Le téléfilm « Carlos » qui raconte la vie du trop célèbre terroriste est présenté à Cannes en même temps qu’il est diffusé sur Canal Plus.

C’est, parait-il, un film d’une très grande qualité : « Le « Carlos » d’Olivier Assayas est un cas d’école. 5h30 de film, aucune « star » au casting, plusieurs langues parlées (arabe, allemand, anglais, français, espagnol…) et une exigence scénaristique qui disqualifie les clichés. » d’après Rue89.com.

Pour Télérama, c’est un chef d’œuvre. Pourquoi ce téléfilm crée-t-il la polémique ?

Bien sûr, la question qui vient à l’esprit : « Peut-on parler de ce personnage sans en faire l’apologie, même involontairement ? »

Cette question, on l’a posée maintes fois, par exemple pour Mesrine, Che Guevara (dans lequel Carlos s’identifie) ou Bonnie and Clyde ?

En montrant le « héros », on peut le rendre sympathique, « l’humaniser ».

Quand on sait que Carlos, lui-même, veut empêcher la projection de ce film, on peut douter qu’il soit si complaisant pour lui.

« Pour lui, ce film est piloté par les intérêts de ses adversaires, les Etats-Unis, certains services israéliens … »

En 2004, Carlos avait publié une autobiographie dans laquelle il déclarait :

« Le terrorisme, cela va vous surprendre, est une sorte d’hymne à l’humain parce qu’il replace l’homme de chair et de sang au centre de la bataille. »

Si le film peut contredire cette absurdité, c’est une œuvre de salubrité. Quand Carlos déclare que Canal plus veut faire du fric sur son dos, on sourit. Il ne manquerait plus qu’il demande des droits d’auteur.

On peut aussi penser que faire un film sur ce monsieur, c’est lui faire beaucoup d’honneur (lui qui envoie des messages de soutien à Dieudonné).

D’après Jean-Marc Morandini, Carlos est furieux parce qu’il se considère comme un "révolutionnaire professionnel". Si c’est le cas, alors, oui il fallait faire ce film !