L’Euro 2012 approche à grands pas. L’heure des listes des joueurs sélectionnés approche elle aussi, ainsi que celle des pronostics en tous genres. Des plus sérieux au plus farfelus. Et à ce petit jeu, est-il logique et raisonnable de considérer que le parcours des différents clubs sur la scène Européenne est révélateur des forces en présence pour le mois de juin prochain? 

D’une certaine manière, on peut considérer que oui. Même s’il ne nous a pas fallu attendre que l’Espagne place cinq clubs en demi-finale de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa pour réaliser qu’elle serait l’un des favoris de la compétition. D’autant plus qu’elle aura un titre à défendre. Attention toutefois, certains joueurs de la Roja semblent épuisés par leur saison. On pense à Xavi en particulier, véritable maître à jouer de la sélection Espagnole. On pense à David Villa, blessé sérieusement. On pense à Piqué, touché dernièrement. Et il ne faut pas oublier non plus que les cinq clubs présents au stade des demi-finales des Coupes d’Europe (Real, Barça, Valence, Atlético Madrid, Athlétic Bilbao) sont généralement portés par une forte légion de joueurs étrangers. On pense à Ronaldo, Ozil, Benzema au Real, à Messi au Barça, à Falcao à l’Atlético…Pour les deux autres clubs seuls Lorrente à Bilbao et Soldado à Valence seront certainement du voyage en Pologne et en Ukraine avec l’Espagne. 

L’Allemagne, qui ne place qu’un seul club au stade des demi-finales de la Ligue des Champions, doit-elle pour autant être mise de côté? Certainement pas! D’une part, la bonne saison du Real est en partie due au rendement des ses deux Allemands Ozil et Khedira. D’autre part, le Bayern a impressionné sur la scène Européenne. Et l’on retrouvera nombre de ses joueurs à l’Euro: Schweinsteiger, Muller, Gomez, Lahm, Kroos, Neuer…Les Allemands n’étaient pas loin au dernier Euro (battus en finale par l’Espagne) ni à la Coupe du Monde ou ils se sont classés troisièmes. Encore une fois, et comme lors de chaque compétition officielle, il faudra compter avec eux. Peut être même un peu davantage cette année.

Quid de l’Angleterre? Certes, Chelsea est en finale de la Ligue des Champions. Mais ses internationaux Anglais ne sont pas légion et qui plus est vieillissants (Terry, Lampard, Ashley Cole). Du côté des Manchester, la campagne Européenne n’a pas été glorieuse. A City, les internationaux Anglais ne sont pas nombreux (Richards, Milner, Barry). Même chose à United, même s’il s’agit davantage d’internationaux en puissance (Rooney, Ferdinand, Carrick) et de jeunes prometteurs (Young, Wellbeck). De plus, le nouveau sélectionneur Roy Hodgson, tout frais promu, n’aura que très peu de temps pour mettre sur pieds une équipe qui manque de repères et de résultats probants.

En Italie, on ne se fera pas d’illusions grâce aux parcours des clubs en Europe cette saison. Même si les Transalpins sont toujours difficiles à jouer pour n’importe quelle équipe en compétition internationale, leurs clubs ont depuis quelques années perdu leur lustre d’antan. Et leurs joueurs avec.

Enfin, qu’attendre de l’équipe de France? Si certains de ses joueurs ont brillé à l’étranger (Benzema au Real, Ribéry au Bayern, Cabaye à Newcastle), on ne se fait guère plus d’illusions sur le parcours de notre équipe nationale qu’en Italie. Espérons juste que les joueurs, conscients qu’ils n’auront pas à traîner une étiquette de favoris, joueront sans complexes et en toute liberté. A partir de là, tout sera possible. Mais cela sera vrai pour chacune des sélections présentes à l’Euro…