Difficile pour une société d’apprendre un métier, qui n’est pas le sien, et qui pourtant est amené à prendre encore plus d’importance : les réseaux sociaux.

Le licenciement (programmé mais évité de justesse) d’un salarié, qui avait « récupéré » des denrées dans la poubelle de son magasin, coute cher à Monoprix en termes d’images. La couverture médiatique de l’épisode avait déjà quelque peu terni l’image sociale de l’enseigne, dépendant du groupe Casino. Cet emballement avait amené le groupe à revoir sa position, et à n’infliger qu’une sanction symbolique : une journée de mise à pied. Monoprix pensait néanmoins avoir réussi à calmer le jeu, mais c’était sans compter sur les réactions des Internautes.  

En effet, avec plus de 111 000 fans, la page facebook de l’enseigne ne cesse d’être l’objet de réactions, dans la très grande majorité des cas, hostiles au groupe de distribution. L’indignation s’est déversée avec une telle rapidité et une telle « haine, que l’on devine la gêne de Monoprix à réagir. Ainsi pouvait-on lire sur le mur de l’entreprise des appels au boycott (« Monoprix boycotte ses poubelles et biens boycottons Monoprix »), des condamnations sans appel (« C’est minable, ça donne envie de ne plus acheter chez vous »),…

 Dans un premier temps, l’enseigne a tenu à rassurer les internautes : aucune censure (comprenons ici filtre) n’existe chez Monoprix, et tous les messages seront publiés. En outre, le groupe se promet de répondre individuellement à chacune des attaques (Vu le nombre de ses attaques, 382 à cet instant, Monoprix va devoir recruter…Ne soyez donc pas trop durs dans vos commentaires, car l’absence de filtres n’est valable que sur les commentaires, pas sur les C.V.)  Misant sur la transparence, Monoprix a publié, toujours sur Facebook, dans un quasi – direct, le communiqué du 08 juillet, annonçant que le salarié ne serait pas licencié, avant d’expliquer la motivation de sa décision dans un message explicite.  Puis, 3 jours plus tard, l’enseigne commence à répondre, publiquement sur son mur, au critiques adressées par les consommateurs, qui à leur tout, répondent à la réponse….Que va faire Monoprix, si ce n’est d’admettre, que si la distribution est son métier, la gestion d’un réseau social lui est étranger, et que le groupe – comme tous les autres – en est encore à l’apprentissage.