A l’occasion de la publication de son nouvel ouvrage, « Comprendre la crise et l’actualité économique » édité par le Manuscrit, André Locussol-Mascardi  nous livre une interview, en exclusivité pour Come4News.

Qui est André Locussol-Mascardi ?

André a fait des études supérieures économiques, commerciales et financières (diplômé AUDENCIA Nantes). Après 25 ans passées à la direction de grandes entreprises comme les éditions Nathan ou Rexel, il enseigne le droit (droit d’auteur, droit à l’image et droit du travail) et l’économie financière et en stratégie des entreprises. Conseiller, trésorier et président de clubs d’investissements, il a animé des conférences et séminaires sur la nouvelle économie et les marchés financiers.

Défenseur d’une Europe politique, il enseigne également l’histoire, la culture et la citoyenneté européenne dans le cadre du DEESMA (Diplôme européen d’études supérieures de Marketing, FEDE). Ex-tête de liste aux élections européennes de 2009. Auteur de plusieurs ouvrages, et rédacteur sur notre site.

D’abord un court condensé de l’ouvrage d’André, que vous pouvez commander sous un double format :

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« Le KRACH de 2007, 2008, 2009 ou pire 2010…restera dans toutes les mémoires comme la plus grave crise économique de l’histoire de l’économie et de la France, depuis l’aube de notre civilisation dont l’origine est assimilée au commerce. Depuis les commerçants sumériens, il y a 6000 ans, l’économie de la Grèce antique, relayée par l’empire romain puis byzantin (de 600 avant JC à 1453) qui commençait avec les républiques maritimes et le mercantilisme, jamais on n’avait été confronté à une telle situation ou l’argent n’a qu’une valeur fictive et artificielle car tout s’écroule. Plus précisément, depuis la création de la première bourse française à Lyon en 1540, on n’avait connu une telle débâcle, n’en déplaise aux analystes, économistes et politiciens béats qui n’ont toujours pas compris ce qui nous arrivait. Et pourtant dès les années 1980, certains universitaires parlaient déjà de « Grande crise actuelle » sans savoir que le pire était à venir avec la crise des subprimes qui renait de ses cendres en 2009 après deux ans d’incubation avec des conséquences inévitables et dramatiques. »

 

André donnez-nous vos impressions sur votre candidature aux élections européennes de 2009

 

« Ma candidature aux européennes a été très enrichissante tant au point de vue humain que sur le plan du fonctionnement de l’Europe. Sur ce dernier point, j’ai pu constater l’inertie des institutions européennes face aux grands combats actuels, et qu’on ne vivait vraiment pas dans une démocratie tellement j’ai dû me battre et lutter pour présenter des candidatures aux européennes, avec de nombreux bâtons dans les roues de la part des administrations centrales et locales, et de nombreuses irrégularités (bulletins de votes égarés, non distribués, affiches déchirées par les services municipaux eux-mêmes, etc…) un véritable déni de démocratie. J’écrirai certainement un jour un ouvrage sur ce sujet si vaste qu’il m’a pris presque tout mon temps (ainsi que celui de mes collaborateurs et amis) durant deux mois.

André, tu as engagé une procédure.

« Effectivement j’ai engagé une procédure pour faire annuler les élections européennes en Ile de France devant le Conseil d’Etat, tellement il y a eu des dysfonctionnements et d’irrégularités. Je n’y suis pas arrivé pour une simple raison technique, de procédure sur la forme et non le fond, un problème de délai d’acheminement de mon recours, qui sinon aurait causé beaucoup de soucis aux instances administratives concernées vu la consistance du dossier et des éléments qui motivaient ce recours en annulation. Une parodie de justice à deux vitesses : une pour les petits sans moyen et recours, et une pour les puissants aux moyens considérables et aux appuis nombreux (une république bananière de la compromission et de la collusion !).

Tes dernières impressions sur ce chapitre.

« Cette expérience qui n’avait pour but que de faire un peu mieux entendre la voix des citoyens (européens principalement) m’a échaudé sur la possibilité de s’exprimer dans ce pays à égalité avec les grands partis fortement installés dans le paysage politique, et « Chat échaudé craint l’eau froide ». Vu mon âge, si je ne peux pas dire « Fontaine je ne boirai plus de ton eau »il ne faut jamais dire jamais, on ne sait jamais… »

Ton nouvel ouvrage est-il compréhensible au plus commun des mortels.

« C’est un recueil de plus de 2000 définitions qui n’ont rien à voir avec un dictionnaire classique ou spécialisé, ce sont 2000 mini-cours vus sous un angle critique qui retracent l’histoire, l’organisation et les implications diverses de l’économie, les termes les plus usités de cette sphère économique secrète ou le langage économique et financier est abscons et réservé aux initiés, des mots et des expressions que j’ai essayé de vulgariser et de simplifier tout en étant le plus exhaustif possible ».

André quel regard pose-tu sur les dernières élections régionales.

« Les élections régionales n’intéressent pas grand monde comme de plus en plus d’élections en général, surtout pas les jeunes. Les motivations des uns et des autres sont tellement diverses et complexes qu’on ne sait pas en tirer de véritables conclusions, sauf être devin. Cependant comme je l’ai dit à de multiples reprises Nicolas Sarkozy ne sera pas victime un jour de la gauche ou de l’opposition en général mais de sa propre majorité, et ces élections l’ont desservi car elles sont les prémices à la division de l’UMP qui ira grandissante dans les mois à venir malgré les exhortations de Fillon à se rassembler, un Premier ministre qui n’arrête pas de tout temps d’aller à contre-courant de la réalité et de se contredire (la France est en faillite puis n’est plus en faillite alors que l’endettement a doublé, la reprise est là puis il faut attendre encore deux ou trois ans…), ce qui causera la chute du Président et de son aréopage au plus tard en 2012 !! ».

André, que penses-tu de la citoyenneté et du journalisme citoyen.

« La notion de citoyenneté que je n’ai jamais cessé de défendre devrait être la pierre angulaire de la démocratie, si on ne veut pas qu’un jour le taux d’abstention atteigne 90% et que le peuple exaspéré prenne le pouvoir par la révolution et la violence las de tant d’incurie et de suffisance de la part de nos gouvernants et du pouvoir. Le journalisme citoyen est le seul moyen de savoir ce que pensent réellement les citoyens de tous pays. Sans journalisme citoyen et Internet le NON n’aurait jamais triomphé au référendum sur la Constitution européenne en 2005, à la grande surprise des politiques qui étaient tous unanimes pour voter OUI (sauf le PCF). La parole doit être donnée aux citoyens en toute circonstance et le journalisme citoyen en est le meilleur exemple, même si parfois il faut faire le tri et éviter que certains s’en empare comme d’une tribune pour déverser leur bile et leurs frustrations à la face du public qui veut juste apprendre, connaître et savoir tout ce qu’on nous cache ; et, n’a pas besoin de connaître les états d’âme de certains chroniqueurs amateurs en mal de notoriété… »

André, la crise va-t-elle perdurer.

« La crise va perdurer encore quatre ou cinq ans minimum…2015 et plus si on se réfère aux plus grandes sommités de l’économie et aux institutions internationales. J’explique tout cela et comment y remédier dans mon dernier ouvrage pour lequel je n’ai toujours pas trouvé d’éditeurs « Crise et suicide du libéralisme ». Pour résumer, on ne va pas dans le sens de l’intérêt des populations car le lobbying du pouvoir financier (on dit l’oligarchie financière) est tel que même Barack Obama a renoncé à prendre des mesures vraiment efficaces pour relancer l’économie : Privilégier la consommation, les PME, nationaliser le système bancaire, taxer lourdement la spéculation financière internationale, rétablir l’égalité des revenus par une meilleure redistribution qui privilégie l’économie productive (et les créateurs d’emplois) au détriment de l’économie financière ou des entreprises ou groupes qui détruisent l’emploi et particulièrement l’emploi industriel, etc… ».

 

Au vu de la tournure de cet entretien, il y a matière à débattre. Je remercie André de s’être plié à cet interview malgré un emploi du temps surchargé.