On se souvient des propos tenus par le président du Venezuela lors de sa dernière rencontre avec le président de Colombie (Chavez et Uribe unis contre les FARC) dont la teneur avait éveillé notre espoir puisqu'enfin Hugo Chavez reconnaissait la légitimité du combat démocratique du gouvernement colombien contre le groupe terroriste.

Las, l'espoir fut de courte durée puisqu'il n'aura pas fallu plus d'une semaine pour que l'attitude de Hugo Chavez démente ses paroles.

En effet, la semaine passée, une patrouille militaire colombienne est tombée dans une embuscade tendue par une unité des FARC qui, semble-t-il, a fui au Venezuela après avoir tué huit soldats colombiens. Le gouvernement colombien a immédiatement demandé aux autorités de Caracas l'autorisation pour pourchasser les terroristes sur leur territoire ou, pour le moins, de leur prêter assistance pour forcer les guérilleros à revenir en Colombie.

La réponse de Hugo Chavez ne se fit pas attendre, c'était un non catégorique au prétexte que : « le gouvernement vénézuélien n'autorisera aucune incursion militaire qui violerait sa souveraineté » et le communiqué de préciser : « Si le Venezuela ne soutient pas les FARC, il ne les combattra pas non plus. »

Et ce week-end, le dialogue s'est encore durci. Dimanche, un hélicoptère des forces armées vénézuéliennes s'est écrasé à la frontière entre les deux pays, tuant ses 18 occupants. Le gouvernement vénézuélien n'a pas manqué de faire porter la responsabilité de ce drame sur Bogota, soulignant que : « la mort de ses 18 militaires s'ajoutait à l'immense tribut payé par le peuple vénézuélien au conflit armé qui sévit en Colombie depuis plus de 50 ans. Les raisons du conflit colombien résident exclusivement en Colombie les autorités vénézuéliennes n'ont pas à assumer le coût d'un affrontement étranger à sa réalité. »

Si les causes de cet accident d'hélicoptère ne sont toujours pas connues, Caracas a immédiatement repoussé toute proposition d'organismes internationaux voulant participer à l'enquête.

Ainsi, il semblerait que les FARC jouissent toujours en territoire vénézuélien de saufs-conduit leur permettant de jouer à saute-mouton avec la frontière et il est fort possible que de nouveaux incidents frontaliers viennent à nouveau envenimer les relations entre les deux pays.