Dans son livre Ces 600 milliards qui manquent à la France (Seuil éd.), le journaliste du sulfureux quotidien catho La Croix (non, je rigole…) établit que les acteurs du Woerthgate interdisaient à la police ou au fisc d’enquêter sur la filière d’évasion fiscale de la banque suisse UBS. Sarkozy, qui la joue à présent à la traîne de Mélenchon sur la fiscalité et le social, peut l’ajouter à son bilan…

Allez vous, stupides corniauds et bécasses amassant moins de 10 000 euros par mois et qu’un Sarkozy et son clan méprisent, faire comme les Américains qui ont réélu George W. Bush ? Vous en êtes bien capables, croyant que Sarkozy vous considère et vous ouvrira les filières de l’évasion fiscale. Eh, niaises et pov’ loosers que vous êtes, petits « riches » (vous n’avez même pas idée que la richesse a haussé de vingt à trente crans), gagne-petits, vous n’êtes même pas dans la cour des moyens, mais des poussins.

Même pas 6 000 euros à sortir

Tenez, un Sarkozy, lui, sort 6 000 euros chaque mois en pensions alimentaires, sans que cela lui en bouge l’une ou l’autre. Et encore, ce serait davantage s’il n’avait pas exonéré les enfants des expats de frais de scolarité dans les lycées français à l’étranger. Il a fait, lui, 603 000 euros de mieux en cinq ans, soit ce que vous gagnez chaque mois, mais lui, c’est tout bénef, du patrimoine, sans frais : nourri, logé, blanchi, véhiculé. 

Tentez au moins de travailler un peu plus pour réduire l’écart. Ou plutôt, sachez mieux placer votre pognon. D’abord, il a doublé la mise de l’achat de son appartement (qui lui avait été quasi offert). Il a trois résidences (Élysée, Lanterne, le petit pied-à-terre de Carla Bruni) a sa disposition. Balancer un million d’euros d’argent de poche à sa Cécilia, c’est peanuts. Car il a pris plus de 160 000 euros de dividendes sur son cabinet d’avocats où il ne met plus les pieds. Depuis 2010, il détient 34 % de la CSC (holding Claude-Sarkozy-Christofer) qui lui a versé un bon paquet et rien qu’en collections diverses (montres, objets d’arts, timbres, &c.), il a bien plus de 100 000 euros dans son escarcelle. Et cela ne tient qu’à sa déclaration officielle. Imaginez tout le reste, gueux que vous êtes.

Et vous croyez qu’avec 120 000 euros de revenus annuels avant impôts, vous intéressez qui que ce soit ? Jobards et simplettes que vous êtes… Lisez donc, dans le Canard enchaîné de cette semaine, sa troisième page, vous serez édifiés, niaiseuses et niaiseux.

La filière UBS

Pour échapper à l’impôt du mieux possible, pour optimiser vos placements, la filière UBS n’était pas pour vous. Vous avez beau vous offrir la même Rollex que Sarkozy, le même carré Hermès que la Bettencourt, voire un étalon de lignée égale à celle d’un bourrin de la mère Woerth, sous votre uniforme de bourges, vous restez des merdeux, négligeables.

Pour vous en rendre compte, et cesser de vous boucher les yeux, tentez donc d’obtenir, par relation dans la presse (il n’y a pas de petit profit), le bouquin d’Antoine Peillon, Ces 600 milliards qui manquent à la France. Vous qui faites inscrire au RMI votre fille pendant ses vacances universitaires d’HEC vous croyez malins ? Ridicules que vous êtes.

Si UBS ne vous a pas prospectés, c’est que vous ne pesez que trois fois rien. Peillon, dans son entretien avec Mediapart, révèle que tous ceux que vous enviez ou presque en ont bénéficié. Il y a de quoi (des noms sont donnés), réunir un concert des Restos du Cœur (côté saltimbanques) ou des équipes de foot, remplaçants inclus (côté sportifs).

Peillon a établi que tout a été enterré au profit d’autres que vous. Mais vous voulez voter de nouveau Sarkozy. Trop peu vous fasse, en fait. Il dit que des policiers républicains auxquels on demande « de faire des choses indignes » l’ont rencardé, plutôt deux fois qu’une.

« Les enquêteurs de la DRCI se sont vus interdire d’enquêter sur UBS, en dépit des multiples alertes et documents reçus. » Reçus de toutes parts, du national et de l’international. « Tout est soigneusement contrôlé, verrouillé au plus haut niveau, et remonte jusqu’à l’Élysée. ». Oui, chez votre idôôôle qui vous a écartés, bouseux, de la combine.

Basse plèbe

Si vous n’en êtes pas, vous faites partie de la basse plèbe qu’on regarde de haut et qui doit céder le haut du trottoir : crottez-vous, manants. 

Vous n’êtes pas connus de Tracfin, car votre argent est trop propre et ne vaut pas d’être blanchi. Elles et eux planquent par exemple via la société des hydrocarbures camerounaise ou Pétrole Tchad (vous savez, le président dont la femme se fait claquer la bise par Carla Bruni). UBS ne vous invite pas à Roland-Garros, aux rencontres de polo, dans les tribunes d’Epsom, et ne vous embarque pas sur la barcasse de Bernard Tapie. Quand Tracfin les repère, celles et ceux qui vous toisent, UBS sacque toute son équipe d’audit qui aurait pu confirmer leurs identités.

UBS avait une double comptabilité. Vous, au mieux, vous figurez dans l’officielle. Vous n’êtes pas dans les « carnets de lait » des évadés fiscaux de poids à traire. Quand Woerth fait du spectacle, tandis que médême s’occupe des Bettancourt en Suisse, la filiale française d’UBS creusait un déficit (depuis 12 ans), en tout cas sur le papier (sur le fiduciaire, c’était sans doute autre chose).

Mais vous n’en étiez pas. S’il ne s’agissait que de vous, le parquet de Paris vous serait tombé dessus. Pas sur elles et eux, en parfaite connaissance de cause. Cela commence quand Sarkozy est ministre des Finances. « Ma conviction intime est qu’il n’ignore rien du système, mais qu’il a pu l’utiliser à son profit, » assène Peillon. Je sais, vous êtes admiratifs, vous feriez de même, mais, manque de bol, vous êtes bien trop petits, même avec talonnettes ou juchés sur échasses.

À la DRCI, à Bercy, tout le monde ou presque savait. Sur les Bettencourt, la première note écrite, qui suit les orales, remonte à 2009 (le Woerthgate, c’est un an après et davantage).  En 2006, UBS encaisse déjà près de 275 millions d’euros de provenance française, mais bon an mal an, c’est de l’ordre de deux milliards d’euros annuels.

Bon, allez, comme, en dépit de votre très relative aisance, vous restez trop radins pour payer neuf euros l’accès à Médiapart, je vous offre le début du premier chapitre du bouquin : 

 

« Premier chapitre, où il est raconté comment une décision du Conseil constitutionnel sème la panique dans les locaux d’un grand service de renseignement, la Direction centrale du renseignement intérieur, dont les fonctionnairesdétruisent massivement tout document sensible pouvant éclairer la justice sur des affaires d’État. Nous découvrons, à l’occasion, le saint des saints du Renseignement intérieur français, la sous-direction « K » de la DCRI, et constatons que ses principaux chefs ont tous été promus et rapprochésde l’Élysée… Nous y voyons aussi comment la violation de droits fondamentaux par le gouvernement révolte un haut  fonctionnaire du renseignement intérieur, ce qui le conduit à révéler – documents classés « secret défense » à l’appui – le double scandale de l’évasion fiscale et de son impunité. Car, si  plusieurs officiers de la DCRI ont enquêté sur l’évasion fiscale orchestrée par UBS en France, l’objectif de leurs investiga-tions était, en réalité, de prévenir tout risque de poursuites judiciaires. ».

J’ai la suite, mais comme vous m’écœurez et qu’il vous sera difficile de la placer dans les dîners en ville sans avoir à avouer ô combien vous êtes gens de peu, cela ne vous intéressera pas.

Votez de nouveau Sarkozy. Nous, nous ne l’avons pas mérité. Mais vous, les gens relativement à l’aise, amplement, ô que si. Ne vous en privez pas du tout. Gobez tout ! Ne vous en faites pas, votre bêtise crasse ne nous fait jusqu’à présent que hausser les épaules, et comme l’estime Dupont-Aignan, votre champion ne risque pas vraiment de repasser (sauf embrouille), ce qui fera que nous resterons encore un temps non-violents.

Mais enfin, menu fretin des classes dites moyennes, tocards, votez au moins Bayrou. Vous verrez, c’est dicible dans votre médiocre entourage.