bonne conscience, à condition de ne pas trop réfléchir (qui peut penser sérieusement que la loi de ce pays légitime quoi que ce soit ?).
La magouille -légale ou pas- est une composante essentielle du processus d’enrichissement. Ceux qui s’enrichissent savent en faire un recours systématique. Si vous êtes capables de mentir comme vous respirez, de frapper aux bonnes portes, de faire preuve d’un culot sans bornes, mais surtout, si vous n’avez aucune morale, vous pouvez vous enrichir.
Sinon…
[b]Christian,
Ne me dites pas qu’il en serait de même pour certains groupes d’entreprises ou États voyous ou même civilisations (occidentale* par un pur hasard) dont nous serions plus ou moins les complices complaisants !
*la Romaine n’était pas mal non plus (avec ses esclaves)et bien d’autres avec rois, princes, empereurs généraux et maréchaux entre autres …[/b]
Z, même si les lieux de pouvoir et de richesse se confondent fréquemment, les analyses comportementales n’aboutissent pas forcément aux même résultats.
Car le pouvoir implique de composer et de transiger, attitudes qui ne sont pas dans la culture du riche telle que nous le montre l’étude de Berkeley 2011.
Quel que soit le système, pour accéder au pouvoir le riche doit commencer par neutraliser les autres riches, action qu’il ménera selon des processus d’alliance plus que d’élimination, sinon gare aux vendetta en retour…
Ensuite, dans une structure autoritaire forte, le riche qui n’a pas le pouvoir absolu doit ramper pour s’approcher des sommets. Il ne peut se comporter vraiment « en riche » que s’il est le chef suprême, mais les places sont rares !
Tandis que dans un système électif, il doit s’abaisser à complaire aux pauvres qu’il méprise par ailleurs, mais dont il guigne les suffrages.
Conclusion : le riche n’a pas intérêt à faire de la politique par lui même, les gains seront rarement supérieurs à l’investissement et au temps perdu, sans parler des risques.
Si son ego s’accomode de l’ombre, bien plus efficace est le rôle du marionnettiste. Il ne manquera pas de loufiats prêts à servir docilement ses intérêts, moyennant un pourboire raisonnable.
[b][i]Ainsi, paradoxalement, ce sont les riches (ou ceux qui aspirent à le devenir) qui sont des révolutionnaires capables de tout bousculer pour réussir.[/i] c’est pourquoi aucune révolution par les pauvres ne peut réussir durablement puisque les riches s’en emparent…[/b]
Pourquoi sont ils riches?Car la plupart du temps on a affaire à des « ambitieux » des débrouillards,bref des battants!
ceux qui[i][b] osent [/b][/i]iront plus loin que ceux qui se plaignent…
[quote]Faut-il être un peu truand pour devenir riche ?[/quote]
Ne faut-il être un peu ramolli de la cervelle pour se poser cette question? Et à fortiori pour développer des études pour confirmer cette évidence?
La richesse dans notre société étant synonyme de pouvoir et de domination, comment peut-on devenir riche sans exploiter ses semblables?
[quote]Ainsi, paradoxalement, ce sont les riches (ou ceux qui aspirent à le devenir) qui sont des révolutionnaires capables de tout bousculer pour réussir.[/quote]
Zélectron, nous n’avons pas du tout la même définition du mot REVOLUTIONNAIRE !
Il faut vraiment mépriser le peuple pour décréter:[quote]les pauvres sont des « acteurs passifs » de notre société et sont résignés! [/quote]
Car lorsque l’on étudie l’histoire, on réalise très vite que ce ne sont ni les puissants, ni les riches qui ont permis à l’humanité de progresser, mais bien les soit-disants « résignés et passifs », la lie, quoi!!!
Siempre, vous imaginez-vous plus brillant(e) et plus perspicace qu’une brochette d’universitaires et de chercheurs que vous trouvez « ramollis du bulbe » ?
Avez-vous une idée de la méthodologie utilisée en sciences sociales, de l’utilité de la connaissance des phénomènes transversaux et verticaux, et de la finalité de ce genre de travaux ?
L’étude en question ne se contente pas d’observer que les riches ont une tendance à l’immoralité et à l’insociabilité plus marquée que chez les pauvres. Ce qui, déjà, est fracassant pour la bien-pensance américaine qui médiatise à outrance la générosité des Bill Gates, Warren Buffet et autres généreux donateurs…
Elle confirme surtout les thèses de l’école d’anthropologie de Chicago qui, au début du siècle dernier professait une incongruité pour l’époque : à savoir que les clivages traditionnel basés sur le sexe, l’ethnie, les croyances s’estomperaient au profit d’un melting pot sociétal dans lequel l’avocat juif, le banquier noir méthodiste et la business woman chicana catholique, seraient extrêmement proches par la psychologie, les comportements et l’idéologie, de l’avocat, du banquier ou du businessman wasp… Au point de ramener à de simples épiphénomènes les origines
sociales, les mythes culturels et les phénotypes.
Je critiquais le titre et les conclusions tirées par votre article et les commentaires qui le suivaient.
L’étude en question (que vous auriez peut-être pu mettre en référence, d’ailleurs), je ne l’ai pas lue.
Passionnée par les sciences humaines, dont la sociologie, je SAIS qu’il ne s’agit pas de science à proprement parler et que toutes les études sociologiques ont leurs limites…
Mon commentaire n’avait pas pour but de critiquer la Recherche mais de réfléchir sur ce que vous appelez ici les « riches », les « pauvres » et leur rôles dans la société capitaliste.
[b]Hélas, Siempré, nous avons la même définition du mot révolution sur le plan sociologique, c’est son opportunité qui ne m’apparait pas en démontrer la nécessité.[/b]