Voilà la question que se posent les hommes politiques qui décident les lois qui m’interdisent de peter dans les bibliothèques. Mais il y a peu, la question a aussi fait débat au sein de mon école, ainsi que dans le JT de france 2 (TF1 étant désormais une chaine proscrite de ma télévision depuis la défaite du Réal, mardi 16).
De plus, il n’est pas rare que dans une grande ville, j’apercoive des mendiants se faire arrêter par des policiers.
Cette question serait elle devenue le fait de société du moment?

Je me suis penché sur la question. J’ai mis mon esprit de rebelle prépubère de côté et je me suis dit "Hoo, tous ces pauvres gens au parcours difficilement enviable, à la mine désastreuse et aux habits en lambeaux attirent déjà sur eux des regards de mépris. Alors pourquoi les chasser de leur "lieu de travail", les montrer du doigt, leur faire comprendre qu’ils gênent".

Mais malheureusement  mon caractère d’enfant pourri gâté a repris le dessus. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que la pièce que je donnerai à ces individus finira dans leurs veines et non dans leur estomac.

Je me suis fait agressé vendredi dans le carré (pour info chez nous à Liège, le carré est un ensemble de 4 rues parsemées de bars réservées aux piétons. Cette petite partie de la ville sent l’urine, la bière, le vomi, la cigarette et le sexe. C’est l’endroit rêvé pour uriner, boire de la bière, vomir, fumer ou baiser).
Je disais donc, je me suis fait agresser vendredi dans le carré par un homme qui s’offusquait que je n’ai pas de drogue sur moi. Cet homme, je vous le donne en mille, c’était un mendiant (je ne dis pas ça parce que son pantalon était troué ou qu’il avait un sac plastique en guise de valise, non. Je le connaissais de vue, lui et ses copains mendiants, qui me draguent toujours pour un peu de monnaie). Il m’a frappé, mais j’étais heureux. Lui au moins avouait sincerement la façon dont il allait gérer son salaire, comparé aux autres qui prétendent avoir 9 enfants à nourrir et qu’un petit billet ferait mieux l’affaire qu’une petite pièce.

Dans ma réflexion, j’ai donc songé au policier qui pourrait se faire agresser, au commercant qui pourrait se faire voler et à la jeunesse qui pourrait se faire dépouiller. Et je me suis dit que ces pauvres mendiants (qui vivent des conditions horribles, il ne faut pas l’oublier) peuvent être, parfois et pour certains d’entre eux, un malaise de société.

Faut il alors interdir complètement l’aide d’un homme pour un autre qui est dans le besoin? Surtout que ce serait contradictoire par rapport à toutes ces pseudo valeurs qu’on essaye de nous inculquer (vous savez, "protégez la nature, faites l’amour pas la guerre, aimez vous les uns les autres, carpe diem, peace and love,…").

Et bien le gouvernement a trouvé une parade. D’accord, ces pauvres gens peuvent mendier, mais une seule fois par semaine dans la même ville, loin des lieux touristiques, des lieux de pèlerinages, bref, loin des yeux loin du coeur.
Pourtant, les déchus de la vie sont toujours là, à la hauteur de vos semelles et des excréments de chiens, en espérant croiser votre regard pour un sourire ou une tasse de café.

Alors au final, faut il interdir la mendicité? Faut il la réglementer? Ou laisser les choses comme elles sont…