Dans cet Orient arabe, Il souffle le cyclone dit de liberté, violemment, emportant Moubarak, fragilisant d’autres dictateurs et chamboulant de fond en comble au passage des pays si longtemps anesthésiés à coups de massue psychologiques. Un cyclone à la propagation sidérante apte à enflammer toutes les chaudes braises tapies sous les cendres des contrées les plus dociles où la moindre rebellion semblait, il y a si peu, presque insoupçonnable. Puis s’y engouffrent sans discrimination les femmes battantes aux côtés des hommes. Tous plus déterminés que jamais à se défaire de ce joug oppressif à l’ombre duquel moisissent tant de vies à peine écloses.
Même l’Arabie au calme monnayé voit aujourd’hui ses femmes enfin s’indigner de subir injustement une ségrégation à caractère obscurantiste faussement mise sur le compte de l’islam. Comme sur le compte de la préservation de traditions aussi, alors que paradoxalement poussent dans le désert des gratte-ciel assortis de tous les accessoires dignes de la plus haute modernité. Modernité ultra sélective ! Dans ce royaume à l’architecture empruntée et presque gérée par l’Occident, les femmes spoliées de leur libre arbitre, faute de mieux, apprennent stoïquement à changer leurs désirs pour se mettre au diapason de l’ordre qui leur est imposé sous peine de rudes sanctions. Sanctions émises par les mataw’a, gardiens de l’ordre moral public, au pouvoir récemment renforcé suite à un décret du roi devenu fébrile par les temps qui courent !
D’ailleurs cette obéissance féminine est le résultat d’un laborieux travail en amont, de longue haleine consistant notamment à inculquer la ségrégation dès le plus jeune âge au travers d’un enseignement variable en fonction des sexes. En tous cas, devenue icône pour avoir osé désobéir, défié l’interdiction faite aux femmes de prendre le volant, Manal al Sharif a su cristalliser autour de son combat les frustrations des Saoudiennes desquelles dépendra probablement l’impact de la manifestation prévue aujourd’hui. Une lutte qui devrait se poursuivre jusqu’à la publication d’un décret royal autorisant ces dernières à prendre le volant.
Manal hissée par le biais de sa revendication des plus élémentaires au rang de Rosa Park laquelle, par son refus obstiné de prendre place dans la section du bus réservée aux noirs à Montgomery incarnera la naissance de droits civiques. C’était en Alabama, en 1955 et la comparaison peut sembler quelque peu abusive… Aussi étonnante sinon plus, en ce début du troisième millénaire la réaction de certains réfractaires de ce mouvement d’émancipation à l’origine de la folle campagne dissuasive dite du "egaal", cordon du couvre-chef de l’habit traditionnel masculin, destinée à refroidir les candidates à la prise du volant par la violence physique !
Tellement gorgés de pétrole que les dirigeants de la dynastie wahhabite semblent répugner à lâcher le moindre lest de peur d’affaiblir leur emprise totalitaire exercée sur leurs sujets usant de ce fait sans scrupules comme avec zèle de déformations des préceptes de la religion au gré de leurs intérêts. En face, des sujets si aveuglés par l’opulence matérielle qu’ils finissent presque par zapper sans peine sur certains droits tant les compensations surpassent les manques…
Mais avec cette gigantesque ouverture sur le monde, le temps de conter fleurette semble bien révolu. Et tous ces régimes sclérosés reposant sur la phagocytose des personnalités arrivent à expiration car les enfants du royaume ne seront plus manipulables. Ils tchattent avec les enfants du monde transgressant les interdits. Aujourd’hui les Saoudiennes iront-elles au bout de ce combat si dérisoire par rapport à d’autres ou s’enfermeront-elles "dans la peur congénitale de la liberté et dans le confort du statut d’esclave" desquels découle la sacralisation des dictatures ?
Quand tu donnes une main, on te prend le bras, au problème de la conduite succèderont celui du droit de vote et bien d’autres alors la monarchie doit frémir ! Telle la manifestation de femmes saoudiennes en voiture qui s’est déroulée mercredi devant l’ambassade d’Arabie à Washington, aujourd’hui le taux de participation attendu devrait être important, peut-être à la mesure des frustrations à moins que leur situation ne les dérange pas outre mesure…
tous sa C La faute de la famille TRABELSI et BEN ALI
Je ne pense pas que cette situation les derange outre mesure puisque chacune possede un chauffeur a disposition repondant a toutes requetes.
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