Des décennies durant, des pseudo-négociations se sont succédées dans la violence laissant les Palestiniens suspendus à un espoir devenu mirage en déliquescence. Le voisinage pâtira aussi lourdement de ce détestable conflit subissant de plein fouet les incidences de cette non assistance à personnes en danger ! Surtout le Liban qui lorsqu’en 1975 vit dans l’effroi se perpétrer dans un vieux bus bondé de Aïn el Rouméneh les tueries de "Palestiniens de trop dans un petit pays", consacrera ainsi le début d’une tragique guerre qui fera voler en éclats tant de vies, tant de rêves.
Les méthodes antérieures de règlement s’étant donc avérées trompeuses, assassines, voilà que survient un sursaut inattendu rapprochant les deux frères devenus tels de redoutables ennemis : le Fatah et le Hamas malgré leurs profondes divergences unis par un accord pour former un gouvernement de transition en vue d’élections présidentielles et législatives prévues dans un an. Un accord assorti notamment de la réunification des forces de sécurité du Hamas, du Fatah et aussi de la libération par les deux camps de leurs détenus politiques respectifs. Les populations au bout du rouleau face à l’impasse vers laquelle les ont menées les maîtres corrompus de leurs destinées accueillent avec liesse cette nouvelle prometteuse.
Paradoxalement un accord vivement fustigé par Israël qui y voit "un franchissement de la ligne rouge" par le Fatah de Mahmoud Abbas, brandissant alors sévèrement la panoplie punitive des sanctions allant de la confiscation du statut de VIP de Abou Mazen et de Salam Fayad au gel des impôts prélevés par l’Etat hébreu pour le compte de l’Autorité palestinienne. Une épée de Damoclès sur la tête du président enjoint à choisir entre "la paix avec Israël ou la paix avec le Hamas" par Benjamin Netanyahu lequel oublie avoir opté pour la poursuite de la colonisation mettant en échec le processus de paix !
Faudrait-il préserver indéfiniment le statu-quo devenu infernal, se suffire de bien piètres progrès au terme de plusieurs décennies payés cher pour un semblant d’autonomie dans les prisons asphyxiantes de la Cisjordanie, de la bande de Gaza ? La réaction s’impose et des turbulences récurrentes mènent indéniablement vers l’éveil et c’est à mains nues que les jeunes assoifés de vie, à huis clos font convulser la région allant jusqu’à faire chuter leurs maîtres tout-puissants !
Et malgré ces gigantesques secousses, Israël persiste avec son regard passéiste inapproprié face un présent tumultueux du début du troisième millénaire, à tenir le même langage défaitiste, lancinant. Sous prétexte d’inquietude par rapport aux retombées de cet accord et de ses corollaires tels "la libération de terroristes du Hamas détenus par l’Autorité palestinienne à Gaza", la dureté du Hamas par rapport aux acquis concernant la reconnaissance de l’Etat hébreu et l’arrêt des violences, faut-il rejeter avec mépris une telle avancée exploitable à bon escient ? Et ne serait-il pas grand temps de rompre avec la vieille politique d’exclusion d’un parti vainqueur d’élections parlementaires en 2006 avant de prendre le pouvoir dans la bande de Gaza pour renouer avec des homologues réfractaires en vue d’avancer concrètement dans le respect de tous ? Et les durs ne gagneraient-ils probablement pas plus en flexibilité avec la fréquentation du Fatah qu’en restant reclus sur le banc des accusés ?
Dur d’attendre indéfiniment les résultats de processus boiteux, l’heure est aux défis et l’idée de s’engager dans une nouvelle ère de réconciliation avec une approche rénovée répondant aux aspirations des populations concernées semble porteuse d’espoir ! L’autisme ne tient plus la route, et Abbas accusé de pactiser avec Israël s’ingénie ainsi, en dernier recours, en se rendant plus crédible par cette politique de la main tendue à obtenir par l’ONU la reconnaissance d’un Etat palestinien avec les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem est pour capitale.