c’est du sérieux qui a déjà fait quelque chose.
Elle milite depuis trois années pour l’écologie de gauche, ce n’est pas une vedette médiatique mais une femme qui travaille et qui a montré sa valeur morale de juge autrement que sur les écrans télés. Combattante de la corruption, de la dérive de la mondialisation, et des multinationales, elle a fait mouche. C’est grâce à elle qu’Europe Écologie avait progressé aux élections Européennes de 2009 aux coté de Daniel Cohn-Bendit, elle était devenue la révélation de la campagne. Ce qu’elle ne supporte pas c’est l’injustice, sa force intérieure explique Noël Mamère député de Gironde. L’affaire Elf politico-financière qu’elle traita avec Laurence Vichnievsky l’a mise à la connaissance des Français qui ont vus en cette femme une rigueur qui marqua leur attention, voir Eva Joly. Son adversaire Nicolas Hulot parachuté par sa notoriété dans les émissions télés Ushuaïa nature qui est devenue une marque commerciale, mais écologiste politique de circonstance centré à droite soutenu par une pléiade de grands groupes, qu’a-t-il fait d’autre pour la société que ces émissions, voir Nicolas Hulot.
La politique c’est du sérieux quand on veut représenter une tendance, ce n’est pas du spectacle bien que parfois ça l’est, mais il ne fait aucun doute qu’Eva Joly est plus proche d’une politique des gens d’en bas que Nicolas Hulot. Il signifiait une candidature portée par le centre droit selon un sondage opinionway réalisé en janvier pour Libération. Selon ses proches, «Seulement 29% des électeurs potentiels de Nicolas Hulot voteraient aussi pour Eva Joly». Le vote des 71% restants se répartirait à 23% pour la gauche radicale, 23% sur Dominique Strauss-Kahn, s’il est candidat, 30% sur François Bayrou et 24% sur Nicolas Sarkozy. Pour Eva Joly, «seulement 22% des électeurs d’Eva Joly voteraient aussi pour Nicolas Hulot». Et les 78% restants se reporteraient de façon écrasante sur la gauche radicale 53%, DSK 28%, François Bayrou 4% et Nicolas Sarkozy 1%. Hulot est nettement plus à droite qu’Eva Joly. EELV avec Eva Joly placerait ce parti dans la gauche à plus de 53 % pour une alliance éventuelle avec les socialistes au second tour de la présidentielle, alors qu’avec Nicolas Hulot plus de la moitié de son électorat se porterait à droite, voir le sondage opinionway de janvier 2011. En fait Nicolas Hulot n’a jamais permit de savoir ce qu’il était et pour qui, il penchait. Un moment ses propos, ses contacts faisaient penser qu’il irait vers la droite faisant des sourires à Sarkozy, mais tout de suite il a vu qu’il ne pourrait briguer la vedette, alors ses prétentions ont été à la baisse. Chez les socialistes pas question, alors il ne restait plus qu’Europe Écologie Les Verts. En fait EELV est un conglomérat d’un peu tout ce qui ne peut se classer dans les partis traditionnels, sachant que l’écologie est un état de pensée, de comportement et d’action qui est aussi bien de droite que de gauche. En entrant dans cette primaire écologique par le haut, alors que le mouvement a toujours porté à gauche voulant s’imposer par rapport au PS, il prenait là aussi un gros risque, une OPA ? Bien que l’écologie n’appartienne à quiconque. Un sondage IFOP donnait une majorité écrasante de sympathisants d’EELV souhaitant sa candidature alors qu’ils n’étaient que 30 % pour Eva Joly. Cela montre une fois de plus que les sondages pour autant qu’ils indiquent une tendance à un moment donné ne signifient pas le vote le jour de l’élection. Le tournant de tendance fut certainement le 15 juin à Lille ou devant une assemblée de 400 personnes, Eva Joly rappelle alors à Nicolas Hulot ses maladresses lorsqu’il avouait sa proximité politique avec l’ancien ministre de l’écologie, Jean-Louis Borloo. Elle explique qu’elle ne veut pas «participer à la reconstruction du centre» mais à «un grand rassemblement en sachant distinguer nos partenaires de nos adversaires». Nicolas Hulot réplique à Eva Joly, «l’écologie de combat, ce n’est pas l’écologie des coups bas». Avant d’ajouter sous les huées, «ces échanges sont dévastateurs pour l’écologie». Il venait de montrer sa véritable personnalité.
C’est lors des Journées d’été d’août 2010 que, poussée par ses collègues eurodéputés, Yannick Jadot en tête, Eva Joly s’est déclarée candidate à la candidature. Elle axe son thème sur la «crédibilité» son domaine qui «ne veut pas trop promettre», comme la doxa politique.
Eva Joly avait au premier tour de la primaire écologique marqué déjà son territoire approchant les 49,75 % pour 40,22 % à Nicolas Hulot son principal rival lui laissant peu d’espoir de l’emporter au second tour. Les deux autres candidats, Stéphane Lhomme et Henri Stoll ne recueillant respectivement que 4,44 % et 5,02 % des suffrages.
Le second tour qui a eu lieu donne, le 12 juillet, un succès éclatant pour une femme qui ne transgresse pas avec la loi. Il lui apporte le devoir de porter le rêve écologique devant les Français. Elle l’a emporté avec 58,16 % des voix contre 41,34 à Nicolas Hulot pour 0,49 % de votes blancs. En voix cela représente 13.223 voix pour Eva Joly et 9.396 pour Nicolas Hulot sur 22.861 votants pour 32.896 inscrits, 13.778 sympathisants ont voté par internet.
Eva Joly, est nouvelle dans le sérail politique, son expérience n’a que peu d’années à Europe écologie ayant fait une tentative Bayrou avant et jugeant qu’il n’avait pas de programme, l’a quitté. Cette faible expérience ne lui donne pas l’aisance des confrontations politiques télévisuelles, ce qui constitue un lourd handicap. Le vote de la primaire qu’elle emporte largement tient donc plus du «vote du cœur» que de l’expérience politique. Lors de son débat avec Nadine Morano le 08 novembre 2010 sa prestation a été en dessous de ce que l’on demande à un leader politique. D’ailleurs, elle le reconnait, «je reconnais que j’ai surestimé ma capacité de conviction et en milieu hostile, j’ai perdu. J’aime la pédagogie, mais je m’adapterai au format de la télé. J’ai sous-estimé la difficulté».
Espérons pour EELV que les confrontations qui ont eu lieu lors de cette primaire lui ont apporté l’expérience qui lui manque et la facilité d’expression.
Eva Joly une combattante atypique.
Un bref retour sur son parcours en France.
Gros Farseth, troisième dauphine de l’élection de Miss Norvège à 18 ans.
«En 1964, Eva saute dans un train pour Paris et devient jeune fille au pair chez les Joly, une riche famille du VIème arrondissement de la capitale. Là encore, le charme opère, le fils aîné, Pascal, étudiant en médecine, tombe vite amoureux d’elle. Ils parlent d’emblée de mariage. Mais le père, Jean-Paul Joly, s’y oppose. «Nous ne savons pas d’où elle vient. Nous ne savons pas qui est sa famille», écrit-il alors dans une lettre à son fils. Ensemble, Pascal et Eva vont défier ce déterminisme de classe qu’ils abhorrent : ils se marient à Oslo à l’été 1967. A Paris, le couple vit chichement. En marge des études de droit qu’elle a débutées, Eva multiplie les petits boulots, secrétaire dans une société d’Eddy Barclay, décoratrice d’intérieur… Jusqu’à ce que son cursus universitaire lui permette de décrocher un poste de conseillère juridique à l’hôpital psychiatrique d’Étampes, dans l’Essonne. Elle y restera six ans. Vient la grande aventure de la magistrature. Elle réussit le concours en 1981 et devient successivement procureur à Orléans, puis substitut à Evry. Elle y découvre les arcanes d’une justice à deux vitesses, qu’elle juge trop «compassée», lente et encombrée, gangrénée par le «phénomène de cour» et la révérence des magistrats à l’égard des «puissants». Eva Joly quitte les tribunaux de province en 1989, lorsqu’elle est détachée au Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), un organisme rattaché au ministère des Finances, qui assiste les entreprises dans les zones sinistrées. Elle s’y épanouit rapidement et devient secrétaire générale adjointe. La première à ne pas sortir de l’ENA… «En tant qu’immigrée norvégienne, ayant commencé au bas de l’échelle, cette reconnaissance m’avait fait du bien. Je me sentais désormais plus sûre de moi», écrit-elle dans Notre affaire à tous, un livre autobiographique paru en 2000», tiré du Figaro.fr.
Ces premiers mots de candidate officielle ont été dans son premier discours de candidate officielle, «représenter la France qui relève la tête», «la France qui n’accepte pas les discriminations ni les ghettos», «la France des accents et du sang mêlé», et «des petits salaires». «L’éthique est possible même à la tête de l’État», «avec nous plus d’affaire Tapie plus d’affaire Karachi, nous refuserons les compromissions du pouvoir», a-t-elle dit, très applaudie sous les «Eva, Eva», à l’issue de la conférence de presse annonçant les résultats définitifs d’EELV.
Voila une femme qui s’est battue, qui sait ce qu’elle voulait, sincère, droite, souhaitons lui bonne chance dans ce combat difficile qui aura l’avantage de lui permettre d’exposer ses idées
Un superbe papier tel qu’on en lit trop rarement! merci.
Je reconnais chez vous ces qualités que vous pretez à Eva Joly; rigueur, travail, honneteté, sens de la justice, et bien d’autres; vous me semblez , de plus, bien plus feministe (dans le sens positif du terme) que beaucoup de ceux qui s’en targuent, journalistes ou avocats compris.
Bravo
[b]isa3[/b] bonsoir,
Merci, mais j’essaye de faire un travail de journaliste aussi impartial que possible.
Ce que j’attribue à Eva Joly est le reflet que ce que j’ai ressenti, j’ai donc exprimé ce sentiment avec une analyse politique.
Féministe peut-être, c’est probablement l’âge de la raison. Je pense que les femmes méritent d’accéder aux grands postes autant sinon plus que les hommes, elles le méritent.
Mais Eva Joly par sa simplicité me touche, rien de prétentieux en elle, elle est naturelle avec ses qualités et défauts, rien n’est caché.
Bien à vous,
Anido
Excellent,
La aussi je suis de cet avis et je pense qu’elle est honnête on ne la vois pas dans des réunions ou repas louche.Je ne sait pas si elle fait partie d’une de ses que j’appellerai secte ou franc maçon et autre bildeberg machin